29 novembre 2006

Charleroi et l'audit qui tue


Le rapport d’audit sur la ville de Charleroi remis au gouvernement wallon ce mardi est accablant. Il n’aura fallu qu’un mois au cabinet de réviseurs et au délégué spécial auxquels ce rapport avait été commandé pour se faire une idée précise de la mal-gouvernance qui règne à la maison communale. Vous trouverez dans la presse (par exemple ici)l’essentiel de leur travail. On en retiendra une gabegie étonnante (un plein d’essence tous les trois jours cela fait désordre), une absence totale de contrôle et un climat général dont on peut écrire qu’il oscille entre l’amateurisme et la délinquance en col blanc. Qu’un même agent puisse opérer un ordre de paiement et réaliser lui même le contrôle de cet ordre laisse pantois. Que des ordres de travaux soient imprécis au point d’empêcher tout contrôle interpelle. Que la régie foncière ne remette pas ses comptes à la ville ne peut qu’éveiller la suspicion. L’organisation des services communaux est à revoir de fond en comble et les auditeurs pointent des recrutements hasardeux ainsi que l’absence de formation adéquate du personnel. On soulignera que les faits les plus graves se retrouvent dans les domaines des travaux, des bâtiments et des économies d’énergie (soit les principaux scandales déjà révélés par la presse et la justice ces derniers mois). Ce mercredi matin Philippe Courard, ministre wallon de l’intérieur, sur la première, mettait le doigt sur la passivité de l’opposition. Cela lui a valu quelques réactions courroucées. Le reproche est à adresser également aux membres PS du conseil et du collège, à commencer par le futur bourgmestre Léon Casaert. A la même heure sur Bel RTL, Jean Jacques Viseur, futur échevin CDH de Charleroi s’étonnait lui de la myopie de la tutelle exercée par la région wallonne. Il faut aujourd’hui se poser la question : si un cabinet de réviseurs peut , en moins d’un moins, établir un constat aussi clair, qu’ont fait ceux qui étaient chargés du contrôle de la ville ces dernières années ? Un audit des services concernés au ministère wallon de l’intérieur ne serait pas inutile.

28 novembre 2006

VW : à négocier


L'information est désormais confirmée par le porte parole du premier ministre : Guy Verhofstadt aura un entretien ce vendredi avec Martin Winkerkorn, actuel patron d'Audi appelé à remplacer Wolfgang Bernarhd, à la tête de Volkswagen. L'entretien portera bien sur la production du modèle A1 à Forest. Ce véhicule de petite taille sportif et citadin est destiné à contrer la britannique "mini" et serait commercialisé entre 15 000 et 18 000 euros. Pour Guy Verhofstadt il s'agit désormais de s'assurer que la production de ce véhicule assure un volume d'emploi suffisant (on parle de 1500 emplois, soit l'effectif affecté à la construction de la "polo"). Le gouvernement belge pourrait également revendiquer l'exclusivité du modèle pour se prémunir contre tout risque de délocalisation future. En contrepartie la firme allemande pourrait obtenir la prise en charge financière du personnel nécessaire (par un mécanisme de type "chomage technique") en attendant la mise en production (pas avant 2009 semble-t-il). Volkswagen pourrait également demander de nouveaux efforts en matière de flexibilité et de baisse des charges sociales.

L’affaire Mampaka : vengeance rouge, dérive orange et carton jaune


Bertin Mampaka, Georges Dallemagne et Fatima Moussaoui (tous les 3 conseillers communaux CDH à la ville de Bruxelles) ne seront pas échevins. Dans la foulée des élections du 8 octobre leur désignation aurait dû être une simple formalité. Les choses se sont gâtées à la suite d’une dénonciation de domiciles fictifs puis d’une attaque en règle contre Bertin Mampaka (échevin sortant). A l’origine de ces dénonciations se trouvent Geoffroy Coomans de Brachène (voir billet ci dessous). Tous lés éléments mis sur la table (factures de gsm, subsides à des ASBL, etc…) ne tiennent pas forcément la route, et l’impression d’ensemble peut légitimement faire penser à du harcèlement. Puisqu’une plainte en diffamation a été déposée, il appartient à la justice de démêler le vrai du faux, mais le soupçon qui entoure désormais Bertin Mampaka rendait le renouvellement de son mandat délicat. On notera que la présidente du CDH parle d’un retrait « temporaire » et que le bourgmestre Thielemans a confirmé en réunion de majorité que si l’échevin devait ressortir « innocenté » il ne s’opposerait pas à son retour dans l’équipe échevinale.
Au delà du cas personnel, il faut noter la stratégie d’affaiblissement mis en place par le PS dans cette affaire face à son allié. Que l’ensemble des socialistes bruxellois s’expriment d’une même voix pour contraindre Joëlle Milquet à poser un geste spectaculaire lors de la dernière ligne droite d’une négociation ne tient pas du hasard. Qu’Yvan Mayeur, Philippe Moureaux , Freddy Thielemans et Karine Lalieux, pour ne citer que ceux rencontrés par l’auteur de ces lignes, tiennent mot à mot les mêmes propos démontre l’existence d’une position commune à l’ensemble de la fédération bruxelloise du PS. « L’affaire Mampaka » aura ainsi permis aux « rouges » de dénoncer des manquements éthiques au sein d’une formation politique qui est habituellement assez encline à leur faire la leçon. Le parallèle que dressaient certains intervenants avec les affaires immocongo ou carolorégienne (alors que les faits ne sont pas, me semble-t-il, du tout de la même ampleur) est de ce point de vue très éclairant. Il s’agissait aussi pour les socialistes de renvoyer la balle des affaires aux partenaires humanistes. D’adresser un « carton jaune » à des élus oranges qui sur les plateaux de télévision jouent la carte éthique pour se démarquer de leurs partenaires gouvernementaux. Joëlle Milquet, auteur et metteur en scène de cette « politique de l’éthique » endosse du coup le plus mauvais rôle et se voit, après avoir été publiquement humiliée, contrainte de sacrifier ses proches. Il faut souligner qu’Elio Di Rupo a laisser faire ses amis bruxellois. On y verra la confirmation que le président du PS a sans doute été lui aussi irrité par les dernières sorties du CDH et que le couple formé par Elio et Joëlle n’a pas valeur d’assurance vie.

