28 avril 2006

Le cocorico wallon résonne au 1er mai


Le 1er mai c'est la fête entre camarades. Cette année le conflit entre anciens et modernes du PS risque fort de faire du bruit. Ce vendredi, 3 jours avant les discours de la fête des travailleurs , Jean Claude Van Cauwenberghe, José Happart et Maurice Bayenet ont annoncé leur intention de déposer un projet de constitution wallonne. Un cocorico wallon pour répondre aux projets similaires des flamands en quelque sorte... mais pousser un tel cri à la veille de ce "week end rouge" c'est aussi provoquer ouvertement le président du PS. Elio Di Rupo a déjà indiqué publiquement tout le mal qu'il pensait d'une démarche régionaliste poussée à l'extrême. Tous les ténors s'accordaient d'ailleurs ces dernières semaines sur des liens renforcés entre Bruxelles et la Wallonie (voir les archives de ce blog).
Dans ce contexte la "constitution wallonne" apparait comme un fameux couac au sein du poulailler francophone. Elio devrait répondre aux trois vilains petits canards dans son discours de lundi... et peut ête même leur voler dans les plumes.

Laruelle coince sur les indépendants


Sabine Laruelle ministre (MR) des classes moyennes a-t-elle voulue aller plus vite que la musique ? Jeudi, la ministre, lors d'une question parlementaire, annonçait un accord sur son avant projet de loi sur la définition des indépendants. Le texte est important, il permettrait de faire le tri entre "vrais" et "faux" indépendants. Pour cela 4 critères avait été retenus, le "vrai" indépendant devant par exemple être maître de son emploi du temps... Patatras, ce vendredi (soit 24 heures plus tard) , le texte n'a pas obtenu l'accord du gouvernement. Le SPA bloque le projet, estimant que les critères ne sont pas assez précis... Sabine Laruelle , dans les médias comme au parlement s'était un peu trop avancée... ou avait mal juger de la capacité de résistance de ses collègues flamands...

27 avril 2006

Tous polonais ?


Le premier ministre et la ministre de la justice à la chambre ce jeudi après midi, ainsi que Patrick Dewael à Luxembourg pour un conseil européen ont tenu à remercier publiquement les autorités policières et judiciaires polonaises pour leur collaboration dans l'arrestation du meurtrier de Joe Van Holsbeeck.
Qui se rappelle encore qu'il ya quelques mois le même gouvernement a prolongé de trois ans la mesure d'exception qui interdit aux travailleurs polonais de venir s'établir légalement en Belgique, malgré l'entrée de la Pologne dans l'Union Européenne ? Et qui osera dire que cette mesure contraint des milliers de Polonais à vivre clandestinement à Bruxelles où il est de notoriété publique qu'ils occupent de nombreux emplois "au noir" dans le bâtiment , la restauration ou les services à domicile (femme de ménage) ?

Les sénateurs perdent la mémoire


Ils ont tous plus de 80 ans et c'est ce qui rend leurs déclarations si douloureuses. Ce jeudi matin les membres du groupe mémoire, qui regroupe les associations de déportés et rescapés des camps nazis, ont dénoncés le peu d'empressement des sénateurs à soutenir un amendement qui permettrait de rendre inéligible un individu qui aurait été condamné pour non respect de la convention eruopéenne des droits de l'homme, un texte ratifié par la Belgique il y a déjà 50 ans. Sur les 71 sénateurs, seuls 17 , tous francophones, ont répondu positiviment à la proposition. Les autres n'ont même pas envoyé un accusé de réception. Chritine Defraigne, Françis Delpérée, Christian Brotcorne, Jean Marie Happart, entre autres, n'ont pas jugé utile de soutenir la démarche...
Le président du groupe mémoire, André Wynen, sans cacher sa déception, évoquait un abandon des valeurs morales des parlementaires... une situation comparable à celle qui avait permis à Hitler de prendre le pouvoir en Allemagne affirmait-il. Le groupe mémoire envisage désormais d'adresser la même demande aux députés et aux membres des parlements régionaux.

PS : contrairement à ce qu'indiquait une première version de ce texte Alain Destexhe (MR) a bien signé le document... On passerait donc à 18 sur 71...

