Facultatif : qu'on a la liberté de faire ou pas. Ce qui est facultatif c'est ce qui n'est pas obligatoire. Le facultatif est possible, mais on a la faculté d'activer ou pas cette possibilité.
Hier la cour constitutionnelle a reconnu le caractère facultatif du cours de religion. L'arrêt se base sur la convention européenne des droits de l'homme. Pour celles-ci les jeunes européens ont droit à un enseignement neutre. Devoir choisir entre religion et morale ce n'est pas neutre. La cour s'inspire ici du concept de laïcité à la française. Mes convictions philosophiques relèvent de la vie privée, les rendre publiques doit rester facultatif. Les juges donnent donc raison aux plaignants Er à tous ceux qui les soutiennent.
L'arrêt d'hier ne s'applique qu'aux écoles officielles, le libre n'est pas concerné. Le droit est désormais très précis. Notre législation oblige communautés et écoles à organiser des cours de religion ou de morale ( conséquence du pacte de scolaire de 1959). L'arrêt interdit qu'on impose aux élèves de l'officiel de les fréquenter. C'est donc bien facultatif.
L'histoire du mot facultatif est intéressante. Facultatif est l'adjectif tiré de faculté. Quand le mot apparaît, à la fin du 17ieme siècle, cela signifie quelque chose qui vous donne un pouvoir . Un diplôme facultatif : un diplôme qui vous donne le droit d'exercer une profession. Facultatif est alors lié à l'idée d'autorité. 100 ans plus tard le sens a changé. On est passé de la notion de droit à la notion de non-obligatoire. J'avais donc le droit de suivre un cours. J'ai désormais aussi le droit de ne pas le suivre.
Ce matin les autorités de la fédération Wallonie-Bruxelles sont face un à un sérieux problème d'organisation . Elles doivent se préparer à accueillir des élèves qui ne voudrait plus suivre un cours devenu facultatif. On voit bien le raz de marée. Des centaines d'étudiants en salle d'étude et les enseignants de l'officiel contraints de faire du gardiennage. Depuis des mois hommes et femmes politiques discutent d'un cours de citoyenneté, d'histoire des religions ou de philosophie qui remplacerait, au moins pour moitié, le cours de religion. Il est maintenant urgent d'organiser ce cours, de former les professeurs et de couler le tout dans un décret. La ministre de l'éducation pensait avoir du temps, elle n'en a plus. Réussir cette réforme n'est pas facultatif. C'est obligatoire.
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