26 novembre 2006

Crispations bruxellloises




La photo appartient-elle au passé ? Dans la foulée du 8 octobre, Joêlle Milquet, reçue en grande pompe à l’hôtel de ville de Bruxelles présentait au coté de Freddy Thielemans les bases d’un accord de majorité qui unissait PS et CDH, rejetait Ecolo dans l’opposition et snobait un renouveau bruxellois encore KO de sa contre-performance électorale. Une consécration pour la présidente du CDH qui se posait, déjà, en future incontournable bruxelloise.
Ces derniers jours l’entente entre socialistes et humanistes a pris les allures d’une photo jaunie que l’on ressort de l’album de famille pour se rappeler que le bon temps a bien existé. Cela a commencé il ya quelques semaines par les domiciles présentés comme fictifs de plusieurs conseillers CDH. L’interrogation s’est ensuite focalisée sur Georges Dallemagne. Elle se concentre désormais sur Bertin Mampaka, ses factures de GSM et sa politique sportive. La plupart du temps c’est un jeune conseiller MR Geoofroy Coomans de Brachène qui est à la manœuvre (lequel avait déjà fort irrité Freddy Thielemans en utilisant le nom de la ville de Bruxelles pour son site internet, et qui vient d’ailleurs de perdre en justice pour cette affaire). L’intéressant n’est pas dans ces attaques, ni dans leur auteur, mais dans le positionnement désormais ambigu de certains élus socialistes. On a pu lire dans la presse écrite en fin de semaine des critiques signées de conseillers PS qui ne ménageaient pas leurs alliés CDH. Le MR a habilement soufflé sur les braises en rappelant qu’il était disponible pour un changement d’alliance.
Un tel retournement est il possible à Bruxelles? On en doute. D’abord parce que les critiques ne proviennent pas des leaders socialistes locaux mais de « seconds couteaux ». Ensuite parce que le Cdh tente de faire amende honorable (Georges Dallemagne reconnaît qu’il est « en transit » et cherche un logement, Bertin Mampaka va rembourser une partie de ses notes de GSM et poursuit son accusateur en diffamation). Enfin parce que la tête de liste bruxelloise est Joëlle Milquet, et qu’on humilie pas impunément une présidente de parti avec laquelle on est en affaire dans les régions et à la communauté. Toute velléité de « débarquement » remonterait au boulevard de l’empereur, ce qui ne semble pas avoir été le cas jusqu’ici. Le PS a de toutes façons marqué un point en soulignant que le discours « éthique » du CDH était parfois plus théorique que pratique.
Accessoirement on soulignera que les partenaires bruxellois négociaient ces derniers jours les derniers détails de leur accord de majorité (les échevinats sont répartis mais détails des actions et financement ne sont pas tous connus). Un peu de pression dans une dernière ligne droite permet souvent d’amadouer son partenaire…

23 novembre 2006

VW : la Belgique des emplois d'hier ?


