26 octobre 2007

Pari

Je m'absente une semaine. Et je lance un pari : il n'y aura pas de governement à mon retour...

22 octobre 2007

Le patron

Didier Reynders peut avoir le sourire. Ce lundi le baromètre RTL-La libre confirme le leadership du MR tant à Bruxelles qu' en Wallonie. Mieux encore pour le président des réformateurs : il est désormais l'homme politique le plus populaire au sud du pays, devant Elio Di Rupo, ce que peu d'observateurs auraient parié il y a encore 6 mois.

Cette nouvelle stature donne à Reynders le droit de se poser en "premier francophone", et le pouvoir de négocier d'homme à homme avec Yves Leterme. C'est d'ailleurs bien ce qui est en train de se passer. Sur les dossiers communautaires le MR a préféré ne pas négocier aux cotés du CDH. Les entretiens ont lieu en délégations séparées : c'est chacun pour soi.

Au poker communautaire le patron du MR a en outre une carte cachée dans la manche. Il peut à tout moment faire tonner les canons du FDF. Ce qui se passe ce lundi soir dans la périphérie peut ainsi lui être utile dans une semaine où le formateur semble rediscuter de BHV. Reynders prend d'ailleurs bien soin d'accompagner son soutien aux bourgmestres d'un discours d'ouverture : agitation francophone et propositions d'apaisement sont les deux facettes de la négociation. Il est donc sain, contrairement à ce qu'avancent ses adversaires, que le premier des francophones ose publiquement s'avancer sur le terrain des compromis. C'est effectivement de sa responsabilité : reconnaître qu'il faut des concessions permet d'avancer. Ceux qui prétendent le contraire sont en campagne électorale.

"Le patron" comme l'appelle certains barons MR a sur ses épaules l'obligation de réussir. Et en avançant la fin novembre comme date d'un prochain gouvernement, il confirme un optimisme qui lui fait rarement défaut.

21 octobre 2007

Les pyromanes

L’orange bleue s’apprête à vivre un lundi difficile. Pour être franc l’auteur de ce blog en vient même à se demander si cette coalition pourra dépasser le stade de projet. Le ver est dans le fruit : l’orange bleue est bel et bien rongée de l’intérieur par les visées régionalistes de ceux qui prétendent vouloir la porter au gouvernement.

Commençons par le cartel CD&V/NVA. La révélation par Le Soir de la mise hors jeu d’Herman Van Rompuy par ses collègues de parti doit nécessairement inquiéter les francophones. C’est grâce à l’explorateur que l’orange bleue a pu sortir du coma dans lequel elle avait été plongée fin août. On peut bien sûr concevoir qu’il soit nécessaire de « sacrifier » Van Rompuy pour contenter la NVA et les régionalistes du CD&V. On serait dans l’ordre du symbolique. C’est injuste pour l’explorateur, mais Bart De Wever a sans doute besoin d’un scalp à brandir devant ses camarades flamands. S’il s’agit de remettre l’ensemble du compromis en question, en revanche, Yves Leterme serait bien inspiré de siffler la fin de la récréation. Quelque soit le statut du document final (« note Milquet » ou « projet Van Rompuy », approuvé ou pas) celui-ci avait le mérite de délimiter un cadre de travail et les grandes étapes des réformes à venir, et c’est bien autour de ce document que les négociateurs ont conclu à « suffisamment de convergences » pour reprendre les négociations. Le remettre en cause aujourd’hui c’est repartir de zéro, trahir la parole donnée et aller dans le décor. Ce lundi, à l’heure des bureaux de parti l’explorateur et ses relais vont devoir avoir 5 minutes de courage politique. L’heure n’est plus aux positionnements musclés, mais à une négociation raisonnable que la population attend depuis trop longtemps. Yves Leterme doit d’abord faire entendre raison à son propre cartel s’il veut avoir l’autorité qu’il revendique sur l’orange bleue.

