31 janvier 2007

La Wallonie sort-elle du déclin ?


C’est un exercice de pédagogie. Ce mercredi matin Elio di Rupo a donc dressé un état des lieux de l’économie wallonne. On peut retenir du texte (le terme est impropre, le ministre président ayant pas mal improvisé) un aveu : le chômage reste un point noir, et une série d’espoir. D’emblée le ministre président précise le cadre de l’intervention wallonne, en redonnant le budget des différentes institutions il rappelle combien le pouvoir d’intervention des régions est limité, l’essentiel des leviers économiques relevant du fédéral. Il enchaîne sur un appel vibrant au patriotisme wallon : il faut que les wallons parlent positivement de leur région, ce qui est une condamnation implicite des discours critiques des derniers jours. Vient ensuite le coeur de l'analyse. Sur le front de l’emploi la réalité des chiffres est incontournable : 208 000 chômeurs en Wallonie et un recul à peine perceptible : sur ce terrain là la Wallonie reste un mauvais élève et l’écart se creuse avec la Flandre.
En revanche, d’autres indicateurs sont positifs et le ministre président wallon les met légitimement en avant. En termes de créations d’entreprises, de créations d’emploi (31 000 en Wallonie contre 39 000 en Flandre sur un an), d’investissements dans la recherche ou d’efforts consentis dans la formation ou de maitrise des dépenses publiques les chiffres sont bons. Ils augurent d’un redressement wallon possible. Avec l’arrivée d’entreprises étrangères en Wallonie la spirale du déclin est en passe d’être rompue. Faut-il en conclure qu’ Alain Destexhe aurait tort et Elio di Rupo raison ? La réalité est peut être que les deux analyses se superposent. On peut, avec Alain Destexhe s’inquiéter de chiffres du chômage catastrophiques ou d’investissements dans le Hainaut trop répartis, et dans le même temps, se réjouir, avec Elio Di Rupo, d’un redémarrage wallon, basé sur une prise de conscience tardive mais réelle, avec des décisions politiques enfin à la hauteur. En soulignant que le mécanisme vertueux enclenché aujourd’hui peut mettre quelques années avant d’entrainer un recul du chômage. Et que les emplois créés dans des secteurs comme l’industrie pharmaceutique ou les nouvelles technologies ne correspondent pas toujours aux qualifications des demandeurs d’emplois wallons.

30 janvier 2007

Voeux à la presse : Di Rupo ne répond pas à Destexhe

Comme l’an passé, le président du PS était donc le dernier à présenter ses vœux à la presse. Un rendez vous « informel » insistait sa porte parole, ce qui n’empêchait pas la présence de quelques caméras. Au delà des traditionnels vœux aux journalistes, ce genre de cérémonial est aussi l’occasion de quelques petites phrases. Ainsi sur le climat communautaire Elio Di Rupo aura fermé plus de portes qu’il n’en a ouvertes. « Si on nous dit en quoi remettre en cause l’équilibre institutionnel améliore la qualité de vie tout le monde (flamands, mais aussi bruxellois et wallons), on veut bien discuter, mais il faut qu’on nous le prouve » a-t-il indiqué, précisant que si les réalités de l’emploi sont différentes entre le nord et le sud du pays « on peut y répondre dans le cadre fédéral ». Certains confrères flamands, venus en force, ont du repartir déçus.
On notera aussi l’affirmation selon laquelle le président du PS n’a « rien signé avec personne » Décrivant un paysage politique « plus ouvert que jamais, où chaque voix comptera » le président du PS a pronostiqué une année chargée, balayant d’un revers de la main la date butoir du 21 juillet : « nous sommes partis au moins jusqu’au 15 août pour une agitation intense ».
Enfin, le président du PS, mais aussi ministre-président wallon, n’a pas daigné commenter les nouvelles affirmations du sénateur Alain Destexhe (MR) sur un supposé déclin de la Wallonie. Ce mardi, le président du PS a donc répondu par le mépris. Mercredi matin il prononcera un important discours au parlement wallon. Une réponse sur le fond ?

