J'étais de nouveau dans la même salle hier pour voir et entendre Ismaël Saïdi dans "Ceci n'est pas un couple". Sur scène un homme et une femme débitent face au notaire (une voix off, on ne le verra donc pas) les frustrations et incompréhensions qui les amènent à se séparer. Lui est musulman, elle est juive. A l'opposition Mars/Venus se superposent les différences de pratique religieuse, le poids des familles, les interdits culturels et une grosse dose de clichés. On se moque, avec gentillesse, du rabbin ET de l'imam, du Chabbat ET du Ramadan. Ecrite avant Djihad, la pièce explore les thèmes de prédilection d'Ismaël : les préjugés, la peur de l'autre, la différence culturelle et la religion dévoyée (elle éloigne les hommes au lieu de les rapprocher). Face à lui une pétillante Audrey Devos apporte tonus, rythme et légèreté. On rit (beaucoup), on chahute (un peu) la salle prend parti et pousse les acteurs à improviser (parfois). A l'évidence le public passe une bonne soirée.
La bonne idée est d'avoir fait précéder la pièce d'un petit intermède musical (on y chante ... en néerlandais) et d'un sketch qui dénonce la culture du harcèlement de rue (quand une fille dit non, c'est non). C'est sans prétention, mais ce serait utile, comme pour Djihad, de le montrer dans les écoles.
Comme il y a dix mois ce qui me frappe est autant dans la salle que sur la scène. Nous sommes au moins 200, serrés les uns contre les autres (on se contentera de cette estimation car le chiffre réel fâcherait surement les pompiers). Nous sommes dans le quartier nord, au pied de grandes barres d'habitations. A l'entrée un jeune homme souriant vous tient amicalement et poliment la porte. Il y a des jeunes, des mères en foulard, toutes les teintes de peaux et autant de cheveux crollés que de coiffures lisses. Ce public, représentatif de la sociologie de Bruxelles, a trouvé le chemin du théâtre et ce n'est pas grâce aux grandes salles du centre ville qui sont pourtant subventionnées pour cela (directeurs et metteurs en scène compris). Ici ce sont les vrais bruxellois qui sont dans la salle et l'enthousiasme ne se contente pas de quelques applaudissements polis. Si Paul Van Stalle avec Bossemans et Coppenolle a créée le théatre bruxellois des années 1930, Ismaël Saïdi ( et quelques autres comme Abdel Nasser ou dans un autre registre le très talentueux Dominique Breda) raconte sur les planches ce qu'est vraiment notre ville en 2015.
La bonne idée est d'avoir fait précéder la pièce d'un petit intermède musical (on y chante ... en néerlandais) et d'un sketch qui dénonce la culture du harcèlement de rue (quand une fille dit non, c'est non). C'est sans prétention, mais ce serait utile, comme pour Djihad, de le montrer dans les écoles.
Comme il y a dix mois ce qui me frappe est autant dans la salle que sur la scène. Nous sommes au moins 200, serrés les uns contre les autres (on se contentera de cette estimation car le chiffre réel fâcherait surement les pompiers). Nous sommes dans le quartier nord, au pied de grandes barres d'habitations. A l'entrée un jeune homme souriant vous tient amicalement et poliment la porte. Il y a des jeunes, des mères en foulard, toutes les teintes de peaux et autant de cheveux crollés que de coiffures lisses. Ce public, représentatif de la sociologie de Bruxelles, a trouvé le chemin du théâtre et ce n'est pas grâce aux grandes salles du centre ville qui sont pourtant subventionnées pour cela (directeurs et metteurs en scène compris). Ici ce sont les vrais bruxellois qui sont dans la salle et l'enthousiasme ne se contente pas de quelques applaudissements polis. Si Paul Van Stalle avec Bossemans et Coppenolle a créée le théatre bruxellois des années 1930, Ismaël Saïdi ( et quelques autres comme Abdel Nasser ou dans un autre registre le très talentueux Dominique Breda) raconte sur les planches ce qu'est vraiment notre ville en 2015.
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