31 décembre 2007

Bonnes résolutions

Mes vœux pour 2008 :

- Un gouvernement tranquille, qui prépare ses dossiers bien à l’avance et prend soin de donner toute l’information aux journalistes

- Des ministres de bonne humeur qui ne pensent pas que s’il leur arrive malheur c’est de la faute de la presse qui, forcément, roule pour leur adversaire

- Des contrôles budgétaires qui ne se déroulent plus la nuit, surtout celle du dimanche au lundi

- Des conférences de presse qui commencent à l’heure et de préférence pas 30 minutes avant le journal télévisé

- Des communiqués clairs ou l’on n’est pas noyés sous des chiffres invérifiables

- Un passage de relais sans anicroches entre Guy Verhofstadt et Yves Leterme de préférence avant les vacances de pâques qu’on puisse profiter des cloches tranquilles


- Pas d’élection (enfin moi je veux bien mais ma rédaction n’a pas le budget pour, donc…)

- Tant qu’on y est : le bonheur pour tous, la santé, et un climat clément

- Quoi, je rêve ?

20 décembre 2007

Spécial copinage et bonne année

Puisque nous sommes sur le point d'avoir un gouvernement (voir le billet ci dessous) permettez moi de vous abandonner une dizaine de jours, le temps de souffler en famille. Comme cadeau de noël je vous recommande ce site : http://www.lesbonnesadresses.be/. Vous savez que les journalistes ne sont pas toujours à côté de leur rédaction quand vient l'heure de midi, qu'ils débarquent souvent à 3 ou 4 dans un resto vers 13H30, et qu'en plus le forfait repas accordé par l'employeur est (très) limité (Philippe, si tu nous lis...).
Mes amis du car satellite de RTL ont donc commencé un recensement des restos sympas et peu onéreux qu'ils découvrent aux quatre coins de la belgique. Cela peut servir. Ne vous étonnez pas si les adresses sont situées à proximité d'un haut lieu de la vie politique ou vous rappellent l'un ou l'autre fait divers...

Tant qu'à faire des recommandations je vous indique également que je me suis beaucoup amusé en allant voir "sois belge et tais toi". J'avoue avoir ressenti un léger malaise en seconde partie de spectacle tant les charges communautaires sont lourdes (quand une salle siffle la caricature d'Yves Leterme, cela ne veut pas dire que la caricature est mauvaise, mais le signe que les opinions publiques se radicalisent excessivement et dangereusement). En revanche la première demi heure est vraiment exceptionnelle. Et Beaudoin Remy en Elio des salles de gym est irrésistible.

Guy Verhofstadt et le miracle de Noël


Il a la réputation d’avoir la baraka, et une fois encore elle ne lui a pas fait défaut. Guy Verhofstadt vient de réussir un retournement de situation spectaculaire. Mardi en fin d’après midi les carottes de Guy semblaient tellement cuites qu’elles en étaient devenues immangeables. Et puis il y eu ce déclic : vers 18 heures les présidents de partis francophones, tous invités dans les JT, annoncent, à la demande du premier lui -même paraît-il, qu’ils ne viendront finalement pas sur les plateaux.


L’auteur de ce blog qui était ce jour là l’éditeur du journal de RTL, avoue avoir eu une bouffée d’angoisse sur le coup de 18H10 : genre – je sais que nous sommes entre nous- : «mer-bip de censure-, les rats, qu’est ce qu’on va mettre dans ce journal maintenant, put-rebip de censure-, pourraient prévenir avant ces zouaves, savent pas ce qu’ils veulent ». Je vous rassure il y eu quand même un journal sur RTL TVI 50 minutes plus tard, l’essentiel fût bien consacré à la crise politique, et, mieux encore, ma consoeur Kathryn Brahy, en duplex rue de la loi, nous expliqua fort justement que si les présidents déclinaient l’invitation (et on sait que l’appel du plateau télé fait aux politiques un effet comparable à celui d’ un verre de chimay bleu sur un journaliste en fin de journée : un appât auquel il est difficile résister) c’était justement pour laisser une chance à la négociation et que c’était bon signe. Bien vu Kathryn. J’ai déjà souligné, et je ne suis pas le seul : une véritable négociation impose une pause dans la communication.

En milieu de soirée tous les clignotants étaient donc repassés au vert (bien que le verts ne soient pas là justement, j’y reviens dans quelques lignes). A 1h30 sms du porte parole du premier « de premier heeft de situatie gedeblokkeerd ». Série de sms pour confirmer et coup de téléphone avec l’équipe de reportage (les courageux) qui campe au CDH : « oui, ils sont toujours là, non Joëlle n’a pas encore parlé, ça fait 3 heures que tu nous dit de rester-3ième bip de censure- quand est-ce qu’on va se coucher ? ». Bon, le temps de me rendormir il était 3 heures, mais on a pas un gouvernement tous les jours.