Cruels écrits

C'est un document diffusé ce mercredi lors de la conférence de presse du conseil des ministres consacré à la sécurité, un état des lieux des initiatives pour lutter contre le racket et l'absentéisme scolaire. Il illustre à quel point le gouvernement a voulu communiquer, parfois dans la précipitation. Dans ce texte d'une cinquantaine de pages censé présenter les "bonnes pratiques" on peut lire à la rubrique Colfontaine sur un projet de prévention : "vide de sens, peu ou pas réalisé"... Visiblement ce document de travail n'avait pas été relu avant d'être distribué à la presse. Le bourgmestre appréciera...

26 avril 2006

Patrick : jamais sans Laurette


Etonnement des journalistes mardi matin : le ministre de l'intérieur , pour la première fois depuis plus d'une semaine, avait donné rendez vous aux caméras de télévision. La déclaration devait avoir lieue dans l'entrée du parlement fédéral. Le minsitre était bien à l'heure... mais il a voulu attendre une dizaine de minutes l'arrivée de la ministre de la justice. Patrick ne voulait pas s'exprimer sans Laurette, et apparaitre sans elle à l'image... L'image d'une coalition violette soudée ? Réponse discrete d'une collaboratrice de la ministre : " c'est l'effet assurance-vie". Traduction : Patrick Dewael, en difficulté après l'affaire Erdal a interêt à coller le plus possible à Laurette. En cas de nouvelles difficultés déboulonner deux ministres est politiquement plus délicat que de se séparer d'un seul...

Sécurité et délinquance éclipsent compétitivité et pouvoir d'achat


Les mesures fiscales annoncées pour doper le pouvoir d'achat des ciotyens belges et la compétitivité des entreprises devront attendre. Initialement c'est ce mercredi 26 avril que les ministres avaient prévus d'aborder ces deux thèmes au cours d'un conseil extraordinaire (avec des mesures sur le précompte professionnel ou les loyers par exemple) . Le rendez vous, d'abord reporté à vendredi, ne devrait finalement pas se tenir avant le mois de juin. Certaines mesures pourraient voir le jour d'ici là, mais le gouvernement a renoncé à organiser un grand rendez vous thématique et médiatique. La priorité de la semaine est donc la sécurité , la prévention et le traitement des ejuenes délinquants. Dans l'entourage des minsitres on concède que certaines de ces mesures fiscales , économqiues ou sociales n'étaient pas réellement prêtes, et qu'il est préférable de prendre les décisions lors du prochain ajustement budgétiare pour avoir une idée plus concr^tes des marges disponibles.

24 avril 2006

Meurtre de Joe : la majorité bouillonne, le premier joue les pompiers


Guy Verhofstadt l'a finalement annoncé par l'intermédiaire d'un communiqué ce lundi après midi : il convoque un conseil de sécurité pour mercredi. Outre les ministres de l'intérieur et de la justice les ministres présidents des régions et communautés y participeront. La problématique du suivi des mineurs délinquants en sera le thème central. Tout au long de la journée les partis de la majorité et de l' opposition ont affichés des propositions contradictoires sur la réponse à apporter aux 80 000 manifestants présents dans les rues de Bruxelles ce dimanche. Ce matin le président du PS, Elio Di Rupo souhaitait une réunion des présidents des parlements, mais l'idée était remballée assez sèchement par le président du MR Didier reynders. Ecolo réclamait un cahier des charges des sociétés de transport (TEc, STIB, SNCB, de Lijn)comme base de travail tandis que le CDH demandait que l'on marque une pause dans l'examen du projet de loi sur la protection de la jeunesse qui sera examiné ce mardi en commission justice de la chambre après avoir été adopté par le sénat. Bref, une cacophonie très éloignée de l'esprit de la manifestation souhaitée par les parents du jeune poignardé à la gare centrale. L'ébullition politique se double d'une incertitude sur l'enquête : aucun signe tangible que l'on progresse dans la recherche des meurtriers, malgré la diffusion des images vidéos (il y en aura encore de nouvelles dès demain). Dix jours après les faits et malgré des moyens policiers importants l'absence de résultats pourrait mettre les ministres de l'intérieur et de la justice en difficulté, quelques semaines seulement après la fuite de l'activiste turque Fehriye Erdal . Depuis le début de l'affaire le ministre de l'intérieur, qui a passé plusieurs heures ce lundi à la chancellerie du premier ministre évite d'ailleurs soigneusement les journalistes et refuse les demandes d'interview. Sauf retournement de situation on peut imaginer que l'opposition risque de se saisir de l'affaire lors des questions d'actualité ce jeudi. Le communiqué de Guy Verhofstadt sonne donc comme un rappel à l'ordre : j'ai la maîtrise du calendrier, et la majorité ,au moins, est priée de s'y plier.