Le drame social que représente la suppression de 4500 emplois à l’usine Volkswagen de Forest occupe légitiment la une de l’actualité. Comme toujours dans les cas de forte émotion les politiques, c’est leur rôle, tente d’apparaître en phase avec l’opinion. On ne compte plus les condamnations de la décision de la direction de VW, ni les appels à maintenir un minimum d’activité à Forest. C’est utile : la perspective de voir 10 000 travailleurs (sous traitants compris) perdre leur emploi vaut bien une mobilisation des gouvernements concernés et on se réjouit de voir pour une fois les élus flamands, wallons, bruxellois et fédéraux travailler dans la même intention. Dans ce cadre gouvernement fédéral et partenaires sociaux pourraient proposer dans les prochains jours à VW de nouvelles pistes pour accroître la flexibilité et diminuer le coût du travail. Ces revendications traditionnelles des entreprises reviennent à chaque grand round de négociation et son présentées comme le principal moyen de permettre à la Belgique de rester « compétitive ».
Saisissons ce débat pour tenter d’aller plus loin. Ce raisonnement sur le coût des salaires a en effet ses limites. Ainsi à VW le « salaire » en représente plus que 6% du coût de production d’une golf. Les économistes ont raison de souligner que dans la construction automobile la différence entre un travailleur belge et un travailleur allemand est finalement marginale (mais marginale n’est pas nulle, et il est d’autres secteurs où l’impact du salaire est considérable). Les débats politiques de ces derniers jours, comme les remarques postées sur ce blog (voir les commentaires des internautes sur le billet «VW : constat d’impuissance » publié ci dessous) n’attirent à mon sens pas suffisamment l’attention sur le caractère « industriel » des emplois perdus à VW. On peut en baisser le coût salarial à l’extrême. A moins d’imaginer que l’on puisse être demain moins payés et moins protégés en Belgique qu’en Chine en Inde ou au Brésil ces emplois sont, il faudrait avoir la lucidité de le reconnaître, des emplois forcément menacés. Les gains de productivité (l’automatisation) et la concurrence des pays émergents condamnent la part des emplois industriel -à devoir encore reculer. On peut hélas écrire dès aujourd’hui qu’il y aura d’autres « Forest » demain.
Le courage politique est aujourd’hui de dire que la création d’emplois passe par les PME innovantes, dans des secteurs à forte valeur ajoutée et non plus par les grands groupes industriels. Dans une Belgique dont l’histoire et les paysages sont marqués par l’essor de l’industrie au XIX siècle c’est sans doute un discours difficile à tenir.
Je voudrai inciter les lecteurs de ce blog à consulter sur ce sujet le très pertinent rapport du conseil central de l’économie, rendu dans le cadre des négociations interprofessionnelles (ce rapport sert de base à la discussion sur la norme salariale). Il est particulièrement inquiétant. On peut ainsi y lire que les salaires belges ont progressés de1,5% par rapport aux 3 pays voisins, mais aussi que la rentabilité des entreprises s’est améliorée (traduction : les salariés comme les actionnaires sont bien lotis en Belgique). Revers de la médaille : un sous investissement en matière de recherche et développement. Attardez vous sur la page 14 : « la maîtrise des coûts salariaux et les mesures prises pour réduire les cotisations patronales à la sécurité sociale (…) devront être accompagnées, dans le futur , d’un investissement accru dans la formation et la recherche (…) pour soutenir l’augmentation de la productivité et ainsi maintenir le potentiel de croissance de l’économie ».
Et les chiffres collectés par le conseil central sont cruels en la matière. Entre 2001 et 2003 les budgets des entreprises belges consacrés à la recherche et au développement reculaient au lieu d’augmenter. Si les choses se redressent en 2005 l’effort est insuffisant. Les pouvoirs publics ne font pas mieux que les entreprises.
Bref, une réelle politique de l’emploi, si elle ne peut pas ignorer un débat utile sur le coût du travail, devrait également se traduire par un engagement massif des entreprises dans la recherche et la formation. Cela n’en prend pas le chemin et notre tradition de concertation sociale n’incitera sans doute pas le(s) gouvernement(s) à imposer par la contrainte aux entreprises des investissements qui, s’ils sont salutaires pour notre avenir collectif, peuvent être perçus comme contraires aux intérêts immédiats des actionnaires. Il n’empêche : se focaliser sur le coût du travail sans se préoccuper de la recherche serait faire preuve de myopie. Se condamner à défendre les emplois d’hier sans chercher à créer ceux du siècle prochain.

Immocongo : le PS garde le contrôle

La fameuse commission mixte région wallonne-communauté française n’aura finalement qu’un président. Alors que le scénario d’une co-présidence (un(e) député(e) wallon(e) couplé(e) à un(e) collègue de la commune française) était parfois avancé ces derniers jours il n’a finalement pas été retenu. Plus surprenant encore, alors que « l’affaire » met principalement en cause un ancien ministre président socialiste, c’est un député PS qui présidera les travaux (en l’occurrence Maurice Bayenet, chef de groupe PS et, on l’oublie parfois, vice président du parti). Les députés socialistes wallons voudraient protéger Jean Claude Van Cauenberghe (dont les enqûetes de la justice, selon le soir, semblent se rapprocher) qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.
On notera également au cours des débats l’avertissement sans frais envoyé par les députés wallons au CDH. En substance les rouges reprochent à la ministre Marie Dominique Simonet d’avoir alerter la justice et à Joëlle Milquet de s’en féliciter.
Le PS sur cette affaire développe donc trois discours :
1) Celui d’Elio Di Rupo qui, il y a 2 semaines demandait la transparence et donnait le feu vert à une commission parlementaire
2) Celui de José Happart, deux jours plus tard, qui jugeait la même commission inutile et bruyante
3) Celle du groupe PS au parlement wallon, qui, ménageant désormais la chèvre et le chou, vote la création de la commission (ne pas le faire aurait mis le président du PS en porte à faux et choqué l’opinion publique) tout en soulignant sa réticence à avoir des débats publics sur la gestion des gouvernements passés.