A première vue ça ressemble donc à un miracle de Noël qui aurait juste une semaine d’avance. Avec Guy dans le rôle du créateur, Joëlle en vierge Marie (« j’ai rien demandé, je vous jure, on l’a voulu pour moi, mais quelle responsabilité »), Didier en Joseph (il est là tout le temps mais la conception du miracle lui a un peu échappée) Yves, Jo et Elio en costumes de roi mage (manque un Melchior, je sais pas si vous avez remarqué). Bon je m’arrête là car je sens que je suis à la limite du blasphème.

A première vue aussi ça ressemble à un triumvirat. Guy n’aura que deux vice-premiers ministres, qui de plus piloteront désormais la formation du gouvernement définitif (notez que deux pilotes dans un F16 c’est le crash assuré). Mais il faut se méfier des apparences. Si PS, CDH et VLD n’ont pas de vice-premiers ils seront bien présents en Kern (le conseil restreint où tout se décide) et devraient même bénéficier de « cabinets vice premier » (un cabinet élargi qui permet d’avoir des collaborateurs dans toutes les matières gouvernementales, histoire de suivre le travail des collègues et de préparer les grandes décisions). Il y a un précédent : Magda Alvoet pour Agalev n’était pas vice première ministre non plus, mais elle assistait au kern de l'arc-en-ciel quand même.

Ces deux « vice-premiers » ne vont pas avoir la vie facile. Yves Leterme n’a toujours pas sa réforme de l’état, et il lui reste trois mois pour la trouver, ou faire semblant de la trouver en espérant que la NVA de Bart feindra de croire que c’est vrai. On peut voir la mention d’une date pour passer de l’intérim au définitif et de Guy à Yves (le 23 mars) de deux manières : soit Guy s’est vraiment engagé, soit Yves s’est laissé enfermé dans une date. Beau piège, même s’il vaudrait être fou pour ne pas respecter la parole donnée dans un cas pareil, car ce serait la crise assurée.


Didier Reynders termine la période de formation dans un état moins flamboyant qu’il ne l’avait commencée. Dans la nuit de mardi à mercredi le président du MR a bien du accepter la large coalition francophone qu’il récusait quelques heures plus tôt. La reculade nocturne était devenue incontournable après la demande publique du CD&V d’intégrer le CDH dans la coalition (je vous signale au passage que la période de Noël est propice aux réunions de familles qui, souvent, s’ignorent le reste de l’année). Le président du MR, qui aurait pu être l’homme fort de l’orange bleue s’est retrouvé isolé. Et même s’il garde une partie des manettes en main il doit faire face à un front PS-CDH réel. Ce sera problématique pour 2009 : à l’exception d’Ecolo le président du MR n’a que des adversaires face à lui et ne peut, à ce stade, guère envisager de stratégies d’alliances susceptibles de lui ouvrir les portes de la région wallonne. On peut gagner les élections seul contre tous. Gouverner exige en revanche des compromis et des alliances, pas un flingage permanent. Mais il peut y avoir d’autres miracles d'ici aux régionales.

Elio Di Rupo, dont on aurait pu penser qu’il allait bientôt avoir son avenir derrière lui (l’avant dernier baromètre RTL-La Libre n’était pas bon) opère un rétablissement spectaculaire. En position de nommer des ministres, un président du PS est toujours plus influent. Je sous signale au passage aussi qu’ Elio a ressorti son nœud papillon et son costume d’homme d’Etat qu’il affectionne tant. Mais le PS devra affronter un SPA dans l’opposition. Schizophrénique.

Joëlle Milquet doit faire face à une grogne interne : 6 mois de bataille pour un seul poste ministériel est un maigre butin, surtout si vos « partenaires » annoncent eux même le nom du lauréat, ce qui laisse penser qu’il a fallu négocier une nomination qui est habituellement l’essence d’un pouvoir présidentiel. De plus Joëlle va de nouveau retrouver ses amis Bart et Didier (on ne sait pas lequel elle préfère) au mois de janvier, ce qui va la mettre encore dans des états pas possibles. Mais son boom dans les sondages devrait la consoler.

Les verts, seuls gagnants de l’élection (Ecolo était passé en juin de 4 à 8 sièges) n’entreront pas au gouvernement. Et à dire vrai on les a senti un peu hors du coup. Il n’est pas exclu que l’on fasse quand même appel à eux un jour ou l’autre : avec 101 sièges la nouvelle coalition gouvernementale dépend des voix de la NVA et du FDF pour atteindre la majorité des deux tiers, c’est un dépendance assez inconfortable. Mais les écolos ne sont pas le seuls à être à même de faire l’appoint, le SPA s’étant également déclaré disponible. Seul dans l’opposition le parti vainqueur doit ruminer. D’autant qu’une progression en 2009 ne lui ouvrira pas forcément les portes du pouvoir non plus.