29 janvier 2007

A l'église


J’avais peu après les élections communales souligné le passage de Bertin Mampaka et quelques autres candidats dans une église congolaise (la nouvelle Jérusalem). Je m’étais surtout étonné de pouvoir trouver des photos d’un office où les candidats remerciaient les fidèles pour leur élections, ainsi qu' une liste des « candidats de la nouvelle jérusalem » indiquant aux fidèles comment voter.
Ces jours ci un contributeur anonyme me conseillait de faire le même type de recherches sur une conseillère communale de Schaerbeek. Autant l’avouer je n’ai rien trouvé du même ordre (ou bien j’ai mal chercher). La candidate en question semble bien fréquenter les églises protestantes mais sans apparaître comme une représentante de ces églises. Dans ma quête j’ai malgré tout déniché une trace du passage de Laurette Onkelinx à l’Eglise Internationale de Bruxelles. Rien de bien méchant, fréquenter une église (régulièrement ou exceptionnellement , ce qui semble être le cas ici) n’appelle pas de commentaires de ma part. Se revendiquer de cette église, ou bénéficier de son soutien pour une activité politique est en revanche plus discutable, mais je le souligne encore une fois, ce n’est pas ce que j’ai trouvé dans le cas présent. C’est donc juste une photo, mais je la trouve bien cadrée, :-). L’original se trouve ici.

26 janvier 2007

Opération séduction


« Il y a plus de monde qu’aux vœux du palais ». La confidence est d’un dirigeant politique haut placé. Il avait probablement raison. L’inauguration du nouveau bâtiment de RTL a connu un certain succès ce vendredi matin. Outre Albert II, les présidents des deux assemblées (Anne Marie Lizin, Hermann De Croo) une bonne partie du gouvernement fédéral (Verhofstadt, Onkelinx, Reynders, Flahaut, Laruelle, Verwilghen), du gouvernement wallon (Di Rupo, Marcourt, Daerden, Lutgen), Bruxellois (Picqué, Huytebrock) ou de la communauté (Arena, Simonet, Laanan, Erdekeens). Ajoutons des parlementaires, des présidents de parti (Milquet, Durant, Javaux) des bourgmestre (Clerfayt et Vervoort, le bâtiment est à cheval sur leurs deux communes), une gouverneure, etc…(et d'autres que je n'aurai peut être pas vus).
On aura noté l’excellente humeur du roi et de son premier ministre.
Pour les hommes politiques, c’était sans doute plus qu’une visite de politesse. La reconnaissance du rôle que RTL joue désormais sur le terrain de l’information radio et TV. L’opportunité aussi de passer à l’écran. A ce petit jeu les membres du gouvernement fédéral, qui faisaient parti du premier groupe de visiteur, autour du Roi, furent les mieux placés. Les membres des exécutifs régionaux ou communautaire, relégués dans d’autres groupes, furent moins exposés aux flashes des photographes et aux objectifs des cameramen, ce qui constitue pour un politique une souffrance toute relative.
Certains auront aussi été mis à contribution. Lors du passage dans le studio de PlugTV (la chaîne « jeune » du groupe) Marc Verwilghen , Sabine Laruelle, et Michel Daerden (entre eutres) furent convié à lire un texte pour lancer le clip vidéo suivant. La ministre des classes moyennes ou droit à un texte « érotique » maison et Michel DAerden coiffa une casquette de rappeur. A ce stade, ni l’un ni l’autre n’ont porté plainte..

Peu après 13 heures, le premier ministre, invité du journal de 13 heures, s'eclipsait sans passer par le buffet.

25 janvier 2007

Verhofstadt irrite Poutine

Le voyage aurait du avoir lieu lundi et mardi prochain. Guy Verhofstadt devait, accompagné du ministre des affaires étrangères Karel De Gucht, se rendre à Moscou pour un entretien avec le président russe Vladimir Poutine. Sept jours avant le départ une rumeur court : Guy Verhofstadt aurait reporté son voyage. En réalité Guy Verhofstadt envisage en fait de retarder son départ de plusieurs heures, un délai qui lui permettrait d’assister au conseil communal à Gand. L’entourage du premier affirme que le rendez vous avec Poutine aura lieu à l’heure convenue, et publie même un communiqué pour couper court aux rumeurs. Trop tard : Poutine a entendu dire que le premier préférait son conseil de Gand à un rendez vous à Moscou. Il fait savoir que son agenda est désormais modifié et quil a « d’autres engagements ». Guy devra revenir une autre fois. Entre Bruxelles et Moscou, il y a un courant d’air froid.