Le suivi des travaux de la commission permettra de déterminer laquelle de ces trois positions est réellement celle du PS. Avec le risque de voir la commission « immocongo » s’enliser rapidement… ou devenir une foire d’empoigne au cours de laquelle son président ne manquera pas d’être attaqué pour son manque d’appétit (réel ou supposé) à vouloir faire toute la lumière. On souhaite bien du plaisir à Maurice Bayenet.

21 novembre 2006

Volkswagen : constat d'impuissance


Une sanction sèche et brutale : la direction de Volkswagen a décidé de mettre un terme à la production du modèle « golf » à l’usine de Forest. Cette production (200 000 véhicules par an) se concentrera désormais sur les site de Wolfsburg et Mosel en Allemagne. Pour les ouvriers bruxellois c’est donc le scénario du pire qui est retenu. En ne maintenant à Forest que la seule « polo »(11 000 véhicules par an) les effectifs passeront de 5 200 à 1 500 personnes.
Pouvait-on éviter une telle décision ? Probablement pas : Volkswagen fait face à un ralentissement mondial et a décidé de supprimer, à l’échelle du groupe 20 000 emplois. C’est la logique de l’économie de marché de produire au meilleur coût. C’est la logique capitalistique de VW (à l’actionnariat public et privé mélangé, mais toujours allemand) de privilégier son berceau traditionnel et l'atmosphère interne de VW n'arrange rien.
Même si la décision est explicable, les observateurs belges noteront malgré tout l’impuissance des pouvoirs publics face à une décision prise en dehors du royaume. Depuis vendredi dernier le gouvernement de Guy Verhofstadt a tenté en vain de peser sur le cours des évènements. Alors que la décision prise est finalement celle que la presse allemande avait dévoilée, à aucun moment le premier ministre n’a paru en mesure de convaincre les dirigeants de VW de faire machine arrière. Pire, Guy Verhofstadt n’a pas pu joindre les réels décideurs. Son seul interlocuteur dans cette crise fût Wolfgang Bernhard, le président du conseil d’administration que l’on prévoit sur le départ. Le PDG actuel, Martin Winterkorn, et Ferdinand Piech, actionnaire de référence de Porsche et président du conseil de surveillance (qui passe pour le véritable patron) n’ont pas daigné le prendre en ligne. Jusqu’à lundi les belges ont donc été contraints de passer par le syndicat IG métall et par le land de Basse Saxe pour tenter de faire entendre leur point de vue et obtenir des informations plus ou moins précises. Dans un communiqué le premier se disait « choqué » ce mardi midi. A 6 mois des élections, et alors que la promesse de créer 200 000 emplois fixait le cap de la législature, le grand perdant de Forest risque d’être le premier ministre.

20 novembre 2006

Citation congolaise

C'est fou internet ! Je découvre ce soir qu'un des billets publiés sur ce blog est repris tel quel sur le site de "la conscience", un hebdommadaire de Kinshasa. Comme l'auteur de ce blog est un brin vaniteux, il remercie bien bas les confrères congolais de leur aimable citation (oui, oui, il existe encore des confrères qui citent leurs sources...) et interprete cet emprunt comme une forme de consécration...

Anderlecht : Eric s’oppose à Fadila

Fadila Laanan ne sera donc pas échevine à Anderlecht. Le vote des militants ce week end est sans appel : la ministre de la communauté française n’a obtenu que 83 voix et se classe en 5ième position (les autres candidats font beaucoup mieux : Fabienne Miroir obtient 307 voix, Mustapha Akouz 307, Fabrice Cumps 287 et Guy Wilmart 286 voix, c’est trois fois plus que Fadila). L’information est-elle bouleversante ? Non. Mais elle révèle un véritable bras de fer en train de se jouer dans la commune. Aux élections communales la ministre a obtenu plus de 2800 voix de préférence. Un score, qui selon elle, méritait une place d’échevin (quitte à ne pas siéger : on n’abandonne pas facilement un macaron ministériel). Habituellement ce genre d’attribution se règle à l’amiable. Eric Tomas, tête de liste et président du parlement bruxellois a préféré organiser un vote des militants (il faut dire que les relations entre le président et la ministre sont à l’orage depuis plusieurs mois). Particularité du scrutin : il fallait cocher 4 noms, sous peine de vote nul. Sur 6 candidats il était donc impossible de ne choisir « que » Fadila… le vote « sanction » devait obligatoire s’accompagner de 3 noms « proches » d’Eric Tomas… Pour couronner le tout des « amis » de Fadila ont fait circuler une pétition (600 signatures paraît-il) où ils se déclarent « scandalisés par l’attitude des responsables du parti socialiste d’Anderlecht de vouloir ignorer l’expression citoyenne qui s’est portée de manière forte sur la candidate Laanan ». Eric a du apprécier. La section PS d’Anderlecht, prend tout doucement des allures de far west.