Le seul vrai gagnant est donc Guy Verhofstadt qui a réussi en une nuit ce que tous les autres n’ont pas réussi en 6 mois : transformer une situation de blocage en compromis, grâce à un peu d’enthousiasme et une bonne idée (ne pas aller sur les plateaux de télé). Super Guy a donc sauvé la Belgique du ridicule, permet à tout le monde de ne pas vivre ce traumatisme redouté d’un premier de l’an sans gouvernement, laisse en selle pour la suite Leterme et Reynders tout en préparant l’avènement du premier nommé avec l’arrivée des cloches de Pâques. Beau lapin sorti d’un chapeau magique ce gouvernement Verhostadt III est donc un gouvernement de transition qui s’autodétruira au quatrième bip (il n'est pas exclu que ce bip là soit une motion de censure si la formation du gouvernement définitif tourne au vinaigre). Rien d’autre. Mais au passage Guy se repositionne sur la scène européenne, et on ne sait jamais, des fois qu’un poste se libère…

17 décembre 2007

Ducarme prend de la hauteur


Daniel Ducarme a prononcé ce samedi 15 décembre un discours remarqué sur les débats institutionnels. Sous le titre « Bruxelles, la révolution de l’Iris » l’ancien président-fondateur du MR lance quelques idées fortes : l’autonomie constitutive pour Bruxelles, la création d’une « Belgique Française » regroupant Bruxelles et la Wallonie , et une association poussée pour ce nouvel ensemble avec la République Française (Ducarme prend comme exemple le statut de la Polynésie Française, territoire d’outre mer jouissant d’une grande autonomie).


Bref, du costaud. L’initiative est bienvenue. Au moment où les négociations gouvernementales s’enlisent dans les querelles de personnes et les stratégies à court terme il était temps qu’un élu teste quelques idées institutionnelles. Que ce soit Daniel Ducarme n’étonne pas. D’abord parce que son statut (ancien président fondateur du MR, ancien ministre président Bruxellois, aujourd’hui simple député, après avoir affronté le fisc et un cancer) le lui permet : en d’autres termes cet homme possède la liberté de parole de ceux qui n’ont plus rien à perdre et qui ne courent plus vers d’hypothétiques trophées. Ensuite parce queDaniel Ducarme, souvent confronté à Hervé Hasquin, ne déteste pas montrer qu’il est aussi un « agitateur d’idée » et peu, au besoin avoir du souffle. Je me souviens l’avoir vu en vacances relire Tocqueville. Enfin, 3ième raison, parce que Ducarme nourrit une vrai passion pour la France, ses valeurs et son système politique. Qu’il souhaite s’en rapprocher n’est donc pas une surprise.


Trois raisons donc, pour lire son appel (sans, bien sûr, être obligé d’y souscrire) et émettre le souhait que d’autres (on pense à Charles Picqué, Philippe Moureaux, Jacky Morael, Melchior Wathelet Senior, etc…) se risquent sur le même terrain avant que le groupe Wallonie-Bruxelles, une fois lancé, ne concentre le débat en son sein. L’initiative a en effet le mérite de monter aux partenaires flamands que les francophones aussi peuvent avoir des idées sur leur futur et que la marche vers l’autonomie peut avoir des conséquences qui ne seront pas toutes systématiquement positives pour la Flandre. Depuis plusieurs mois j’attends ainsi le grand format francophone qui osera dire qu’en cas de confédéralisme Bruxelles ne sera pas forcément la capitale de la Flandre. Il n’est pas vain, dans la politique telle que je l’imagine, de lancer des réflexions à long terme. Surtout quand ce long terme se rapproche plus vite que prévu.

Le petit déjeuner de la discorde

La scène se passe le lundi 10 décembre (il y a une semaine) au Lambermont, la résidence officielle du premier ministre. GuyVerhofstadt, dans le cadre de sa mission d’information, a convié les 4 présidents des partis francophones à un petit déjeuner. Elio Di Rupo arrive avec une bonne vingtaine de minutes de retard. Objectif du premier : tenter de pacifier les relations entre francophones et s’assurer qu’une grande partie d’entre eux est susceptible de soutenir un projet de coalition.

Au cours de ce petit déjeuner les intervenants vont régulièrement faire référence à l’année 1980, au cours de laquelle, sous l’égide de Wilfried Maertens, les 3 familles vont préparer ensemble une réforme de l’état.