24 janvier 2007

Guy et Elio face à face


C’est une opposition particulièrement télégénique. Ce mercredi matin, dans un discours on ne peut plus officiel , le premier ministre a donc fait savoir qu’une réforme de l’état était à ses yeux « souhaitable, et même indispensable »(le texte intégral est ici). Quelques minutes plus tard Elio Di Rupo faisait savoir aux journalistes présents, qu’il désapprouvait le contenu du discours et qu’il allait le faire savoir au principal intéressé. Sur le papier, ce n’est pas anodin. Que le premier puisse dans un pareil contexte (tous les acteurs de la Belgique officielle étaient présents) lire un texte qui n’aurait pas l’assentiment de sa majorité, même en période pré-électorale, est, disons, étonnant. Que l’un des partis de cette majorité se croit autorisé à le faire publiquement savoir également.
A y regarder de plus près Guy Verhofstadt et Elio Di Rupo viennent sans doute de prendre une posture qu’ils ne quitteront plus. Le premier ministre n’oublie pas qu’il est aussi le « père spirituel » du VLD a défaut d’en être formellement le président. Il lui revient d’assurer un succès électoral, et d’imposer la présence de son parti dans le meilleur des rapports de force possible après le 10 juin. Indiquer que les intérêts de la Flandre lui importe autant que ceux de l’état fédéral coupe l’herbe sous les pieds d’Yves Leterme. Le faire à l’occasion d’une cérémonie au palais, lui permet de profiter d’une formidable caisse de résonance tout en indiquant qu’il n’est pas « prisonnier » de sa fonction du 16 rue de la loi.
Pour Elio di Rupo la posture est symétrique. Réagir vite et fort confirme le statut de « premier des francophones » qu’endosse régulièrement le président du PS, et évite de laisser un terrain inoccupé au CDH ou au FDF. Accessoirement, douter des analyses du locataire du 16 permet d’insinuer qu’on y ferait aussi bien si la place devait se libérer.C’est donc un grand classique des campagnes électorales. Guy et Elio ont tout intérêt à se positionner en leader de leur camp linguistique, à souligner leurs divergences et à indiquer, chacun dans leur communauté, qu’ils sont le meilleur rempart contre les intentions de l’autre . Electoralement, ces « frères ennemis » s’aliment donc l’un l’autre, et comme ils ont tous deux une longue expérience, il n’est pas exclu qu’ils réussissent à nous livrer quelques passe d’arme spectaculaires sans jamais porter un coup qui serait fatal à la Belgique. Ce jeudi, en tout cas, le duo fonctionne à merveille.

Marie-Rose

Nous n’étions pas d’accord sur tout (pour être franc, parfois même franchement en désaccord) mais je crois que nous partagions l’essentiel : le goût de l’indépendance et l’exactitude, la volonté de produire un journalisme qui parle des faits et de leurs conséquences pour les populations concernées, en se plaçant plus volontiers du coté des victimes que de leurs bourreaux. Je voudrai saluer la mémoire de Marie-Rose Armesto (Thierry Dupiereux en parle mieux que moi) avec qui j’ai eu l’honneur de travailler à RTL. Marie-Rose, mélange de ténacité et de tonus : une carrière percutante et un combat de trois ans contre la maladie tout aussi impressionnant.

22 janvier 2007

Concours de communiqués

Ce n’est pas un décès comme les autres. De l’Abbé Pierre on ne peut dire que du bien : une vie au service des pauvres, le sens de la formule et une capacité à mobiliser son prochain qui ne peuvent que susciter l’admiration. Etre né richissime et se dévouer aux plus pauvres, partir de rien et construire des consciences mérite le respect. Même quand il se trompe ( à propos des écrits révisionnistes d’un ancien ami, Roger Garaudy) l’abbé Goues (c’est son vrai nom) finit par reconnaître ses torts et s’excuser.
Le décès de l’abbé Pierre méritait qu’on s’y arrête. En Belgique francophone le plus prompt à réagir fût le président du PS, suivi dans la foulée par Ecolo (les deux communiqués tombent vers 10 heures). Charité bien ordonné commençant par soi même le président du PS n ‘omet pas de rappeler qu’il a rencontré l’abbé « il y a quelques mois », en réalité il y a un an, avec en prime une photo. Ecolo est dans le registre des condoléances.
Le CDH communiquait vers 13 heures(tonalité proche d'Ecolo, le texte n'est pas très long). Le MR sera le dernier avec un texte expédié à 15 heures passées (le texte est plus long, avec un lien vers les petits rien, et là aussi une photo de Didier avec le disparu) . Alors, homme de gauche l’Abbé ? Il fut pourtant député MRP, le parti gaulliste, dans les années 50…


PS : les horaires indiqués ici sont ceux de l'arrivée du communiqué dans ma boîte mail...