Mais soyons de bon compte : si l’incendie couve au sein du cartel, les prises de position du FDF doivent également être soulignées. Dans un communiqué ce week end son président Olivier Maingain attise le feu de la maison social-chrétienne flamande. Ce lundi 3 bourgmestres FDF et MR des communes à facilités entendent également mener une partie de leur conseil communal en français : c’est une provocation, et ils le savent bien. On ne discute pas ici du fond de la démarche (après tout il n’est pas absurde que des communes peuplées aux ¾ de francophones puissent se diriger en français) mais bien de la date choisie. La loi impose l’emploi du néerlandais dans les conseils de Flandre (pour rappel les facilités concernent les relations du citoyen avec les administrations, pas le fonctionnement de celles-ci). Remettre en question cette loi à un moment délicat des négociations revient à durcir le ton. Il est difficile d’ imaginer que les négociateurs flamands laisseront passer sans rien dire. Et l’on peut s’interroger sur le degré de participation de Didier Reynders à la manœuvre. Si le président du MR a réellement donné son accord au FDF on pourrait y voir l’indication que sa formation ne croit plus beaucoup dans les chances de l’orange bleue, et qu’il est préférable de ne pas laisser le terrain des intérêts francophones au seul CDH. Dans le cas contraire, et si le FDF va jusqu'au bout de ses déclarations, les lignes rédigées ci dessus à l'intention d'Yves Leterme peuvent s'appliquer également au ministre des finances.

En agissant de la sorte le CD&V et le MR, principaux promoteurs de l’alliance de centre droit, en viennent donc à nous faire douter de la viabilité de leur projet commun. Aux régionalistes du CD&V et aux bourgmestres FDF on serait, à la veille de ce lundi crucial, tenté de rappeler que les pyromanes ne jouent pas sans danger avec les allumettes. Craquez celles que vous avez en main, messieurs, revient à incendier l’orange bleue. Et à prendre le risque de nous faire passer d’une crise politique à une crise de régime.

20 octobre 2007

Trucs et ficelles de la négociation


Truc N°1 : la motivation par l'estomac


Lundi dernier Yves Leterme, pressé d'aboutir au plus vite à un accord sur le chapitre justice et et sécurité, a préféré ne pas servir de dîner aux négociateurs. Avec rien dans l'assiette on ne ralenti pas le rythme de travail semblait se dire le patron de la négociation. C'est donc le ventre vide que les présidents de parti se sont présentés devant la presse peu après minuit. L'un d'eux a même glissé aux journalistes présents qu'il n'avait pas mangé le midi non plus et qu'il commençait à avoir sacrément faim. Efficace : le ventre creux on a pu finalement débloquer la délicate question des mineurs délinquants après plusieurs jours de blocage. A vous de deviner quelle est la couleur des estomacs qui ont craqués en premier.

La récompense : après la conférence de presse le formateur a fait servir le repas à ceux qui souhaitaient rester. C'était des coquilles saint Jacques.


Truc N°2 : communiquer et sortir par derrière


Vincent Van Quickenborn a multiplié les déclarations à l'entrée de la dernière séance de négociation consacrée aux entreprises et services publics. L'élu VLd est en pointe sur ce dossier (vente de belgacom, diminution du nombre de fonctionnaire, service minium...). Pourtant "Quickie"ne participait pas à la négociation. A l'intérieur se trouvaient déjà Bart Sommers, Patrick Dewael et Karel De Gucht... et comme il n'y a que trois places par délégation. Van Quickenborn, après es interviews, s'est bien engouffré sous le porche du 10 rue de la loi, mais il est ressorti, quelques minutes plus tard, par l'arrière du bâtiment. Une belle visibilité aux JT, les ennuis de la négociations en moins... à condition de ne pas se faire prendre bien sur.

