11 juillet 2006

Le retour du fédéralisme à deux

C’est peut être immoral, mais la Belgique est un mariage à trois (et parfois 4 si l'on tient compte des germanophones). Pour avoir feint d’oublier cette vérité constitutionnelle le président (en partance pour la banque nationale) du parlement flamand, Norbert de Batselier (SPA) provoque ce mardi un tir de barrage des francophones. Une petit phrase, prononcée l’air de rien dans un discours, qui sous des allures de main tendue fait bondir les francophones, cela mérite une explication. De Batselier propose donc de consolider la solidarité entre le nord et le sud. Pour cela glisse-t-il il faut un « contrat » avec des devoirs et des obligations entres les deux grandes communautés du pays. C’est là que se dissimule le piège : les deux grandes communautés, la flamande et la francophone seraient donc amenées à se parler directement… dans ce scénario le gouvernement fédéral et le comité de concertation se retrouvent hors jeu, la région bruxelloise réduite au rôle de spectateur. Présents dans la salle Didier Reynders et Elio Di Rupo ont immédiatement pris leurs distances. Le cdH a publié un communiqué allant dans le même sens. Mais le message est clair : s’ils ne veulent pas que Bruxelles soit marginalisée, puis absorbée, les francophones devront réfléchir et proposer un scénario alternatif, de préférence en front francophone. La région Bruxelloise, sous les coups de butoirs flamands, est déjà asphyxiée économiquement, dépendante financièrement, déchirée dans ses institutions et gangrenée par un taux de chômage record. La mort clinique n’est pas loin.

2 commentaires:

Promethee a dit…

"La région Bruxelloise, sous les coups de butoirs flamands, est déjà asphyxiée économiquement, dépendante financièrement, déchirée dans ses institutions et gangrenée par un taux de chômage record. La mort clinique n’est pas loin."

Si le constant est criant de vérité, on cherche toujours un bon docteur à Bruxelles...

Joe a dit…

Votre bilan me semble bien sombre. Moi je vois une ville qui revit depuis 15 ans. Son existence est réelle, n'en déplaise aux Flamands. Mais c'est vrai, elle a aussi les maladies de toute grande ville: chômage et paupérisation. Je rejoins par contre le constat sur les institutions. Mais est-ce la faute aux Francophones, qui, naîvement, ont voulu offrir des garanties communautaires, "pacificatrices", aux Flamands toujours plus gourmands?