23 avril 2006

FN décapité


On ne pensait pas publier sa photo sur ce blog. Mais cette fois, c'est pour la bonne nouvelle de la semaine. Daniel Feret, le président du front national est inéligible. Condamné pour incitation à la haine raciale il écope aussi de 250 heures de travaux d'interet général "dans le secteur de l'intégration des personnes étrangères" a précisé la cour. Il y a des jours ou on se sent une certaine sympathie pour l'humour des magistrats...

Viser bruxelles, atteindre le confédéralisme


C'est ce qui rend la Belgique si passionante : une semaine de vacances et le débat institutionel a encore progressé. Ainsi, Yves Leterme, ministre président flamand (CD&V) veut réformer Bruxelles et lui retirer les attributs d'une région à part entière. La Belgique ce serait les flamands et le wallons, point à la ligne. Les bruxellois, cette espèce hybride, devraient se ranger dans l'une des deux catégories. On devine les arrières pensées : nier Bruxelles, la ravaler au rang de "protectorat", c'est préparer une peu plus de scission (totale ou partielle )en évitant à la Flandre de perdre sa capitale symbolique. Pour les francophones, accepter ce scénario c'est perdre le meilleur moyen de pression comme un joueur de carte jettant sa meilleure carte dans un pli qui n'en vaut rien la peine... C'est donc perdu d'avance, et Leterme le sait sans doute. A quelques mois des élections communales il s'adresse surtout à son électorat flamand : le CD&V , même de retour au pouvoir, reste plus radical que le VLD sur les thèmes communautaires. Et il indique par la même occasion aux francophones que 2007 ne sera pas des plus simples à négocier...

14 avril 2006

Ecritures communales


L'approche des élections communales se double d'une intense activité éditoriale du personnel politique belge. Richard Fournaux (MR) indiquait ce vendredi matin à Katryn Brahy sur Bel RTL qu'il s'apprétait à faire paraitre un ouvrage sur son expérience de bourgmestre de Dinant. Outre la gestion des afaires communales l'auteur y reviendra sur l'affaire du casino, ses démélées avec le fisc et ses relations avec son ancien parti, le CDH. Le titre de l'ouvrage sera "Rouge, impair et gagne / 7 ans de résistance" .
Richard Fournaux ne sera pas le seul à s'afficher dans la devanture des libraires ces prochaines semaines. Jean Luc Rolland (Ecolo) retracera son expérience de bourgmestre de Louvain-la-Neuve dans un ouvrage intitulé " Un bourgmestre vert à Ottignies-Louvain-La-Neuve". La présentation officielle du livre est prévue le 20 avril. Ces deux ouvrages seront édités par Luc Pire.
Enfin, selon nos informations, le journaliste André Gillain prépare une biographie du président du MR , Didier Reynders qui sera candidat à Liège. Joëlle Milquet (CDH) avait pris les devant en publiant "ma commune" en février, et Jacques Van Gompel (PS, bourgmestre de Charleroi) "Un homme, une ville" en janvier ...

Dewael corrigé deux fois


Patrick Dewael (VLD) a-t-il parlé sans réfléchir ? Ce jeudi matin le minstre de l'intérieur a surpris ses collègues du gouvernement en semblant donner raison au procureur du Roi d'Audernarde, Herman Daens. Le magistrat indiquait qu'il ne poursuivrait plus à l'avenir les petits délits (vols dans les magasins, bagarres de café, etc...) dans son arrondissement afin de simplifier le travail des policiers. Dans une première intervention le ministre de l'intérieur réagissait positivement à la proposition estimant que si le parquet a l'intention de classer un dossier sans suite " il vaut mieux que la capacité policière soit utilisée pour d'autres affaires".
Quelques heures plus tard le CD&V dénonçait un "pladoyer pour l'immunité". Panique dans la majorité. Guy Verhofstadt lui-même montait au créneau pour désavouer son ministre de l'intérieur et faisait savoir par l'intermédiaire de son porte parole qu'il "n'existe pas de petits vols sans importance dans les magasins " et que ces délits devaient être "poursuivis avec la même énergie que les autres".
En fin de journée la ministre de la justice Laurette Onkelinx (PS) se disait dans un communiqué opposée à "toute pratique qui organiserait l'impunité systématique pour certaines catégories d'infractions".
Patrick Dewael a-t-il oublié que les élections communales sont prévues pour le 8 octobre, que la sécurité en sera un des thèmes majeurs et que le Vlaams Belang est le deuxième parti flamand dans les sondages ?