Didier Reynders pour le MR indique que pour souscrire à un tel scénario il lui faut des assurances sur le programme d’un tel gouvernement ou à un défaut un gage de confiance. Une partie de la conversation va ensuite tourner autour de l’entrée du MR dans les gouvernements régionaux et communautaires. Guy Verhofstadt, tente une médiation en indiquant que si le MR doit consentir à la montée de plusieurs partenaires au fédéral il est juste, selon lui, que les libéraux francophones puissent en compensation obtenir leur place dans les majorités régionales. Joëlle Milquet puis Elio Di Rupo estiment que les deux échelons sont découplés et qu’une telle compensation n’a pas de raison d’être. Par la suite il sera question d’une entrée du MR « différée » , d’abord à pâques puis en 2009. CDH et PS refusent de prendre un engagement en ce sens.

La présidente du CDH interroge ensuite Guy Verhofstadt sur la position du SPA. Le premier ministre fait savoir que les socialistes flamands ne semblent pas disponibles malgré plusieurs tentatives d’approches. Didier Reynders, souhaitant toujours un gage de confiance de ses partenaires se heurte alors de nouveau à un discours commun du CDH et du PS. A l’évidence Joëlle (qui parle en premier) et Elio ont préparé l’entretien. Didier Reynders quitte alors le petit déjeuner, visiblement fâché. Verhofstadt poursuit la conversation quelques instants avec Joëlle Milquet, Elio Di Rupo et Jean-Michel Javaux. Le président des écologistes indique alors à ses interlocuteurs qu’il n’est pas particulièrement demandeur d’une entrée dans les gouvernements régionaux et communautaires. Fin de la réunion. Le premier ministre n’a pas réussi à mettre les francophones d’accord.
Pourquoi vous raconter tout cela ? D’abord parce que j’ai pu récolter suffisamment d’éléments auprès de différentes sources pour rapporter un récit que je crois pas trop éloigné de la réalité. Ensuite parce que l’incident illustre assez bien l’importance des relations humaines dans la crise que nous traversons ainsi que la bipolarisation de la vie politique francophone sur le « clivage wallon » : PS et CDH d’un côté, MR et Ecolo de l’autre. Enfin, parce que toutes les déclarations et difficultés de la semaine dernière découlent de ce petit déjeuner très peu convivial.

12 décembre 2007

Le MR peut-il se risquer à l'opposition ?


Le travail de Guy Verhofstadt n'est pas simple. Pour sortir de la crise le premier doit donc commencer par informer le souverain "sur la mise sur pied rapide d’un gouvernement intérimaire, chargé des affaires urgentes" ( attention c'est bien "informer" et pas "former" qui est le verbe utilisé par le palais). Depuis lundi la coalition la plus citée est une formule "2+4" : CD&V/NVA-VLD coté flamand, et MR-PS-CDH-Ecolo côté francophone.

Problème depuis lundi le MR fait savoir urbi et orbi son peu d'enthousiasme pour la formule, surtout pour sa large composante francophone. Pour l'instant les libéraux s'en tiennent à un laconique " discutons du programme d'abord" mais on sent bien que le coeur n'y est pas.


Ce week end les réformateurs ont été tentés d'échanger leur soutien à la formule contre une entrée dans les gouvernements régionaux (l'information m'est confirmée à plusieurs sources dont certaines sont libérales, mais personne n'accepte de l'évoquer face caméra). Un "donnant-donnant" dont le PS et le CDh ricanent encore : l'hypothèse a fait long feu.


Pour le MR la situation est donc délicate : le pari de l' "orange bleue" a échoué, le poste de premier ministre semble acquis, pour l'instant, à un candidat flamand, et ses principaux concurrents électoraux (PS et CDH) ne sont pas écartés du pouvoir. Pire : il faut imaginer ce que donne la configuration "union nationale" en terme de mandats : le MR risque de n'avoir que 2 postes ministériels (en plus de la présidence du sénat)... soit autant que le PS (moins même si l'on doit prendre en compte le siège de commissaire européen). Ajoutez l'obligation de soutenir une réforme de l'Etat, et un programme socio-économique que les socialistes voudront "gauchiser" et les verts "ecologiser" (excusez ces néologismes). Bref, pas la formule gagnante.



Depuis 2 jours l'état major des bleus francophones menacent donc de réfléchir à l'opposition. C'est un peu "retenez moi ou je fais un malheur". Didier Reynders semble donc en difficulté : renoncer au gouvernement fédéral c'est prendre le risque de bloquer toute solution et de passer pour un "facteur de crise". Y entrer c'est se contenter d'un rôle mineur et reconnaître l'échec de la stratégie menée pendant plusieurs mois. A trop vouloir isoler et affaiblir le CDH au lieu d'en faire un partenaire, Didier Reynders a contribuer au renversement de situation que l'on connaît aujourd'hui.


Pour l'instant le vice-premier ministre tente de gagner du temps : parlons d'abord programme assure-t-il. Mais il faut le souligner : exiger maintenant une discussion approfondie sur le programme entre en contradiction avec l'exigence royale d'une mise sur pied rapide d'un gouvernement intérimaire. Il ne saurait être question de repartir de zéro et Didier Reynders le sait bien. Comme ses adversaires doivent aussi savoir que laisser le MR seul dans l'opposition est contraire au signal de l'électeur et à double tranchant pour les régionales de 2009.



