Pétrole est un texte inachevé de Pier Paolo Pasolini. L'errance d'un journaliste britannique qui s'offre une jeune esclave à Karthoum. Une enfant qui doit satisfaire les caprices sexuels du maître. Lequel, déçu de n'y point éprouver les émotions forres espérées finira par la ceder à une mission chrétienne avant de rentrer en Europe. De la pédophilie sordide et du trafic d'être humain dirait-on aujourd'hui, de l'orientalisme disait-on pudiquement au 19ieme siècle. Lorsque notre héros revend son esclave sexuelle celle-ci ne se retourne même pas. L'indifférence est une giffle. Le dominant ne possède jamais que le corps de l'autre, ni son cœur ni ses pensées. La dialectique du maître et de l'esclave est au centre du texte de Pasolini. La prédation sexuelle y est le symbole de l'abus de pouvoir et de la déshumanisation de l'autre, thème déjà présent dans "Salo ou les 120 jours de Sodome". On croise dans Pétrole, Levis-Strauss et Frans Fanon, le personnage central éreine férocement les idéalistes qui entrent en journalisme comme on se paye un safari, les clins d'œil aux débats qui agitent les chapelles de la gauche amuseront les spécialistes. Face au progressisme de salon, l'ironie du maître fait mouche. On ressort de là en s'interrogeant sur le relativisme culturel et le sens de droits de l'homme qui seraient réservés aux seuls hommes blancs.
Heureusement pour la consommation de Pessac-Leognan et le foie d'Adrien Drumel, le spectacle ne se joue qu'une fois par semaine, le dimanche. Raison pour laquelle il vous est fortement conseillé de réserver.
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