13 avril 2006

Pascal Sac chez Fadila


La nouvelle devrait être confirmée officiellement dans les jours à venir. L'excellent confrère Pascal Sac quitte le journalisme pour devenir porte parole de la ministre de l'audiovisuel et de la culture de la communauté française Fadila Laanan. Pascal Sac est l'un des principaux animateurs des pages "régions" lancées il y a quelques mois par la Libre Belgique. Il est l'auteur de plusieurs livres consacrés à Charles Picqué, Marie Nagy ou Didier Gosuin. Reconnu comme l'un des plus fins connaisseurs de la politique régionale bruxelloise son recrutement traduit une volonté de repositionner l'image de la jeune ministre (39 ans).
Lancée dans le grand bain par Elio Di Rupo après un parcours dans les cabinets ministeriels PS, Fadila Laanan avait obtenue aux dernières élections 3 913 voix aux élections régionales, et 32 000 suffrages aux élections européenes.
Pascal Sac remplacera à ce poste Carl Eric Alexis qui devient lui porte parole du groupe PS à la chambre.

Romano donne de l'espoir à Louis


La probable victoire de Romano Prodi aux élections législatives italiennes (on attendra le résultat des recours introduits pour être affirmatif) doit donner des ailes à quelques membres de la commission. Jusqu'à présent le mandat de commissaire européen était plutôt vu comme le courronnement d'une carrière politique, rarement comme un tremplin. Certes les exemples de reconversions réussies ne manquent pas : d'Etienne Davignon à Karel Van Miert en passant par Martin Bangemann , soit autant de de brillantes carrières d'administrateurs de société. En politique c'était plus rare. Un précédent président, Jacques Delors, avait même renoncé à se présenter aux élections présidentielles françaises malgré une côte de popularité élevée. Romano Prodi inaugure-t-il une nouvelle tendance ? Peut on revenir aux affaires dans un état membre après quelques années passées dans les couloirs du Berlaymont, et transformer sa retraite en base de repli ? On ne doute pas que le commissaire belge, Louis Michel, suivait les résultats italiens avec attention... Tout comme ,sans doute, l'actuel locataire de la rue de Naples...

12 avril 2006

Délicate justice


Thierry Cruvelier fut mon camarade en école de journalisme. Il publie ces jours-ci "Le tribunal des vaincus", un reportage de grande qualité sur le tribunal installé par les nations unies à Arusha après le génocide rwandais. C'est le fruit de 5 années passées en Tanzanie à suivre le déroulement des procès. Le résultat est impressionant. Outre le récit des audiences Thierry s'appuie sur des entretiens avec tous les acteurs clefs (magistrats, avocats, témoins...) et a eu accès à des documents exceptionnels. Le récit détaille les difficultés à rendre la justice internationale dans un contexte aussi passionnel : les erreurs des juges, les procédures que l'on ne respecte pas, les témoins qui manipulent, etc... L'écriture est remarquable, précise et nuancée. Alors que l'on entend à peu près tout sur le Rwanda ces derniers temps , ici tout est clair : il y a bien eu un génocide des tutsis au Rwanda, la communauté internationale (avec au premeir rang la France, la Belgique et les Etats unis) a fait preuve d'une indiférence coupable, ce qui n'est pas en contradiction avec le fait que le FPR ait pu aussi commettre des crimes de guerre. L'instrumentalisation du tribunal par le régime rwandais a des fins de politique intérieure est d'ailleurs soulignée... Au delà du récit, Thierry Cruvelier propose une réflexion sur la justice internationale . Comment concilier ces décisions humaines, prises au cas par cas, avec une explication historique d'ensemble ? Peut on demander réparation si l'on ne fait pas partie de la communauté des victimes ? Comment juger un génocide quand ses planificateurs ne sont pas présents ? L'auteur souligne les limites de ce "tribunal des vaincus" qui renonce à poursuivre le régime de Kigali pour des crimes jugés "secondaires". Bref c'est du très grand reportage... et déjà un ouvrage précieux pour les historiens.

