Ce n’est pas une fête de l’Iris comme les
autres. « Fêter » la région
Bruxelloise, 6 semaines après les
attentats du 22 mars serait d’ailleurs
déplacé. Mais dire que Bruxelles est un poumon économique indispensable à tous, qu’il faut y investir et que la vie doit repartir est une nécessité politique. Sans surprise les
discours de cette fête de l’Iris ont donc commencé par un hommage aux victimes des attentats et à leurs
sauveteurs avant d’embrayer sur la remise en marche de la capitale.
« Bruxelles
a un genou à terre » reconnaît sans ambages Rudi Vervoort, « Bruxelles vit les heures les plus terribles
de son histoire ». Il n’y a pas que le 22 mars, le ministre-président
remonte deux ans en arrière, à l’attentat de Medhi Nemmouche contre le musée
juif et n’élude pas le malaise après le 13 novembre : « nous avons découvert avec effroi que les
auteurs des attentats étaient issus de nos quartiers, qu’ils y avaient vécu,
qu’il s’y cachaient ».
Fouad Ahidar s’en prend à la presse « j’en ai marre d’une certaine presse, de ces
journaux sensationnalistes, nous avons aussi besoin d’une presse qui relaie les
initiatives positives ».
Charles Picqué se lance dans une parabole avec
fourmis, acacia et girafe pour défendre le principe d’un fédéralisme de
coopération (si on a bien compris quand l’acacia fournit moins de sève, les
fourmis s’en vont, la girafe arrive et mange plus de feuilles, il est
finalement préférable que chacun y trouve son compte de manière équilibrée) avant d’asséner « nous perdons notre
culture pragmatique du dialogue ».
Le fédéralisme de coopération, Rudi
Vervoort le défend également. Et tend la
main au fédéral « l’heure n’est pas
aux jeux politiques, nos concitoyens méritent mieux que des débats
institutionnels ». Le propos
est apaisant, la main tendue au fédéral évidente, même si fermer le dossier des réformes institutionnelles bloque aussi le débat sur les zones de police. Faisons fonctionner nos
institutions d’abord, c'est le mot d'ordre. C'est le moment que choisit Karl Vanlouwe, un dur de la NVA, pour prendre Rudi en photo avec son
smartphone.
La tonalité de ce « standby
institutionnel » contraste singulièrement avec l' interview de LauretteOnkelinx au journal Le Soir. D’ailleurs la présidente de la fédération
bruxelloise du PS, souvent décrite comme belle mère du gouvernement
régional, n’est pas là alors qu’ Elio Di
Rupo a fait le déplacement. C'est toujours instructif de vérifier qui est présent ou pas lors de ce genre d'occasion.
Coté fédéral Christine Defraigne (présidente
du sénat) et Sigfried Bracke (président de la chambre) sont bien visibles,
ainsi que les ministre Maggy De Block et François Bellot. Protocolairement il
n’y a donc rien à redire. Mais pas de vice-premier ministre (notamment Didier
Reynders en charge de Beliris, l'accord de coopération qui finance les grands travaux en Region Bruxelloise, mais qui est en déplacement au proche orient) ni de parlementaires de la majorité fédérale à l’exception de
Françoise Schepmans. Le MR, dans l’opposition à la région, boude la
cérémonie : Vincent De Wolf et Françoise Bertieaux sont ailleurs, seul Olivier De Clipelle représente le groupe
libéral. Côté wallon, Paul Magnette n'a pas fait le déplacement non plus. Pour la fédération Wallonie-Bruxelles c'est Philippe Courard (président du parlement) qui assure une présence.
Dans le jardin, pendant la réception qui suit on mélange un peu tout :
les attentats, le piétonnier, les tunnels, les zones de police. « Ce
n’est pas de la faute des Bruxellois si Bruxelles est compliquée, c’est le
résultat de compromis avec les communautés » rappelle Charles Picqué. On glisse encore que ce qui nous tue pas nous
rend plus fort. Mais l’enthousiasme fait défaut.
Ce samedi la région Bruxelloise ressemble à un
boxeur encore un peu KO qui appelle à l’aide. Et qui doit bien constater que
ceux qu’elle appelle ne sont pas venus l’écouter.
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