Votre carte visa a-t-elle un goût de NVA ?

C'est une anomalie repérée par mon confrère de RTL, Frédéric Cauderlier. Les détenteurs d'une carte visa reçoivent encore aujourd'hui des courriers signés de Jan Jambon. Ce nom vous dit quelque chose ? Normal, Jan Jambon est l'un des députés NVA que nous avons eu l'occasion d'entendre ou de voir dans différents reportages. A l'occasion du renouvellement de ma carte visa j'ai donc reçu 2 courriers signés de ce député en tant que directeur commercial de BCC, la société bancaire qui édite cette carte.
Etonné j'ai donc contacté le service de presse de BCC, qui, dans sa réponse, me présente ses excuses, en m'indiquant que Jan Jambon a démissionné le 30 septembre, et que "si sa signature apparait encore sur certains documents" c'est parce qu'il n'a pas été "encore procédé au remplacement de ceux ci".
Consultant la fiche wikipédia de Jan Jambon je m'apperçois que son engagement à la NVA ne date pas d'hier, qu'il fût candidat aux communales en 2006 et siège en tant qu'échevin depuis janvier 2007.
Résumons : Jan Jambon a une fonction politique connue de tous depuis au moins le début de l'année, il est élu au parlement fédéral en juin, mais ne quitte sa société qu'en septembre, et celle-ci laisse encore "trainer" sa signature dans des courriers adressés à des dizaines de milliers d'électeurs potentiels jusqu'en décembre.
C'est de la bonne gouvernance made in flandre ?

08 décembre 2007

Elio ramène Joëlle dans la coalition


C'est désormais une certitude : l'orange bleue ne fleurira pas sous le climat belge, trop humide et pas assez chaud sans doute pour un fruit aussi exotique. Depuis une semaine les négociateurs de tous bords cherchent une nouvelle coalition. De préférence une coalition qui bénéficierait de la majorité des deux tiers "ou qui en serait très proche" a précise Yves Leterme dans un long entretien sur RTL TVI ce samedi. L'ancien formateur a également indiqué que le "CD&V et le CDH appartiennent à la même famille européenne (le PPE, parti populaire européen qui rassemble les formations démocrates-chrétiennes) c'est important, de plus je ne suis pas rancunier". Traduction : le CDH a bien sa place dans une coalition gouvernementale ou se trouverait le parti d'Yves Leterme et il n'a pas l'intention de laisser les humanistes dehors. Lors du même entretien l'ex- formateur a glissé que la famille socialiste "est une famille qui compte, une famille importante qui doit prendre ses responsabilités : il y a eu des signes en ce sens puisque Monsieur Di Rupo reconnaît maintenant qu'une réforme de l'état est nécessaire". Traduisons encore : le PS est nécessaire pour atteindre une majorité des deux tiers et Elio a envoyé le signal qu'il fallait. Sauf erreur de traduction de ma part, mais je crois avoir le bon dictionnaire pour comprendre Yves Leterme : le leader flamand souhaite publiquement que le CDH et PS participent à une grande coalition qui compterait au moins 5 partenaires .

Branchons le décodeur. Jeudi et vendredi Guy Verhofstadt a testé plusieurs formules possibles. Celle qui semblait avoir la préférence des libéraux était la suivante : CD&V-NVA et VLD côté flamand associé au MR et au PS. J'ai appelé sur l'antenne de RTL TVI cette formule "orange sanguine" pour souligner que par rapport à l'orange bleue le CDH y était remplacé par le PS (la formule est impropre puisque le bleu domine dans cette hypothèse, mais il faut parfois se montrer pédagogique, permettez moi cette liberté picturale). L'exhibition dans un reportage de la RTBF de l'inimitié que Joëlle Milquet nourrit pour Didier Reynders (et inversement, même si c'était mercredi moins visible) servait parfaitement le scénario. Mais la coalition "orange sanguine" ne permettait pas de réformer l'état. Les libéraux ont donc suggéré une "orange sanguine +" : CD&V-NVA, VLD, MR, PS, Ecolo-Groen. Cette coalition avait deux avantages : faire monter les verts (eux aussi gagnants le 10 juin) et afficher un total de 103 députés (3 de plus que la majorité des deux tiers). Elle s'est fracassée sur deux éceuils dans la journée de vendredi.
D'abord parce que Groen ne s'est pas montré très interessé. Ensuite et surtout parce que le parti socialiste n'entendait pas jouer dans la pièce. A plusieurs reprises Elio Di Rupo a souligné en interview que "Joëlle Milquet est d'une grande correction". Le président du parti socialiste n'entendait donc pas remplacer au pied levé un parti avec lequel il gouverne à Bruxelles et en Wallonie et a donc affiché un refus assez net. Les autres partenaires ont donc compris que PS et CDH monterait ensemble au pouvoir, et qu'à la limite cela simplifiera la situation de Joëlle Milquet qui pourra se caler dans la roue du PS : ce qu'Elio Di Rupo acceptera, la président du CDH devrait l'accepter aussi.