19 janvier 2007

Joëlle oublie le réchauffement

C’était ce jeudi à la chambre. Une équipe de RTL TVI réalise un reportage sur la préparation de la campagne électorale (la séquence ne sera finalement pas diffusée, la tempête occupant l'essentiel de l'espace médiatique). Invitée à préciser ses thèmes de campagne Joëlle Milquet énumère : la formation, l’emploi, la solidarité , la générosité (très humaniste ajoute-t-elle), un volet institutionnel et communautaire et la sécurité.
Relance du journaliste : « et le réchauffement climatique ? »
Joëlle Milquet, après un temps d’arrêt : « Ah oui. Je peux recommencer ? »

17 janvier 2007

Verhofstadt donne le top départ


C’est une opération de communication qui a pris de court jusqu’à ses partenaires de la majorité. Ce mercredi matin Guy Verhofstadt a réuni les présidents de parti de sa majorité pour décider de la date des prochaines élections législatives. Ce sera donc le 10 juin, ce qui n’est pas en soi une surprise absolue puisque cette date circulait. En réalité l’arbitrage était limité : soit le 3, soit le 10 (qui semblait avoir la préférence des libéraux). Elio Di Rupo était même près paraît-il à reculer la date du " Doudou" s’il le fallait, ce ne fut finalement pas nécessaire, et la perspective de terrasser le dragon une semaine avant un rendez vous électoral ne doit pas lui déplaire.
Ce qu’il faut souligner ici c’est la méthode de communication. Guy Verhofstadt aurait laissé entendre qu’il attendait le conseil des ministres de vendredi pour annoncer la nouvelle à la presse. Il a finalement préféré devancer d’éventuelles fuites. Vers 11 heures, coup de fil dans les rédactions des télévisions du royaume. Une heure plus tard déclaration au pied de l’escalier du 16. Pas de questions, juste une annonce qui durera, dans les deux langues, moins de 3 minutes (et dont le texte figure ici). Suffisant pour apparaître sur toutes les télés, endosser la paternité de la décision, et imposer l’idée que Guy est le maitre du calendrier. En face, c’est Yves Leterme qui doit maintenant réagir. Le rival du premier va devoir dire clairement s’il est ou non candidat.

16 janvier 2007

Le dilemme des présidents

C’est la question de la semaine. Qui sera candidat au sénat ou à la chambre lors des élections de juin prochain ? L’arrêt de la cour d'arbitrage qui interdit désormais d’être candidat dans les deux chambres complique singulièrement la position des présidents de parti. Politiquement c’est la chambre qui compte : le rapport de force y est déterminant pour la constitution de la future majorité fédérale. Electoralement le sénat n’est pas dénué d’intérêt : il permet sur une grande circonscription de mesurer la popularité des uns et des autres (on se rappelle qu’en 2003 Louis Michel y avait devancé Elio Di Rupo de 4 000 voix et que Steve Stevaert avait dominé Guy Verhofstadt) ce qui n’est pas inutile quand on a la prétention d’être premier ministre. Choisir l’un c’est renoncer à l’autre, un véritable déchirement et un choix stratégique délicat. Seul Ecolo a clairement annoncé la couleur jusqu’à présent : Isabelle Durant sera tête de liste au sénat et Jean-Michel Javaux n’apparaitrait qu’en soutien de liste à la chambre en province de Liège. Elio Di Rupo, Didier Reynders et Joëlle Milquet y réfléchissent encore même si l’hypothèse d’une candidature à la chambre semble chaque jour avoir un peu plus leur faveur.

Posons le problème, et vous verrez qu’il n’est pas simple.