Puisque je fais de la pub, toujours sur le continent africain mais dans un registre beaucoup plus léger, je signale le blog de mon ami Raffi qui réside à Bukavu, au Congo. C'est un carnet d'ambiance... dans une région pas toujours stable... et à deux pas du Rwanda...

Un belgo italien en cache un autre

Il n'y a pas qu'aux partis politiques (voir ci dessous) que les élections italiennes font tourner la tête. Ces derniers jours de nombreux médias belges ont consacré des reportages à Elio Carozza résident belge depuis 1979 et candidat à la chambre italienne des députés. L'homme, disait on , avait de fortes chances... il a raté son siège à 70 voix près. En revanche Arnold Cassola, membre des verts européens est bien élu. Résident bruxellois depuis 6 ans et demi il a obtenu 19 000 voix de préférence. Il serait le seul candidat domicilié en Belgique à obtenir suffisament de suffrages pour sièger à Rome.

11 avril 2006

Ecolo et CDH : ciao Silvio, rapidamente


C'est un impératif en communication politique : pour que votre communiqué soit publié dans les journaux il faut qu'il arive dans les rédactions avant l'heure du bouclage. Ce lundi Ecolo et le CDH ne voulait pas rater l'occasion de saluer la victoire de Romano Prodi. Quitte à prendre tous les risques. Le communiqué d'Ecolo arrive dès 17h33 sous le titre "bravo les couillons" : "Un État aussi important que l'Italie ne pouvait plus longtemps demeurer aux mains de l'imposteur Berlusconi; ce n'est pas seulement de l'Italie dont il s'agit mais aussi du futur de l'Europe". Trois heures plus tard (20h20 sur ma boîte mail) un communiqué du CDH, déjà un peu plus prudent : "Joëlle Milquet, Présidente du CDH, salue la victoire annoncée de Romano Prodi aux élections législatives italiennes de ces 9 et 10 mars". Caramba, à 20h30 de nouvelles estimations annoncent que rien n'est fait à Rome. Pire, dans la soirée, c'est Berlusconi qui semble en mesure de l'emporter.
La nuit n'a pas du être facile dans les services communication... Il faudra attendre 4 heures du matin pour savoir que Prodi a effectivement quelques milliers de voix d'avance... Et que les auteurs des communiqués puissent pousser un ouf de soulagement.

10 avril 2006

Verwilghen-Mettens : 0-2


Ce n'est plus un pugilat, c'est carrément du "free-fight". Les réglements de compte qui opposent le ministre (VLD) Marc Verwilghen, en charge de l'économie et de la politique scientifique à Philippe Mettens, directeur de la politique scientifique, étiquetté PS, ne cessent depuis plusieurs semaines d'alimenter les gazettes. Le coup d'envoi des hostilités avait été lancé par Marc Verwilghen qui avait voulu ni plus ni moins que se débarasser du président (version "copernic") de son administration. L'affairé est évoquée au conseil des ministres et à la chambre, avec un dossier faisant état de rumeurs de "mauvaise gestion", déclarations des uns et des autres , air soucieux du ministre sur le trottoir du 16 rue de la loi, etc...
Finalement Mettens était resté en place. Le directeur, accessoirement bourgmestre faisant fonction de Flobecq, s'offrait même une contre-attaque : une note habilement distitillée dans les journaux sur les frais de voyage du ministre, accusée d'emmener son épouse aux frais de la princesse. Bref , des coups bien en dessous de la ceinture.
Dernier épisode en date : le 31 mars un arreté royal, signé Verwilghen, retirait la politique spatiale des attributions du directeur de la politique scientifique. En clair : "le spatial c'est moi". Nouveau tollé et le 7 avril , nouvel arrêté royal, cette fois signé Dewael, qui annule le précédent. En clair : "le spatial c'est Mettens". Dites les gars, on s'arrête quand ?