17 octobre 2007

De l'importance du texte


L‘orange bleue s’est offert ce mardi un beau quiproquo. En cause : la procédure qui permettra à l’avenir de renvoyer des jeunes de moins de 16 as en centre fermé. Revenons au point de départ : lors de la conférence de presse nocturne de lundi (les négociateurs de l’orange bleue ont pris l’habitude d’attendre minuit pour présenter leur accord, on pourrait appeler ça le syndrome de cendrillon) Didier Reynders, en interview, explique que ces jeunes de moins de 16 ans seront renvoyés vers une chambre de 3 magistrats. Cette interprétation se retrouve d’ailleurs également dans l’article de la libre de mardi matin. Quelques minutes après la diffusion de mon reportage mardi midi, coup de téléphone du porte parole du CDH : cette info est fausse assure-t-il, les moins de 16 ans relèvent exclusivement de la compétence du juge de la jeunesse. Je revérifie les enregistrements de la veille au soir : rien dans les propos d’Yves Leterme ne contredit la version de Reynders. Je contacte les porte-paroles du ministre des finances et d’Yves Leterme pour qu’ils vérifient ce point précis.

A 14 heures, reprise des négociations : Joëlle Milquet et Didier Reynders campent sur leurs positions. Avec force. Je me lance dans le reportage sans savoir qui dit vrai. Comme les acteurs y mettent du leur cela devient aussi passionnant qu’un France-Nouvelle Zélande. En milieu d’après midi le doute est plus que permis : un SMS m’indique que Tony Van Parys, négociateur CD&V aurait la même lecture que Reynders. Mais quelques minutes plus tard Patrick Dewael (vld) confirme la version de Joëlle Milquet… Il faut donc attendre le texte. Celui-ci sera distribué vers 18 heures. Il reste deux,trois coquilles, mais cela permet d’y voir enfin clair. Joëlle Milquet avait raison. Fin de l’incident.

Pourquoi je vous raconte tout çà ? Par souci de transparence, (c’est l’objectif de ce blog) et pour me rappeler à moi-même qu’une déclaration, quelque soit le crédit de celui qui la prononce et sa force de conviction, ne vaut pas une version écrite. On demandera donc au formateur de veiller désormais à la diffusion publique des documents. Et on en retiendra que l’orange bleue peine toujours, malgré ses accords, à trouver une vision commune…

14 octobre 2007

Leterme entre VLD et CDH

C’est une coalition de centre droit. L’orange bleue, très logiquement, prépare un accord de gouvernement qui se doit d’être le plus en phase possible avec les programmes politiques des formations qui la composent. Ce n’est pas simple sur le terrain communautaire, pour des raisons évidentes. Cela l’est un peu plus sur le terrain social et économique. Cela reste ardu pour l’éthique et les grands thèmes de société. Il n’est pas inutile de relire de temps à autres les programmes des uns et des autres pour deviner ce que la synthèse orange bleue suppose d’abandons et de retraites douloureuses. Mais la coalition avance. Ainsi sur l’immigration (premier accord) et sur la justice (négociation en cours mais avancée) l’orange bleue s’apprête-t-elle à mettre en place de nouvelles politiques qui vont rompre avec les habitudes violettes. C’est la conséquence logique des résultats électoraux : la Belgique est en train de glisser sur sa droite, pour reprendre l’idée du centre de gravité lancée par Didier Reynders.

Dans ce travail de traduction (il s’agit d’interpréter en politiques concrètes des résultats électoraux) l’open VLD et le CDH semblent s’opposer frontalement. Il faut reconnaître que l’accord immigration a permis aux deux formations de trouver un compromis acceptable et défendable par tous (chacun a pu apposer sa marque et le faire savoir). Cela semble plus délicat sur la justice et la sécurité, et Joëlle Milquet, Bart Sommers et Patrick Dewael sont à nouveau en première ligne.