17 novembre 2006

Le retour du Big Loulou


Il laisse encore planer le doute. Ce vendredi matin sur Bel RTL, face à Kathryn Brahy, Louis Michel, commissaire européen a indiqué qu’il « se tenait à la disposition de son parti pour 2007 ». Prié d’être plus précis, il soulignait qu’il n’y avait pas d’incompatibilité avec son statut de commissaire européen, et que tout était ouvert, la chambre comme le sénat. Soyons explicite à sa place : en 2007 Louis Michel sera candidat à la Chambre, et ce sera dans l’arrondissement de Bruxelles Hal Vilvorde.
Le gain pour le MR est évident : Louis Michel reste l’un des hommes politiques les plus populaires à Bruxelles, et son « éloignement » européen ne l’empêche pas de rester dans les hautes cimes du baromètre trimestriel RTL-La libre. Mieux encore : son positionnement au centre (le fameux « libéralisme social ») devrait élargir la base électorale des libéraux bruxellois, son engagement international, notamment au Congo et au proche orient, pourrait séduire des électeurs d’origine étrangère qui votent aujourd’hui pour le CDH et le PS, et même son bilinguisme actif pourrait attirer un électoral flamand (c’es BHV quand même). Bref, tous les ingrédients pour un retour gagnant.
La suite ? Soit Louis Michel quitte l’Europe, soit il y patiente jusqu’en 2009. Il sera alors en position idéale pour tirer la liste bleue aux élections régionales… et reprendre le leadership sur la région bruxelloise. En prime, s'il choisit bruxelles-ville, l'ancien président fera figure de sauveur, les troupes de Marion Lemesre étant encore traumatisées par l'épisode du renouveau bruxellois. Louis Michel c’est l’anti-Onkelinx : un parachutage, oui, mais pensé, préparé, d’apparence modeste et qui se laisse le temps de réussir.

Phénomène Daerden


Mon talentueux confrère Daniel Nokin (du magazine "Reporters" sur RTL TVI) vient de suivre Michel Daerden pendant 15 jours. Objectif : faire le point sur le "phénomène" après les déclarations de la soirée électorales et les milliers de téléchargements qui ont suivi. Le reportage sera diffusé le 24 novembre. J'ai eu l'occasion de voir les rushs, il y aura de bons moments, et pas que de la rigolade. Pour vous mettre l'eau à la bouche (l'expression est ici très appropriée) vous pouvez déjà visionner 4 extraits.

16 novembre 2006

Commission Immocongo : humanistes et réformateurs revendiquent la présidence


Le parlement wallon votera mercredi prochain la mise en place d’une commission spéciale mixte chargée de faire la lumière sur l’affaire Immocongo (ou plus précisément sur le versant politique de l’affaire, l’enquête judiciaire restant du ressort exclusif de la justice). Le vote sera sans surprise : à ce stade, seul le président du parlement wallon, José Happart (PS et co auteur avec Van Cau du projet de constitution wallonne) a fait part de son hostilité au projet (Jean Claude Van Cauwenberghe, lui, se dit ravi d’avoir l’occasion de s’expliquer). Une fois la résolution votée une conférence des présidents arrêtera les détails pratiques (lieu des débats, calendrier, etc…). Là les choses se corseront : CDH et MR revendiquent la présidence de la commission. Chacun avance ses arguments. Le CDH peut souligner qu’etait le seul à pas participer au pouvoir pendant la période des faits suspects, et le MR qu’il est aujourd’hui le plus grand parti d’opposition. Comme il faudra bien entendre Hervé Hasquin (MR) et Marie Dominique Simonet (CDH) aucune formation n’a pour l’instant trouvé l’argument massu. Le MR proposerait Véronique Cornet (bourgmestre de Montigny le Tilleul) et le CDH pense à Anne Marie Corbisier.

Sur le fond du dossier, et pour ceux qui douteraient encore de son interêt, je signale ce récapitulatif de Christian Carpentier sur les documents soumis aux gouvernements de la région et de la communauté en 2003, et sur le retrait d’une mention « gênante » dans la copie wallonne.