Bref, ce samedi après midi, et après avoir recoupé l'information a plusieurs sources j'arrive au pronostic suivant pour la coalition la plus probable : CD&V-NVA et VLD coté flamand (cela ne bouge pas) et MR-PS-CDH côté francophone. Total : 101 voix. Pour l'instant le SPA n'en est pas (les socialistes flamands ne sont pas demandeurs et les libéraux ont asssez dit leur hostilité à une tripartite classique) mais cela pourrait encore changer. Les voix du SPA pourraient être utiles en cas de réforme difficile à faire passer (dans le cas contraire la formule retenue ici dépend du bon vouloir des députés NVA et FDF).

Reste deux inconnues : d'abord qui sera premier ministre ? Sur RTL TVI Yves Leterme a estimé que la démocratie, avec 30 sièges pour sa formation, jouait en sa faveur "les résultats de l'élection n'ont pas changés" glissait il en affirmant que "dans ce pays ont compte les voix on les compare pas, ce sont les voix des électeurs qui comptent pas celles des analystes". On doute que Guy Verhofstadt et Didier Reynders se range facilement à cet argument.

Deuxième question, sans réponse à ce stade : cette coalition , si elle voit le jour , doit elle connaître un prolongement au niveau régional ? S'il accepte de voir Elio et Joëlle s'asseoir à ses côtés au fédéral (il n'a pas vraiment le choix) Didier pourrait demander la réciprocité à Bruxelles et Namur. Il n'est pas sûr que ses amis francophones souhaitent lui faire ce cadeau.
L'intégralité de l'interview d' Yves Leterme est ici.

07 décembre 2007

En attendant Yves Leterme

Dans quelques heures j'aurai l'honneur d'interviewer avec Kathryn Brahy Yves Leterme sur RTL TVI. C'est la deuxième fois que nous avons l'occasion d'un long interview en direct avec cette personnalité. Lors de son premier passage sur notre antenne, dans le cadre du "grand défi", celui qui était encore ministre président flamand m'avait impressionné par sa rapidité et son sens de la synthèse : beaucoup de ryhtme et des phrases courtes, pour laisser le moins d'espace possible à la contradiction de l'interviewer. La configuration est sensiblement différente : Leterme est désormais plus connu des francophones. Il vient d'essuyer deux échecs en tant que formateur, et n'est plus autant maître du jeu qu'il y a quelques mois. Cette série d' interviews (il passera également pas une télévision flamande) une semaine après sa démission peut lui permettre de rebondir, ou au contraire l'enfoncer. Rendez vous dans le journal de 13H de ce samedi.

06 décembre 2007

Montrez-vous sur Facebook



C’est le nouvel outil à la mode sur internet : le réseau « facebook » connaît un boom comme seules les nouvelles technologies sont capables d’en générer. Le principe est simple : mettre en relation des individus par le biais de leur centre d’intérêt ou de leurs parcours professionnels. Facebook repose sur le concept « d’amis » que vous autorisez (ou pas) à lire votre profil et partager vos informations. Personnellement je ne suis pas sûr d’avoir compris toutes les subtilités de l’outil, mais c’est très convivial, cela permet le partage de photos et de vidéos avec vos amis et c’est suffisamment bien construit pour qu’on y passe quelques heures sans voir le temps s’écouler.
Les hommes politiques ont compris l’intérêt de la chose. Etre sur facebook s’est mettre le pied dans un réseau où l’on peut faire passer ses infos, et surtout profiter d’une image techno, jeune et dynamique.
Sans surprise Elio Di Rupo a donc une présence militante sur Facebook et compte 277 amis à son actif.
Jean Michel Javaux, ecolo, 156 amis, affirme que l’outil est "passionnant".
Didier Reynders, sa vraie fiche est ici, compte 10 amis dont son frère et sa sœur. Joëlle Milquet n’a pas encore investi ce territoire (« toute modernité n’est pas toujours bonne à prendre » m’a répondu son porte parole visiblement peu intéressé par la chose). Plus amusant : les amitiés des uns et des autres. On notera que jean Michel Javaux est l’ami d’Anne-Marie Lizin. En revanche Elio et Didier, sur facebook, ne se sont pas rencontrés.
Coté flamand, un belle page pour Guy Verhofstadt, en revanche les profils d’Yves Leterme que j’ai trouvé ne semblent pas émaner de l’ex-formateur (glissons qu’il a peut être plus de temps pour jouer du clavier maintenant).
C’est un peu le problème et la limite de l’outil : sur Facebook on n’est pas toujours certain de l’identité de son interlocuteur. Un conseiller du ministre des finances m’indiquait la semaine dernière qu’il avait repéré 3 faux Didier Reynders. Cela peut être ludique, mais aussi dangereux. Méfiez vous donc des imitations.

