17 décembre 2017

Gilad Hekselman électrise le nouveau jazz

Imaginez Pat Metheny qui rencontrerait Joe Zawinul et Tony Williams ... et vous avez une idée de ce qu'ont pu partager les spectateurs de la Jazz Station ce jeudi 15 décembre. 
Au centre  Gilad Heksleman, guitariste prodigieux. Né en Israël, installé depuis 2004 à New-York où il écume les meilleurs clubs aux côtés de  Mark Turner, John Scofield, Ari Hoenig,  ou encore Avishai Cohen. Style lyrique, son parfaitement maîtrisé, compositions impeccables, vélocité technique : à peine trentenaire Gilad est déjà un grand de la guitare. On entend chez lui l'influence du be bop, le son de Metheny et quelques douceurs pop se mêler joyeusement. Dans « ZuperOctave », il propose un trio sans basse avec Aaron Parks aux claviers et Kendrick Scott à la batterie. Pour dire la vérité je ne suis pas toujours convaincu par les formations qui font l'impasse sur le bassiste ou le contrebassiste. Il manque souvent la pulsation qui fait que le jazz est une musique qui s'écoute avec l'estomac et pas seulement avec le cerveau, qui nous fait bouger les pieds et pas seulement remplir notre âme. Mais là, les trois compères arrivent à palier le manque. La paire Hekelsman /Parks fonctionne à merveille, sans à peine se regarder. Du blues, des compositions plus funk, tempo rapides ou lents, le groove est toujours là. Même lorsque le guitariste sollicite l'aide du public pour un claquement de mains improbable sur un rythme alambiqué (le charme du contre temps )... Aaron Parks assure une solide base... basse à la main gauche, mélodie et accords de la main droite. Hekselman n'a plus qu'à placer des fulgurances qui déclenchent les exclamations du public, sur le mode feu d'artifice. On attend avec impatience la sortie d'album de ce trio. Dans la salle les habitués sont au premier rang, un public plus jeune qu'à l'accoutumée se masse à l'arrière. On affiche complet. À la pause les musiciens viennent demander un vin blanc ou une trappiste au bar. 
Apres Sofia Ribeiro, Shai Maestro, Petros Klampanis, les jazzmen new-yorkais semblent avoir placé  le chemin de la Jazz-Station dans leurs parcours européens. On ne va pas s'en plaindre. 

Dans une autre formation : https://youtu.be/d-TzxF2dxSc


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