Petite leçon de sémantique


Dominique de Villepin a donc renoncé au Contrat Première Embauche. Après deux mois de manifestations et désordres divers le premier ministre français a confirmé ce matin que son "CPE" serait remplacé. Voilà pour l'essentile de l'info. L'interêt , pour moi, était de savoir quels mots utiliserait le premier ministre. Assez rapidement dans son intervention de Villepin dresse un constat : "les conditions nécessaires à la confiance ne sont pas réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat première mbauche." C'est factuel, froid, presque clinique, cela permet à l'orateur de dire l'essentiel sans employer les mots "retrait" ou "abrogation". De Villepin précise juste que l'on "remplace" le paragraphe tant contesté par un nouveau dispositif. Un peu plus loin le premier minsitre tente quand même un "mea culpa " : "J'ai voulu proposer une solution forte, parce que j'ai la conviction qu'au-delà de l'engagement nécessaire de l'Etat, seul un meilleur équilibre entre plus de souplesse pour les entreprises et plus de sécurité pour les salariés nous permettra de rompre avec le chômage dans notre pays. Cela n'a pas été compris par tous, je le regrette. Le débat est désormais ouvert, nous ne devons pas le refermer. Je propose donc d'engager une discussion sans a priori avec les partenaires sociaux". D'un point de vue purement lexical De Villepin n'a donc pas cédé. Même si dans les faits, c'est bien le cas.

Sur le site officiel du premier ministre français, l'intégralité de sa déclaration.

07 avril 2006

Flafaut, lanterne (forcément) rouge


André Flahaut serait l’homme politique le moins populaire auprès des électeurs du CD&V et du Vlaams Belang. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le centre d’analyse de marketing politique et électoral de l’université flamande de Bruxelles (VUB) annonce ce vendredi l’agence Belga. Selon cette étude sur le seul électorat flamand baptisée «imagoscan 90 » (l’agence ne précise pas l’échantillon ni le détail des chiffres), seul Louis Michel aurait une image favorable auprès des électeurs de 3 formations sur 5 (VLD, Groen et SPA).
Elio Di Rupo serait bien noté par les électeurs du SPA et de Groen.

Relativisons l’info : que les hommes politiques francophones soit peu appréciés au nord, c’est assez logique. En lisant la presse flamande quotidiennement on pourrait même penser que cela pourrait être pire. On suggère d’ailleurs à l’ULB de mener la même enquête coté francophone. Il est peu probable qu’Yves Leterme, Franck Vandenbroucke ou Fientje Moerman obtiennent des scores canon.

Les chercheurs de la VUB devraient se rendre à l’évidence : la Belgique en tant que territoire politico-médiatique unique est désormais une fiction. Le nord et le sud évoluent dans deux systèmes médiatiques différents. Les infos développées, les personnalités les plus populaires, même les techniques d’écritures des journalistes ne sont pas les mêmes en Flandre et en Wallonie. Il n’est pas rare que les confrères francophones et flamands, le même jour au même endroit interrogent les mêmes ministres sur deux thèmes différents. Et les hommes politiques n’ont que peu d’intérêt à être populaires dans l’autre communauté, puisqu’ils n’y comptent pas d’électeurs potentiels. Recréer une circonscription nationale serait sans doute le seul moyen de contrer cette évolution. En attendant, André Flahaut se préoccupera toujours plus de Nivelles que d’Hasselt.

Timides candidats sur le web

Les prochaines élections communales seront elles un virage dans la communication politique avec une montée en puissance de l’Internet ? A 6 mois de l’échéance rien ne permet de le penser. Un exemple, Schaerbeek, enjeu sensible par excellence. Le site de Laurette Onkelinx www.onkelinx.be était ces jours ci en construction. Il vient de rouvrir aujourd’hui. Celui du bourgmestre sortant Bernard Clerfayt www.clerfayt.be aurait bien besoin d’être rafraîchi, puisque la page d’accueil fait toujours référence aux élections régionales de 2004 !
Coté site réussi on signalera celui de Christos Doulekridis , www.doulkeridis.be président écolo du parlement francophone bruxellois, recette de la moussaka maternelle incluse. Sur le site de Didier Reydners, www.didierreynders.be la priorité est donnée aux images (nous avouons un faible pour le diaporama de la visite de musée des sciences naturelles). Notez que l’adresse www.milquet.be renvoie au site du CDH et qu’Elio Di Rupo n’a pas de site personnel (ou je ne l’ai pas trouvé…). Pour l’instant Alain Destexhe peut encore se vanter d’être le seul élu francophone à avoir un blog alimenté quotidiennement www.destexhe.blogs.com .