04 décembre 2007

Pour son retour, Guy soigne les journalistes

On a déjà beaucoup écrit sur les relations tendues entre Yves Leterme et les journalistes (francophones en particuliers), l'ironie mordante de l'ex- formateur en interview, ses sprints devant les caméras et ses formules vides et méprisantes ("moi, Monsieur, je travaille pour trouver une solution", signifiant sans doute "quelle bête question").
Guy Verhofstadt, qui n'a pas toujours montré un grand interêt pour le confort des journalistes, a décidé d'en prendre le contrepied. Conseillé par un nouvel attaché de presse (le précédent, Didier Seeuws a repris sa carrière de diplomate au sein de la délégation belge auprès de l'UE), le premier a ouvert les portes de sa chacellerie ce vendredi. Entre chaque entrée et sortie des visiteurs, les journalistes ont donc eu accès à une salle chauffée, et même droit au café. Les services du premier n'ont pas agit sur un coup de tête : ils avaient condamner certaines portes pour éviter que la presse, tout en étant à l'abri des intempéries, ne se retrouve dans le hall ou dans l'escalier, en contact direct avec les négociateurs. Une idée qu'Yves Leterme et ses services n'ont pas eu pendant 5 mois (et pour être honnête que Guy n'a pas eu non plus pendant les 8 années précédentes). On découvre que la communication a un impact ? Et que les journalistes ont parfois mauvais caractère ?

La fin de l'orange bleue ?


Petite phrase de Didier Reynders alors qu'il sortait ce mardi soir, rue de la loi, d'un entretien avec "l'informateur temporaire" Guy Verhofstadt : " s'il n'est pas possible après six mois de faire l'orange bleue on est obligés de chercher autre chose au moins pour arrêter la crise".

A ce stade on en sait pas encre si cette déclaration enterre définitivement la coalition de centre droit ou si elle a juste pour but de faire pression sur un cartel CD&V-NVA qu'on décrit comme sens dessus dessous.

Si la première interprétation se vérifie c'est évidement un tournant dans la crise. Guy Verhofstadt se doit donc de trouver une majorité alternative. Sur le papier il n'y en a pas : sans CD&V (à moins d'imaginer travailler avec le VB mais on ne fait l'injure à personne d'envisager cette hypothèse) aucune majorité au sein du collège flamand. Le scénario bis consiste donc à "bricoler" une majorité violette "élargie" (socialistes et libéraux n'ont que 75 sièges, il en faut 76) qui pourrait compter, suivant les projets, sur un renfort du CD&V, d'Ecolo-Groen, ou du CDH, et même parfois juste sur l'abstention des uns ou des autres. C'est jouable à court terme et sur des projets "consensuels" et non communautaires, en ayant à l'idée que cette majorité reste "minoritaire" côté flamand.

Dans une seconde phase (traduisez après le lancement de la convention, si on y arrive) on cherchera alors la majorité des deux tiers. Mais pour que ça marche il faut que le SPA accepte de rester dans une "mini-majorité d'urgence"... la visite de Caroline Gennez, nouvelle présidente du SPA, chez le premier ministre ce vendredi sera donc très suivie...
Si les socialistes flamands acceptent d'entrer dans ce scénario, le CD&V pourrait se retrouver momentanément sur la touche... et serait peut être plus facilement enclin à l'une ou l'autre concession. Histoire que son champion Yves Leterme ne reste pas, pour longtemps, au balcon de l'histoire.

03 décembre 2007

Une mission camouflage

Guy Verhofstadt est donc rappellé en première ligne. Il faut lire attentivement le communiqué du palais pour se rendre compte que la mission du premier ministre est en réalité limitée. Que dit ce communiqué ? D'abord que le premier doit informer le souverain à très court terme sur une sortie de crise. Informer seulement. Le premier lui même a indiqué qu'il n'était pas sûr d'y parvenir. Caméras eteintes il indique qu'il se donne un mois. Son objectif sera donc de lancer la fameuse convention avec le plus grand nombre de participants possibles. Rendez vous fin janvier.
Deuxième mission assigné au premier : permettre des prises de décisions actuellement paralysées par le concept "d' affaires courantes". Guy Verhofstadt va donc chercher des majorités qui permettent d'avancer au coup par coup sur les dossiers les plus urgents. C'est tout.
Dans la journée l'idée d'un gouvernement d'urgence qui aurait joui d'un minimum de stabilité a donc été balayée d'un revers de la main. Il semble qu'un vote de confiance ne soit pas envisageable pour le moment. Il faut surtout constater que le souverain ne charge pas Verhofstadt de chercher un nouveau gouvernement. Albert II semble ainsi prendre acte du fait que la mise sur pied d'une majorité dans les prochaines semaines est illusoire. En chargeant son premier d'une mission d'information le communiqué du roi camoufle l'essentiel : la crise est toujours là et elle est partie pour durer.
Reste l'enthousiasme de Verhofstadt. Volontaire et communicatif. L'homme serait bien sûr ravi d'arriver à une solution et de damner ainsi le pion à son rival Yves Leterme. Verhofstadt a ainsi rencontré la presse pour un brieffing "off the record" ce soir, invitant reporters et éditorialistes francophones et néerlandophones confondus, ce que Leterme en 6 mois n'a jamais fait. Commentaire d'une consoeur : "Il est incroyable. On avait oublié que ça existait".