Pour le PS, hypothèse 1 : Elio Di Rupo est tête de liste au sénat. Il faut alors désigner une tête de liste à la chambre pour le Hainaut. Rudy Demotte, Marie Arena ou Christian Dupont auraient la lourde responsabilité de mener une liste « stratégique » : 10 des 25 députés socialistes sont hennuyers, et les affaires carolos peuvent rendre leur reconduction difficile. Il faut également arbitrer la répartition des places entre les 5 fédérations socialistes actives dans la province.


Hypothèse 2 : Elio Di Rupo choisit la chambre. Il faut désigner une tête de liste au sénat : Laurette Onkelinx étant sans doute appelée à conduire la liste de Bruxelles Hal Vilvorde, cet honneur pourrait être confié à Anne Marie Lizin.


Pour le MR, hypothèse 1 : Didier Reynders se présente à Liège. Il lui faut trouver une locomotive pour le sénat. On évoque les noms de Sabine Laruelle, Christine Defraigne ou Arman De Decker. Le dosage entre liégeois et adhérents des autres fédérations sera délicat.


Hypothèse 2 : Didier Reynders est en lice au sénat, Christine Defraigne et/ou Daniel Bacquelaine emmènent la liste à Liège.


Pour le CDH, hypothèse 1 : Joëlle Milquet emmène la liste à la chambre. André Antoine conduit celle du sénat.

Hypothèse 2 : la présidente préfère le sénat, il faut trouver une tête de liste à la chambre. Benoît Cerexhe semble alors le mieux placé.


Interrogations identiques en Flandre, même si Guy Verhofstadt a laissé entendre qu’il se présenterait à la chambre (et ferait donc l’impasse sur le sénat).

Pour l’instant chaque président observe son voisin. Les premières annonces devraient tomber le mois prochain.

15 janvier 2007

Présidentielles sur le net

Il arrive que Damien Van Achter renvoie vers des articles publiés sur ce blog. Je me permets donc un emprunt en sens inverse, puisqu’ il nous apprend aujourd’hui l’existence du site Politque2.fr. Il s’agit d’un compilateur de flux RSS comme le sont par exemple wikio ou netvibes, mais avec la particularité d’être centré sur la campagne des élections présidentielles françaises. Utile pour tout suivre sur une seule page. Comme dans pour les autres compilateurs, il n’y a pas de contenu propre, mais vous pouvez sélectionner vos sources (personnellement pas sûr que je garde Loïc Le Meur). Question subsidiaire : qui se lancera dans un produit similaire sur le marché belge ?

14 janvier 2007

Didier n'applaudit pas Nicolas


Didier Reynders n’a pas assisté au sacre de Nicolas Sarkozy ce dimanche. La délégation du Mouvement Réformateur au congrès de l’UMP était emmenée par Daniel Ducarme, François-Xavier De Donnéa et Serge Kubla. Officiellement Didier Reynders ne pouvait se déplacer en région parisienne pour cause de cérémonie des vœux du MR en province du hainaut. Officieusement pourtant le président du MR continue d’affirmer sa préférence pour Sarko, (les deux hommes se sont d’ailleurs souvent croisés lors des sommets européens lorsque Sarkozy était ministre des finances). On notera que Didier et Nicolas ont en commun de cumuler présidence de parti et fonction ministérielle de premier plan. Et qu’Elio Di Rupo, dès l’intronisation de Ségolène Royal, n’avait pas manqué le voyage de Paris. Si le réformateur belge a boudé la photo cette fois-ci est-ce parce qu’il a une autre occasion en vue ?