Du coté des observateurs peu de blogs développent une vision positive où même simplement informative de la politique. Les blogs « citoyens » sont parfois à la limite du poujadisme. Je me permet de signaler, parce qu’ils sortent du lot, le site "t'as vu l'actu ?" de Ludovic Delory, confrère de Bel Rtl , http://ludovic.over-blog.net le blog bruxelles politique d’un certain « alex » http://bruxelles-politique.hautetfort.com . Enfin le journaliste David Leloup propose des réflexions sur la science et les médias www.david-leloup.blogspot.com

06 avril 2006

Mon bus n'est pas bilingue

On n'en finira jamais avec le ridicule. La société De Lijn (transports en commun de la région flamande) s'apprete à revoir l'affichage des destinations dans ses autobus. En cause une décision de la commission permanente de contrôle linguistique qui estime qu'en Flandre il n'est pas raisonable d'indiquer "bruxelles midi/ brussels zuid" et que la mention en langue néerlandaise est la seule autorisée. Soit.Mais la province du vlaams brabant s'apprete maintenant à demander des explications pour des dépliants bilingues disponibles à bord de ces autobus... (dont le terminus reste une région bruxelloise officilement bilingue). Et la société telenet (télédistribution) devra aussi expliquer pourquoi un écran en Français figure parmi ses pages télétexte... Tout cela se passe aux portes de Bruxelles. C'était notre rubrique "pourquoi les facilités sont indispensables"...

L'agenda est un moyen de pression

Renaat Landuyt introduira-til un recours en casssation contre le dernier arrêt de la cour d'appel de Bruxelles (chambre néerlandophone) dans le dossier des nuisances aériennes? La réponse ne va pas de soi. Certes le ministre a bien introduit de tels recours lors de deux décisions de justice précédentes. Mais il s'agissait des décisions d'une chambre francophone, favorables aux riverains de la périphérie Est de Bruxelles (majoritairement francophones), alors que cette 3ième décision est favorable à la périphérie Nord (majoritairement néerlandophone, je ne sais pas si tout le monde suit toujours...). Interpellé à la chambre le ministre n'avait d'ailleurs pas hésité à déclarer qu'il trouvait une logique "sociale" à ce troisième arret. En ne tentant pas de faire casser une décision de justice défavorable à l'état fédéral le ministre marquerait clairement sa préférence communautaire... et se mettrait ainsi hors-jeu pour les délicates négociations à venir avec les régions bruxelloise et flamande. Officiellement son cabinet indique ce jeudi que la question du recours est toujours à l'étude, et que le ministre a commandé une étude juridique sur sa faisabilité. Sa porte parole affirme que le délai pour introduire un tel recours est de 60 jours. Le ministre attendra donc probablement les deux réunions mentionnées dans le message précédent pour rendre sa décision publique.
En prenant le temps de la réflexion Renaat Landuyt s'offre donc un moyen de pression sur ses partenaires francophones du gouvernement fédéral et sur la région bruxelloise...

05 avril 2006

Renaat tenté par un passage en catimini ?


Renaat Landuyt ne pourra pas se passer d’un accord de coopération avec les régions bruxelloise et flamande. C’est ce qui ressort de l’avis rendu hier par le conseil d’Etat en extrême urgence sur l’avant projet de loi du ministre de la mobilité qui détermine la procédure à suivre pour fixer les plans de vol au départ de Bruxelles-National. Le conseil écrit notamment que les plans d’actions ne «peuvent être adoptés que par la voie d’un accord de coopération, compte tenu de l’imbrication des compétences régionales et fédérales ». Adopter le projet de loi sans avoir cet accord soulèverait donc de réelles difficultés. Ministres fédéraux, flamands et bruxellois se retrouveront le 19 avril en comité de concertation. Renaat Landuyt prévoit de faire adopter son texte par le conseil des ministres le 21, soit deux jours plus tard. Ce matin l’un de ses collaborateurs avait pourtant indiqué à l’agence Belga qu’il cherchait à obtenir cette adoption « avant la fin des vacances ». Comme aucune réunion du conseil n’est à l’agenda cela signifiait une adoption par procédure écrite, sans discussion des ministres. Politiquement, c’était difficilement soutenable…

Joelle et Guy au Grand Défi

Joelle Milquet, présidente du CDH (le 5 mai) et Guy Verhofstadt, premier ministre (le 19 mai) seront les prochains invités du "Grand Défi" l'émission politique de RTl TVI présentée par Katryn Brahy.