15 novembre 2006

Petits marchés intolérables

L'affaire Immocongo m'occupe à plein temps. Dans le prolongement du billet « Kinshasagate » (voir ci dessous) je voudrai signaler l’édito de Béatrice Delvaux (page 24 du Soir de ce marcredi 15 novembre, mais il n’est malheureusement pas disponible en ligne) avec lequel je me sens particulièrement en phase :
« Prendre ses responsabilités en politique c’est savoir dire non à ceux qui soudain transforment le bien public et une politique respectable (…) en formage gouleyant à usage personnel à savourer entre amis ».
Ou encore :
« Prendre ses responsabilités en politique, ce n’est pas attendre le verdict de la justice pour reconnaître que l’on a eu, soutenu, encouragé des comportements qui nuisent au bien public. Car dans ce dossier « Immo Congo » comme dans d’autres dossiers récents, il y a clairement déjà faute dans le chef d’une série de responsables politiques et de leurs affidés : celle de ne pas avoir géré le patrimoine public qui leur était confié en bon père de famille ».
C'est assez proche du sentiment désagréable qui m'habite depuis que je me suis plongé, en fin de semaine dernière, dans ce dossier.

11 novembre 2006

Copinage

Je me permets de signaler au lecteur de ce blog l'ouverture d'un espace virtuel concurrent signé Thierry Dupiéreux. Son esprit est vif, sa plume est talentueuse (accessoirement il fut jadis mon chef à Bel RTL mais je vous assure que cela n'a rien à voir).

Le kinshasagate


Résumons-nous. L’affaire Immocongo, s’est donc nouée en quelques mois au printemps 2004. La communauté française recherche alors un nouveau bâtiment pour abriter le centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, l’occupation du bâtiment antérieur devenant intenable (conditions financières et état des locaux étaient défavorables). La communauté porte son choix sur un bâtiment qu’il faudra rénover et agrandir, et recherche alors des sociétés immobilières capables de l’aider dans cette opération. Le 21 avril 2004 le marché est attribué à la société bruxelloise « Information et communication » par une décision du gouvernement de la communauté française, attribution confirmée par le gouvernement wallon une semaine plus tard. Mais Jean Claude Van Cauwenberghe fait savoir qu’il convient d’associer une société wallonne au marché (c’est en tout cas ce qu’affirme désormais publiquement Hervé Hasquin, lequel évoquait dans des interviews aux journalistes de télévision ce vendredi un coup de fil direct de Van Cau sur son gsm : les enquêteurs pourront donc vérifier).
Le 10 mai Van Cau obtient gain de cause. Lors d’une réunion qui se tient au CGRI la société intelligence et communication accepte de partager le marché avec une société wallonne pourtant écartée du marché et administrée par des connaissances de Van Cau (il s’agit de Daniel Lerun, réviseur, et de son épouse Simone Gauquier). Des représentants des cabinets Hasquin et Van Cauwenberghe participent aux tractations. Ensemble les deux sociétés immobilières monteront Immocongo SA. Un courrier est alors adressé au parton du CGRI Philippe Suinen pour confirmer l’accord. A la mi-mai le marché (sans que les conditions de l’offre ne soient modifiées) est donc ré-attribué à la nouvelle société par les gouvernements de la région wallonne et de la communauté française.
Cette location avec option d’achat porte au moins sur 6 millions d’euros (le calcul précis n’est pas possible puisqu’il s’agit de sommes indexées). On peut souligner qu’un premier avis de l’inspection des finances (datant du mois de mars 2004) évaluait l’opération (achat + rénovation) à 3 millions, mais l’inspection relativisera ce premier avis très négatif lors des avis suivants. De la somme finalement investie (mais en cours de renégociation semble-t-il), on notera en passant qu’elle est plus élevée que l’enveloppe actuellement discutée entre la communauté et les syndicats d’enseignants dans le cadre des négociations sectorielles 2007-2009 (5 millions) ou encore qu’elle est 20 fois supérieure à la rénovation du siège de la communauté (la fameuse affaire de la « douche », 300 000 euros pour l’ensemble dont 6 000 euros pour la douche en question) : Dans le contexte budgétaire de la communauté ce n’est pas anodin. Si la justice découvre des irrégularités il s’agira donc d’un scandale de grande ampleur.

Si Jean Claude Van Cauwenberghe est incontestablement au cœur du dossier, il n’est pas le seul acteur de cette affaire. Sur base du témoignage d’ Hervé Hasquin et des documents que l’auteur de ce blog a pu consulter on peut ainsi établir que :

1) Jean Claude Van Cauwenberghe s’est opposé à la concrétisation d’un marché attribué suivant les règles. Il a usé de son influence pour remettre en selle une société écarté au cours de la procédure.
2) Hervé Hasquin a cédé à la pression. Il accepté l’idée que des sociétés wallonnes et bruxelloises devaient être associées dans l’opération et participe à ce que l’on doit qualifier de « petit arrangement entre ministre-présidents »
3) Les ministres du gouvernement wallon et du gouvernement de la communauté française de l’époque ne pouvaient pas ignorer l’opération. Qu’un marché public passe deux fois sur la table du gouvernement aurait du éveiller leur attention. Pour rappel Serge Kubla, Charles Michel, Michel Daerden (entre autres) siègent à l’époque au gouvernement wallon, Christian Dupont et Jean Marc Nollet à celui de la communauté.
4) Une administration wallonne (le CGRI) a participé aux négociations qui ont permis à une société privée de bénéficier d’un marché public alors qu’elle en avait été écartée. L’administration cautionne donc le « yalta » de Kinshasa.
5) Les dirigeants d’Intelligence et communication ont acceptés de renoncer à un marché attribué régulièrement et vont finalement travailler avec un concurrent qui semble leur avoir été imposé sans juger utile d’alerter la justice.