Dialogue nord sud sur l'emploi


La petite phrase semble être passée inaperçue. Vendredi matin face à Kathryn Brahy sur Bel RTL a reconnu que Flandre et Wallonie n’avait pas forcément les mêmes « intérêts » en matière de politique de l’emploi : « le constat est juste, précisait le ministre président wallon et président du PS, il y-a des différences, la Flandre est riche, la Wallonie rattrape son retard, mais nous devons travailler dans le cadre fédéral ». En clair Elio Di Rupo reconnaît donc que la revendication flamande d’une régionalisation de la politique de l’emploi n’est pas infondée, même s’il indique une piste qui n’est pas la régionalisation : permettre dans la loi fédérale, des politiques différenciées pour le chômage des plus âgés (problème flamand) ou des plus jeunes (problème wallon). La déclaration est bien sûr « emballée » et cadrée : pas question de travailler à la séparation du pays précisait dans la même phrase le président du PS. Quasiment au même moment Didier Reynders annonçait lui réfléchir à un rapprochement (on n’ose pas encore écrire un programme commun, mais ce serait l’intention) avec le VLD. Bref dans la coalition violette les grandes manœuvres sont lancées. Bleus et rouges discutent discrètement, mais réellement d’une nouvelle réforme institutionnelle à boucler l’été prochain. Geert Lambert, président de Spirit (parti régionaliste arrimé au SPA de Johan Vande Lanotte) a d’ailleurs immédiatement réagit au clin d’œil d’Elio : la régionalisation de l’emploi n’est pas notre seule demande indique-t-il en substance. Bref, francophones et néerlandophones s’envoient des signaux sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Ouvrez vos yeux et vos oreilles …

10 janvier 2007

Le Soir fait de la TV

C'est une petite innovation, mais elle illustre bien la tendance actuelle : la mise en place sur internet de plate forme multimédias ou l'écirt l'image et le son sont regroupés sous une "marque" générique. Le journal Le Soir publiait lundi un interview de Guy Verhofstadt. La vidéo de l'entretien est désormais en ligne. Tout n'est pas parfait (la télé c'est un métier, ici le son est trop faible, le cadrage - en contre plongée- moyen, et le montage manque de souplesse) mais c'est un bel effort (d'ailleurs il parait que sur le net les imperfections font plus "vrai"). C'est en tout cas beaucoup plus interessant que les reportages fournis par des sociétés de productions et mis en ligne sur beaucoup de sites de la presse écrite : ici le traitement de l'info est bien celui de la rédaction du soir, il y a un contenu réel. Et on imagine même que l'extrait, à la différence des articles "écrits"sera disponile gratuitement quelques jours puisqu'il n'entre pas en concurrence avec la version papier.
Deux questions quand même : sans caméra le premier ministre se serait il "lâché" davantage ? Et "Le Soir" a-t-il l'intention de récidiver ?

09 janvier 2007

La leçon de Laurent


Au prince Laurent il faut reconnaître au moins deux qualités : le courage, et un certain sens du panache. En acceptant de venir témoigner le fils d’Albert II a probablement fait taire un certain nombre de ses détracteurs. Il faut une certaine trempe pour oser affronter une meute de journalistes comme celle qui attendait devant le palais de justice d’Hasselt, et mettre son image en jeu lors d’ une comparution devant un tribunal. En acceptant cette déposition Laurent s’est enfin mis à la hauteur du citoyen lambda. C’est une bonne nouvelle qui devrait permettre au débat de gagner en sérénité et retirer un argument aux nationalistes flamands tentés d’exploiter l’affaire : le fils du roi est donc un justiciable comme les autres, et la monarchie ne se soustrait pas à la justice.
Ce témoignage ne change pourtant pas grand chose au fond. Le doute est toujours permis sur l’ignorance réelle du prince quand à la provenance des fonds utilisés chez lui (même si formellement la ville clémentine ne lui appartient pas). La légitimité et la moralité de certains de ses comportements passés reste douteuse. Certes la vie d'un prince de Belgique n'est pas une sinécure et la position de Laurent, prisonier d'une fonction malgré lui, n'est guère enviable. Mais les nombreux articles publiés dans Het Laatste Nieuws, La Dernière Heure et Le Soir n’ont pas contribué à rendre le personnage sympathique (c’est un euphémisme). On voudrait ainsi renvoyer à la conclusion d’un billet publié ici il y a un mois : « bénéficier d’argent public pour assurer sa subsistance est un grand privilège. On peut estimer normal que ce privilège impose un devoir de sagesse. »
Le prince Laurent vient de marquer un point en se déplaçant à Hasselt. On lui suggère de transformer l’essai en reconnaissant ses erreurs passées, en modifiant ses comportements les plus extravagants (on pense ici, notamment, à son goût pour la vitesse), et, pourquoi pas, de faire taire définitivement les critiques en assumant son statut de prince qui ne portera jamais la couronne(il est 11ième dans l’ordre de succession). Renoncer à toute dotation et se mettre à travailler (le prince ne manque ni d’idées ni de relations) donnerait à Laurent l’ indépendance qu’il revendique. Ce serait un comportement…royal.