04 avril 2006

Les impôts, marqueur violet

Freya Van den Bosche (SPA) avait donné le ton a l'issue du contrôle budgétaire : en renforçant la lutte contre la fraude fiscale on allait "chercher de l'argent chez les gens qui trichent pour en faire bénéficier les gens qui en ont besoin". Le discours a été repris tel quel par le secrétaire d'état aux finances Hervé Jamar (MR). En détaillant les mesures qui devraient permettre aux services des finances de récupérer 380 millions supplémentaires en 2006, il indiquait ce mardi que le but de la lutte contre la fraude fiscale était de "redistribuer ces sommes aux citoyens et aux entreprises honnetes par le biais d'une nouvelle réforme fiscale." Libéraux et socialistes ont donc un argumentaire commun : en surveillant de pres les fraudeurs, on pourra baisser les impôts. Ce matin l'accent était donc mis sur la lutte contre les fraudes de grande envergure (TVA, faillittes frauduleuses) et accessoirement sur la surveillance des résidences secondaires (on estime que 8 maisons sur 10 construites par des belges en France sont dissimulées au fisc). Soit autant de marqueurs d'une politique " de gauche"... avant de décider (ce sera lors d'un conseil des ministres spécial le 26 avril) de la forme que prendra la nouvelle réforme fiscale...

03 avril 2006

Minder Brigitte, meer bevoegheid *


Elle a l'habitude de taper fort, et elle ne deçoit jamais ceux qui craignent le pire. Brigitte Grouwels (CD&V), secrétaire d'état du gouvernement bruxellois vient de se mettre les francophones a dos deux jours de suite. Ce dimanche, interrogée par Pascal Vrebos elle indiquait qu'entre un néerlandophone bilingue incompétent et un francophone unilingue hyper-compétent, elle choisissait le bilingue. Invitée ce lundi a préciser sa pensée elle enfonce le clou : "je ne connais personne a Bruxelles de super compétent qui ne parle pas le néerlandais". Et la secrétaire d'Etat d'expliquer que quelqu'un d'intelligent ayant suivi des cours de néerlandais doit forcément en avoir gardé quelque chose...
Quand on lui objecte qu'en disant cela elle ferme les portes de la fonction publique bruxelloise aux wallons, Brigitte bredouille... elle sait bien que la réglementation n'oblige pas les fonctionnaires bruxellois a etre bilingues.
Ce lundi soir les partis francophones ont donc fait part de leur irritation... Brigitte n' en est pas a sa premiere provocation communautaire. Pour Jacques Simonet (MR) il est temps que "Charles Picqué remette ses ministres flamands a leur place". Chritos Doulekridis (Ecolo) demandant lui au CD&V de s'expliquer..


(*)Moins de Brigitte, plus de compétence. Le slogan de Brigitte Grouwels aux élections régionales était "Minder frans, meer Brigitte"...

01 avril 2006

Belgique a bout, premier tabou


Peut-on imaginer un premier ministre francophone dans la Belgique actuelle ? La question est (re)posée apres l' interview de Rudy Demotte publiée ce matin par Het Latste Nieuws. Dans cet entretien le ministre de la santé indique que " ce serait mieux que le Premier ministre soit a nouveau flamand, pour la survie de la Belgique ". Le ministre de la santé rejette donc l'idée d'un premier ministre francophone. Pourtant, dans le cas ou le parti socialiste serait premier parti lors des prochaines élections législatives, Elio Di Rupo serait logiquement en position de briguer ce poste. Les efforts déployés par le président du PS pour accroitre sa connaissance du néerlandais laisse d'ailleurs penser que cette possibilité ne lui a pas échappée.
Dans la journée le porte parole de Rudy Demotte précisait donc a l'agence Belga que la question d'un premier ministre francophone ne devait pas etre considérée comme un tabou et que son ministre répondait en réalité a une question sur sa propre candidature. En clair il tentait de corriger le tir. Rudy Demotte avait visiblement marqué contre son camp.
Et pourtant, peut on donner tort au ministre de la santé ? Peut on sérieusement imaginer qu?un premier ministre francophone puisse avoir le soutien de l' opinion publique flamande dans le contexte actuel ? Accepter un tel poste ne reviendrait-il pas a se condamner a des renoncements douloureux sur le maintien de l?arrondissement Bruxelles- hal- vilvorde ou sur le financement de la région Bruxelloise ? Peut on imaginer qu'en se retrouvant premier ministre, et donc en position d'arbitre, un francophone, quelle que soit sa superficie électorale , puisse continuer a participer au front du refus ?