Si les libéraux flamands et les centristes francophones s’opposent c’est bien pour une question de programme. Sur une échelle droite-gauche, le VLD est le parti le plus à droite de la coalition, le CDH le plus à gauche : CD&V et MR se retrouvent en position d’arbitre et ils ont jusqu’à présent plutôt consenti à se ranger du côté droit, isolant Joëlle Milquet. On peut parier que cela ne sera pas le cas sur tous les dossiers ( pour la santé, par exemple, il faudra suivre ce que le MR dit des fameux 4,5% d’augmentation annuels).
On peut envisager une autre raison, plus stratégique. MR et CD&V, de par leur positionnement idéologiquement mais aussi de par leur taille électorale, dominent la coalition. CDH et VLD, plus petits et surtout moins demandeurs, ont plus besoin que les deux « gros » d’obtenir des concessions de leurs partenaires pour imprimer leurs « marques » à l’accord de gouvernement, les faire savoir à leur électeurs et trouver ainsi une raison de participer à la coalition. Ce que semble avoir réussi Joëlle Milquet sur le communautaire et le droit d’asile, c’est ce que cherche maintenant le VLD sur la sécurité et la justice : une plume à son chapeau de négociateur. Cela explique les difficultés rencontrées par Yves Leterme. Vendredi soir le formateur s’est heurté à un VLD peu enclin à de nouvelles concessions. Ce dimanche, pas de répit : Yves Leterme travaille les deux « petites formations » de l’orange bleue pour tenter de trouver un compromis.
C'est sans doute une phase logique. Et on peut prédire que sur le plus sensible (BHV par exemple) c'est entre CD&V et MR que l'accord se dessinera. Les deux autres formations pourraient alors être priés de se rallier au compromis des gros, point à la ligne. A condition bien sûr que l'accord soir satisfaisant pour tous et d'avoir obtenu suffisament de plumes d'ici là.

12 octobre 2007

Leterme voit la RTBF... en deux temps

Le formateur poursuit sa tournée des rédactions francophones. Il a ainsi reçu les journalistes de la RTBF ce vendredi matin. L'entretien ressemblait à une seconde session. Car en début de semaine c'est un véritable lapin qu'Yves Leterme a posé aux journalistes du service public. Invités à 8 heures les confrères ont attendus patiemment le grand homme d'Ypres pendant près d'une heure trente. Seuls les attachés de presse du CD&v, embarrassés, étaient présents pour les accueillir. A 9 heures 30 les journalistes ont levés le camp, certains se demandant si on leur faisait pas payer l'une ou l'autre brabançonne. Officiellement Leterme était pris dans un embouteillage. Officieusement il était en réalité en pleine concertation avec les partenaires oranges bleus et ne souhaitait pas que cela se sache (au point de pas en avertir ses collaborateurs ?). Ce vendredi, Yves était bien présent pour son second rendez-vous ertébéen... Il parait qu'il était même là 10 minutes avant.

11 octobre 2007

Lecture



Faut-il voir un lien entre l’acte du jeune Han Van Temsche, condamné ce jeudi à la perpétuité, et la diffusion de l’idéologie xénophobe du Vlaams Belang ? Je m’en voudrai de vouloir épuiser rapidement une question complexe. Mais j’en profite pour vous conseiller la lecture de « Populisme, vieilles pratiques nouvelles méthodes » d’Henri Deleersnijder. L’ouvrage vient d’obtenir le prix du livre politique (j’ai eu l’honneur de faire partie du jury). Lecture interessante car l’auteur évite le simplisme, souligne les différences entre un Pim Fortuyn, un Jean-Marie Le Pen ou un Filip Dewinter et tente de cerner leur héritage commun.

09 octobre 2007

Discours syndical


Habituellement je ne suis pas du genre à me plaindre, et je considère même que j’ai la chance de faire un boulot formidable. Que mes conditions de travail sont mille fois plus enviables que celle d’un ouvrier d’une usine automobile, d’un déménageur un jour d’hiver ou d’une caissière de supermarché le samedi midi. Mais puisque ce blog semble désormais avoir une certaine influence, permettez-moi de signaler que les négociations de la nuit dernière se sont étalées sur 13 heures. Que ce fût surement très dur pour les négociateurs. Mais que ceci avaient quand même à leur disposition des salles de réunions, des chaises pour s’asseoir, des tables pour travailler, un repas pour se sustenter et même des toilettes.