Affaires flamandes

L’information pourrait passer inaperçue. Ce mardi la police judiciaire a perquisitionné le cabinet du ministre flamand du budget Dirk van Mechelen (VLD). Cette perquisition (au cours de laquelle des documents auraient été saisis) fait suite à l’arrestation lundi d’un conseiller en urbanisme du cabinet. Le parquet de Termonde enquête sur une affaire de corruption dans la délivrance des permis d’urbanisme. Le conseiller du ministre est inculpé pour corruption, prise d'intérêts et faux en écriture.
Il y a quelques semaines une affaire de détournement de fonds avait touché le ministère de l’éducation flamand, sous la tutelle de Franck Vandenbroucke(SPA). Deux fonctionnaires y sont impliqués. On peut encore relever, dans l’actualité récente, un pharmacien anversois condamné pour avoir escroqué l’Inami et une enquête déclenchée au sein du fabriquant des crèmes Ijsboerke. C’était notre rubrique « la corruption, et la fraude ne sont pas des spécialités francophones ».

08 janvier 2007

RTL à Schaerbeek


Déménagement réussi. Ce lundi RTl TVI a diffusé ses programmes depuis ses nouveaux locaux situés au croisement de l'avenue Georgin et de la chaussée de Louvain, soit à cheval sur Schaerbeek et Evere. C'est plus grand, plus lumineux et plus moderne que nos anciens locaux avenue Ariane.

La mise en place du nouveau studio, de la nouvelle régie et du nouvel habillage de l'info se sont déroulés sans couac majeur.

07 janvier 2007

Ca déménage

Pour tous ceux qui s'interessent à la vie des médias en Belgique, la rédaction de RTL TVI déménage. Ce dimanche les journaux sont encore réalisés avenue Ariane. Ceux de lundi seront diffusés depuis le nouveau batiment situé le long de la chaussée de louvain à la frontière entre Evere et Schaerbeek. Une partie de ma semaine a été utilisée pour tester le nouveau studio et les nouvelles installations (le "look" rtl va évoluer), ce qui explique un relâchement coté blog . Les équipes techniques de RTL travaillent sans relâche (je ne vous cacherai pas que l'on rencontre inévitablement une série de bugs dans ce genre d'occasion, il faut savoir les résoudre). C'est un très gros pari, mais la rédaction a hâte d'y être. Rendez vous lundi.

05 janvier 2007

Le dossier "Laurent" s'enflamme


Ce vendredi marque une accélération dans le dossier des malversations de l’armée dans les années 90 et sur la possibilité d’entendre le prince Laurent. L’avocat du colonel Vassen a demandé officiellement que l’on puisse entendre le fils du roi dans le cadre du procès qui s’ouvrira lundi à Hasselt. Le gouvernement n’a pas hésité : il a transmis la demande, et le roi a signé l’arrêté qui permet désormais une telle audition. Il appartientiendra dans les prochains jours au président du tribunal de la juger pertinente ou non. Le gouvernement n’a pas tergiversé, sans doute pour tenter de couper court aux accusations de « protection » lancées par certains témoins. « L’affaire Laurent » à 6 mois des élections législatives prend désormais un tour très politique. Ce jeudi le CD&V rappelait son hostilité à la dotation versée au prince (en 2001 le parti d’Yves Leterme – Stéphan de Clercq à l’époque- avait voté la dotation de la princesse Astrid mais s’était abstenu pour la dotation de Laurent). Le VLD a riposté : la député Annémie Turtelboom demande la création d’une commission parlementaire pour faire la lumière sur les fonds perçus par laurent dans les années 90 (sous entendu : quand le CVP était au pouvoir, les choses étaient moins claires qu’avec la dotation votée par l’arc en ciel). Tout est prêt pour une belle polémique.
Interrogé par RTL TVI, Hervé Hasquin apportait de l’eau au moulin libéral flamand en relatant même une réunion organisée par Jean Luc Dehaene à l’époque pour amener les régions à participer au financement de l’institut du Prince… « Un subterfuge pour camoufler des choses … j’ai reporté le point plusieurs fois, puis on m’a dit –c’est comme çà-»…
Vous avez aimé immocongo en 2006 ? Vous adorerez « la cassette du prince" en 2007.