01 décembre 2007

Comment Leterme a coincé le CDH

Yves Leterme n'est donc plus formateur. Sans fanfaronner excessivement je me permet de vous renvoyer à la lecture de mes billets précédents (ici et ici) : pour les lecteurs attentifs de ce blog, ce nouvel épisode de la crise ne devrait pas être tout à fait une surprise.
Ajoutons que la démission de Leterme a même été sérieusement envisagée vendredi après midi : une rumeur en ce sens courrait sur le trottoir de la rue de la loi et le journal Le soir l'a même publiée un temps sur son site internet avant de faire retirer précipitamment l'info prématurée.
En n'obtenant aucun assouplissement de son encombrant partenaire NVA le formateur était donc condamné. Il s'est livré à une dernière manoeuvre qui relève autant de la diversion que de la stratégie partisane.
Intéressons nous aux trois questions posées par Yves Leterme dans une "ultime note". Il est évident qu'elles ont pour objet de "flamandiser" leur auteur, de lui permettre de se profiler en martyr flamand de l'aventure orange bleue. Yves a donc préféré son cartel à un poste de premier.
  1. Le formateur demandait à ses partenaires s'ils étaient d'accord pour que l'on puisse discuter de tout au sein de la Convention et du bureau restreint qui la dirigerait. Cela revenait à avoir un menu ouvert, où chaque parti pouvait à tout moment amener ses points. Le CDH avait fait part de ses réticences à un menu ouvert. Le MR l'envisageait e revanche comme possible, prévenant que dans ce cas là les réformateurs y déposerait le point "élargissement de bruxelles". bien entendu le fait de déposer un point n'est pas une obligation de résultat
  2. Acceptaient-ils que les Régions puissent octroyer des incitants fiscaux aux entreprises ? Là aussi le CDH avait publiquement fait part de ses réticences pour tout mécanisme susceptibles de créer de la concurrence entre les régions (si je ne me trompe pas c'est même rappelé noir sur blanc dans un communiqué de la semaine dernière). Pour le MR le seul tabou était l'Isoc (impôt sur les sociétés). L'appellation retenue ici était donc acceptable pour les libéraux.
  3. Les ex-futur coalisés acceptaient-ils que l'on vote la réforme de l'Etat avec une majorité des deux tiers sans garantir un équilibre entre francophones et néerlandophones ? Dans ce cas un seul parti francophone allié à tous les partis flamands pourraient constituer une majorité des deux tiers. Joëlle Milquet avait publiquement dit qu'elle voulait une majorité des deux tiers"équilibrée". Le MR était moins franc mais semblait partager le même point de vue (je me permet ici une parenthèse : en combinant les points 1 et 3 on voit qu'une grande réforme de l'état devenait possible). Ici encore, le CDH avait déjà répondu non avant même que la question ne soit formulée.

Bref, c'est évident Leterme et son entourage savaient pertinemment qu'ils ne pouvaient pas obtenir de"oui" à ces trois questions de la part du CDH. De même qu'ils avaient sans doute mesuré que le MR était plus ouvert à ces questions. Conclusion : le formateur a voulu faire porter la responsabilité de l'échec à Joëlle Milquet, et épargner Didier Reynders.

Suite logique : le CD&V devrait selon toute vraisemblance passer la main dans les prochains jours et le roi se verra obliger de recruter un nouveau formateur. Après Guy Verhofstadt, reçu ce samedi soir, Didier Reynders sera consuté ce dimanche. Il ne serait pas étonnant que le président du MR se retrouve en costume de formateur dans les heures ou les jours qui viennent.

Avec quelle coalition ? Mathématiquement (et à moins de travailler avec le VB) le CD&V est inévitable. Pas le CDH. Et même si Reynders prétendait bouter les rouges dans l'opposition, la longueur de la crise et l'impasse où nous nous trouvons peut tout à fait justifier le retour du PS dans la partie. Il va falloir que l'avenue de la toison d'or et le boulevard de l'empereur se téléphonent.