Il appartient au juge d’instruction de dire si ces faits sont délictueux ou pas. A ce stade on se contentera d’écrire que les acteurs du dossier ont pris des libertés avec l’esprit de la loi sur les marchés publics. Celle-ci impose aux autorités publiques dans de telles procédures de retenir la meilleure offre au meilleur coût. Pas de rééquilibrer un marché entre sociétés wallonnes et bruxelloises.

09 novembre 2006

Charleroi : le coup de grâce ?


C’est un nouveau dossier ouvert par la juge Baekeland : le contrat « immocongo » fait depuis ce jeudi l’objet d’une instruction judiciaire. L’affaire est relative au contrat de location d’un bâtiment qui abrite le centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. La durée du bail (20 ans), le montant du loyer (270 000 euros de loyer annuel, et, à moins que l’on sous-estime le marché immobilier congolais, ce n’est pas rien à Kinshasa), et les circonstances dans lesquelles le marché a été conclu peuvent paraître suspects. La société immocongo, propriétaire du bien, est basée à Gosselies et administrée par des connaissances de Jean Claude Van Cauwenberghe (ce qui n'est pas un délit, même si l'on remarque que le patron du PS carolo a, dans l'immobilier, beaucoup d'amis). Les faits, qui ont déjà fait l’objet d’articles de presse, ont été dénoncés au juge d’instruction par la ministre des relations extérieures de la communauté Marie Dominique Simonet. La ministre CDH (dont on a du mal à penser qu’elle n’a pas au moins averti la présidence du PS) fait coup double : outre Van Cau, ministre président de la région wallonne a l’époque de la signature, elle mouille également Hervé Hasquin (MR) à la tête de la communauté français (les contrats ont en effet reçu l’aval des deux gouvernements). Les deux hommes se défendent et clament leur innocence (on peut s'étonner que cette affaire, connue depuis plusieurs mois, et pour laquelle ils n'ont pas été interrogés jusqu'à présent, revienne ainsi à la surface). Mais on voit mal comment les deux anciens chefs de gouvernement pourraient échapper à une audition dans les jours qui viennent. Si la justice devait retenir des éléments contre ces deux « pointures », le climat risque de devenir délétère.

08 novembre 2006

Elio président... et pour longtemps ?


Quand un quotidien français s’intéresse à la politique belge cela manque rarement d’intérêt. Quand le papier en question est publié dans « Le Monde » et signé Jean Pierre Stroobants (un ancien du Soir, il connaît donc bien le terrain) cela devient une lecture franchement indispensable. A la différence des confrères obligés de produire des papiers quotidiens le correspondant « français » à Bruxelles peut s’offrir le temps du recul et restitue une vue d’ensemble, synthèse et analyse de la situation francophone. Dans ce papier le journaliste souligne donc les difficultés de la Wallonie et de son chômage record, relayant les critiques du patronat wallon envers l’enseignement de la communauté française. Il poursuit avec les errements de certains membres du parti socialiste. Comme le ministre-président wallon et le président du PS ne font qu’un le papier se cristallise sur la personne d’Elio Di Rupo : « il avait affirmé, lors de son accession à la tête du parti, sa volonté de le réformer et soulignait la nécessité d’opérer une relance forte de la région. M. Di Rupo est en train d'échouer sur les deux plans. » Ainsi résumé en deux phrases, le constat est cruel, et devrait piquer au vif le boulevard de l’empereur. Stroobants, poursuit en estimant qu’Elio Di Rupo n’est plus dans la course pour le 16 alors qu’Yves Leterme peut en avoir l’ambition.
On voudrait prolonger l’analyse de ce brillant confrère en mettant l’accent sur la situation interne au parti socialiste. Si le 16 semble s’éloigner Elio Di Rupo pourrait en revanche s’installer durablement au boulevard de l’empereur.Le revers de Laurette Onkelinx à Schaerbeek ne lui permet plus de revendiquer une prise du pouvoir rapide au sein du parti. Laurette affaiblie, la perspective de voir plusieurs candidats se présenter (Rudy Demotte, Willy Demeyer, et Jean Claude Van Cauwenberghe, pourraient bien y penser) et le risque d’ouvrir un guerre de succession interne est le meilleur atout d’Elio Di Rupo. Dans la situation actuelle celui ci garde la maîtrise du calendrier socialiste. Car sans en faire le « régent » que la presse flamande se plaît à décrire, le président du PS reste un poste central : qu’Elio Di Rupo quitterait probablement à regret. Et même si ses nombreux voyages à l’étranger relance les rumeurs d’une recherche d’un poste international, le bourgmestre empêché de Mons pourrait donc souhaiter rester président pour longtemps. La modification des statuts internes qui lui permet de se représenter prend aujourd’hui tout son sens.