Pendant ces même 13 heures, les journalistes politiques (nous étions une douzaine) patientaient sur le trottoir, mangeaient un sandwich debout sur le capot de la voiture, et allaient de temps un autre faire un tour dans le parc royal pour des raisons que vous pouvez imaginer. Alors bien sûr, nous ne nous plaignons pas. Guy Verhofstadt nous a d’ailleurs habitué à ces conditions de travail, et cela fait quand même huit ans que cela dure. En plus ce lundi soir la météo étaient clémente : pas de pluie et une moyenne de 13 degrés, et j’étais entouré de plein de collègues sympathiques. Mieux même : les chauffeurs des négociateurs VLD ont même fait un saut jusqu’au cabinet Dewael pour ramener à la presse deux litres de café chaud (merci à eux). Mais quand même : l’orange bleue peut-elle imaginer mettre à la disposition des journalistes les jours de pluie une salle (avec vue sur la sortie des ministres puisque c’est pour cela que nos employeurs nous envoient sur place), des chaises, un accès aux toilettes et même (là je pousse un peu sans doute) des bouteilles d’eau ? Après 121 jours de patience, c’est trop demander ?

06 octobre 2007

Du jus et des pépins

L’orange bleue a retrouvé du jus. La plupart des observateurs en conviennent désormais : le formateur a mis à profit son mois de repos forcé pour repartir d’un meilleur pied. Yves Leterme songe désormais à améliorer son image coté francophone : la Libre, le Standaard et le Morgen ont ainsi relaté ses derniers jours les efforts déployés pour mieux communiquer vers le sud. Yves Leterme a ainsi renforcé son équipe de communication (dans les moments délicats deux porte-paroles valent mieux qu’un) et rencontré les rédactions francophones. Pour RTL l’entretien a eu lieu au sénat mercredi après midi et a duré un peu moins d’une heure. C’est bien, mais cela ne sera pas évidemment pas suffisant, sauf à considérer que la presse francophone avait un à priori négatif vis à vis du formateur et qu’il suffit d’une rencontre pour rétablir la confiance. La réussite d’Yves Leterme passe avant tout par lui même (éviter une nouvelle « gaffe ») et par la bonne volonté de ses partenaires.

Vendredi soir on pouvait être à moitié rassuré sur ce second point. Le formateur réunissait dans une véritable ambiance de travail les 12 négociateurs de l’orange bleue. Autour de la table ronde installée dans les salons de la présidence de la chambre (merci Herman) les visages semblaient souriants. Yves espérait même un accord sur le chapitre immigration de son futur accord de gouvernement… il devra finalement attendre lundi, mais l’orange bleue ne fait plus du surplace, ce qui est déjà, le jour des 47 ans du formateur, un motif de satisfaction.

Côté pépins, la publication de la « non-note » des travaux de l’explorateur, figurera sans doute en bonne place dans la rétrospective des négociations.

Il faut relativiser la portée de la fuite :

- les négociateurs (Didier Reynders en tête) ont suffisamment dit qu’ils n’étaient pas liés par le document, écrit par Joëlle Milquet et sur lequel ils n’ont pas marqués leur accord.
- l’essentiel du contenu était connu dès la semaine dernière (l’auteur de ce blog en donnait les grandes ligne lors d’un duplex samedi soir, et la presse écrite avait déjà beaucoup écrit sur le sujet) il n’y donc pas de « scoop majeur » susceptible de faire chavirer une embarcation qui vient à peine de se risquer à quitter le port.

Cela reste malgré tout un beau coup pour la Libre, qui publie le document (Le soir en propose un résumé ici) et cela doit surtout amener le formateur à s’interroger.
Parmi les 12 convives à table vendredi, il y en a au moins un qui trouve plus d’intérêt à divulguer la note (pour affaiblir ses partenaires, contrarier l'informateur ou renforcer ses liens avec un/une journaliste, coup double voir triple) qu’à créer un climat de confiance.
A méditer : trop de pépins finissant par gâcher le meilleur des jus d’orange.