07 novembre 2006

La constitution wallonne n'est pas pour demain


C’est un coup dur pour ses auteurs : le projet de constitution wallonne devra faire l’objet d’une étude juridique préalable avant d’être soumise au débat. Ainsi en a décidé ce mardi la commission des affaires générales du parlement wallon. Pour Jean Claude Van Cauwenberghe et José Happart, principaux parrains du projet, c’est un revers sérieux : une étude juridique signifie dans le jargon parlementaire habituel un enterrement de première classe. Ecolo, MR et CDh ont d’ailleurs clairement signifié que ce projet était tout sauf prioritaire et urgent. Le groupe PS lui même était divisé. Sauf revirement spectaculaire on voit donc mal la constitution ressortir des cartons. Le soupçon d’une manœuvre qui aurait conduit les socialistes à se compter (régionalistes avec Jean Claude et José, contre fédéralistes avec Elio, c’était peut être le véritable objectif poursuivi) a fait long feu. Si Van Cau reste maître de son bastion carolo son influence politique au delà des murs de sa cité s’en trouve amoindrie.

06 novembre 2006

Vote électronique sans contrôle

Le collège juridictionnel de la région bruxelloise examinait ce lundi matin une partie des recours introduits à l’issue des dernières élections communales. L’un d’entre eux concerne l’organisation des élections à Ixelles et l’encadrement du vote électronique. Selon le plaignant, Kommer Kleijn, qui était candidat en 29ième position sur la liste écolo localeet assisté en tant que témoin aux opérations, l’urne électronique aurait, dans certains bureaux de vote, étaient mise en service par le personnel communal et non pas par le président du bureau de vote comme le prévoit la procédure. Pire, certains ordinateurs auraient été démarrés en l’absence du président de bureau et sans témoin extérieur. Une « procuration » à cet effet aurait même été soumise aux présidents de bureaux pour qu’ils délèguent leur pouvoir de vérification aux services de l’administration. L’administration communale conteste cette version des faits, et affirme que les présidents de bureau (théoriquement porteurs du programme de décompte des votes) étaient toujours présents lors du démarrage des ordinateurs et que ses services se sont contentés d’offrir une aide technique.
Kommer Kleijn (qui est membre de l’assocaition Pour Eva, qui regroupe les opposants au vote électronique) a également relevé que lors des vérifications des machines à voter (le matin avant l’ouverture des bureaux) les services communaux ont conseillé aux présidents de bureau de procéder à 6 votes blancs… autant dire que cette vérification ne vérifie pas grand chose. Ce point n’est pas contesté par l’administration communale qui précise avoir prodigué ce conseil pour éviter de léser l’un ou l’autre parti : il est, dans le passé, arrivé que l’on oublie de soustraire ces « votes tests » du décompte final.
Quand on met les deux éléments ensemble, (s’ils devaient s’avérer exacts, ce qui n’est pas encore le cas) tous les dérapages sont possibles : l’introduction d’une disquette qui ne serait pas le programme de comptage officiel pourrait se faire à l’insu du président de bureau, lequel, ne vérifiant que les votes blancs, ne décèlerait aucune anomalie. On emploie le conditionnel bien sûr, car l’auteur de ce blog ne suspecte pas l’administration communale d’avoir voulu manipuler l’élection. En revanche l’absence de procédures strictes, suivies uniformément sur l’ensemble du royaume, couplée à une mauvaise formation des présidents de bureaux (parfois tétanisés à l’idée de devoir gérer des ordinateurs auquel ils ne comprennent pas grand chose) a clairement permis ici à l’administration communale de jouer un rôle qui n’est pas le sien. C’est au président et à ses assesseurs de garantir la sincérité du vote, et non pas à l’administration.
Ce lundi matin le collège juridictionnel a laissé quelques jours à la commune d’Ixelles pour lui faire parvenir les documents qu’elle jugerait nécessaire à sa défense. Le collège a notamment demandé à avoir copie des instructions données aux présidents de bureau de vote. Une nouvelle audience est programmée au 13 novembre. Mais l’affaire illustre parfaitement la difficulté à organiser un vote automatisé réellement transparent (l’Irlande par exemple a renoncé à se lancer dans cette voie). En 2003 l’accord de gouvernement (page 80 du document consultable ici) prévoyait de doubler le vote électronique d’un vote papier pour permettre des contrôles plus transparents. Alors que l’on approche de la fin de la législature, le gouvernement de Guy Verhofstadt semble avoir oublié de concrétiser sa promesse.