03 octobre 2007

Au travail


Yves Leterme fait des efforts. Le formateur a tourné le dos à Val Duchesse pour s’installer au parlement. Ce n’est pas le seul changement. Le formateur a également demandé aux négociateurs de la discrétion sur les travaux en cours (un vrai sacrifice, on verra donc au passage si son autorité est suffisante), souhaite restreindre les délégations à deux membres par parti et a même entamé une série d’entretiens bilatéraux (CDH et MR ce mardi, le VLD ce mercredi matin). Ce n’est pas anodin : la technique des bilatérales n’a pas été utilisée à Val Duchesse, elle devrait permettre au formateur « d’entendre » les positions des uns et des autres.
Sur suggestion des francophones, le patron du CD&V a même entamé un « tour de rédactions francophones », histoire d’essayer de modifier son image. Une nouvelle donne ?


En attendant Yves Leterme resté "stressé" par les caméras. Surpris dans les couloirs du parlement alors qu'il sortait d'une réunion avec les présidents de l'oranger bleue son premier reflexe fut de nouveau de s'enfuir et de lancer un regard noir au journaliste. C'était pourtant une image sans conséquences, et ce "stress" là , quand on est candidat premier ministre, devra être apprivoisé.


01 octobre 2007

www.ruedelaloi.info

Tout arrive ! On m'a souvent fait la remarque d'une adresse difficile à mémoriser. Grace à l'aide technique de Philippe G. (merci) ce blog est consultable désormais aussi à l'adresse www.ruedelaloi.info Plus simple, non ?
L'adresse originale www.ruedelaloi.blogspot.com reste valable.

Elio raille l'orange bleue

A plus de 110 jours de l'élection, l'état de grâce de l'orange bleue est passé. Et le PS semble se remettre de sa gueule de bois. Sur son blog, Elio Di Rupo ironise en se demandant si "la Ferme" va succèder au "château" (on notera au passage le goût prononcé du président du PS pour les émissions de téléréalité made in TF1)... et en vient à se demander si les partenaires de l'alliance de centre droit n'auraient pas un agenda caché qui vise à faire traîner les choses jusqu'en 2009...

Ceci n'est pas un accord




Il aura fallu attendre 48 heures pour y voir plus clair. Samedi matin les présidents de l’orange bleue ne sont donc arrivés qu’à un accord minimum : OK pour continuer et nommer un formateur, et rien de plus, soit à la virgule près le communiqué du palais. C’est tout ? Presque.





Sur la table il y avait bien un document plus conséquent : une note de 5 pages qui organisait le phasage du débat communautaire et la création d’un groupe de commissaires royaux et dont toute la presse parle depuis 15 jours. Ce document, qui a bel et bien servi de base aux discussions, en reste pour l’instant au stade de brouillon. Samedi matin le CD&V a refusé de marquer son accord sur le texte. Dimanche le VLD lui a emboîté le pas avec un communiqué commun aux deux formations. Résultat : Van Rompuy est allé à Ciergnon avec le strict minimum, probablement en remerciant ses camarades de parti de lui faciliter ainsi la tâche.




Ce lundi le président du MR affirme même devant les caméras que le texte n’émanait pas de l’explorateur. Formellement exact : le document était rédigé par Joëlle Milquet… mais il a bien été débattu en plénière et amendé à plusieurs reprises. En termes de droits d’auteurs on pourrait sans doute plaider l’œuvre collective même si personne ne veut y apposer sa signature.




Ce lundi soir deux versions s’affrontent. Lecture optimiste : s’il n’y a pas formellement d’accord sur le texte, celui reste néanmoins la base tacite qui permet de reprendre les discussions et le CD&V ne serait pas assez intrépide pour relancer le formateur sans la garantie de parvenir à un résultat.
Version pessimiste : Herman Van Rompuy, sous pression et découragé, n’avait pas d’autres choix que de jeter l’éponge et a donc cherché et trouvé une porte de sortie élégante… mais, sur le fond, on recommence à zéro.