09 juin 2014

Le PTB revendique un siège de plus au parlement de la fédérationWallonie-Bruxelles

Ce mardi 10 juin sera une journée historique. C'est en effet l'installation des parlements Wallon et Bruxellois, et pour la première fois des élus PTB prêteront serment devant une assemblée parlementaire ( pour le Parti Populaire  ce n'est  pas réellement une première puisque c'est bien sous sa bannière que Laurent Louis avait été élu en 2010).  Pour ces élus et leur formation ce sera une journée symbolique et pleine de promesses ( l'entrée dans un parlement c'est l'occasion de peser sur le travail législatif, d'avoir accès à de nombreux documents, de voter des budgets, d'interroger et contrôler l'exécutif  mais aussi une visibilité supplémentaire, des collaborateurs rémunérés  et une dotation, ce qui n'est pas anodin quand on pense à l'élection suivante ou à la réalisation d'action militante de terrain).
À ceux qui en douteraient, les élus PTB annonceront clairement la couleur, et dès le premier jour. Ils seront présents et combattifs, pas du genre à jouer l'absentéisme ou le presse-bouton.  À Bruxelles, où ils seront quatre à rejoindre l'assemblée, les députés PTB ont même prévu de prêter serment à l'extérieur du parlement, devant leurs militants et supporters, avant de rejoindre l'hémicycle. Une manière (un rien populiste)  pour eux de dire que la légitimité est autant dans les luttes sociales que dans le travail parlementaire. 
Et pour convaincre ceux qui douteraient encore de leur pugnacité, voici que ces élus contestent la composition de la délégation bruxelloise au parlement de la communauté française. 19 élus du parlement bruxellois sont appelés à rejoindre les députés wallons au sein de cette assemblée rebaptisée désormais "parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles". Sur base des résultats électoraux  le greffe du parlement bruxellois a arrêté la répartition suivante : 6 PS, 5 MR, 3 FDF, 3 CDH et 2 écolos. 
Halte-là ! Pas d'élus PTB ? Non, d'apres le greffe il n'y aurait pas droit, simple question arithmétique (on répartit ces 19 sièges au prorata des voix obtenues par chaque liste, le PTB avec 15 777 électeurs est en dessous de la barre qui lui donnerait droit à un élu). Le parti du travail de Belgique a une autre lecture. Selon lui c'est le groupement de liste ( formé avec R, BUB, le parti pirate et Pro Bruxsel) qu'il convient de prendre en compte et dans ce cas le total est de 23 063 électeurs. Quand on sait que le quotient électoral (nombre de voix pour décrocher un siège) est dans ce cas ci aux alentours de 18 000, cela fait toute la différence. 
Pour le greffe il convient de s'intéresser dans ce calcul aux groupes politiques or " sont considérés comme formant un groupe politique, les membres d'un groupe linguistique qui ont été élus sur une même liste." Pour le PTB, qui a envoyé un courrier en ce sens, il conviendrait de respecter la loi spéciale qui dit, elle, que "le chiffre électoral de chaque groupement de listes est constitué par l'addition du nombre de bulletins exprimant un vote valable sur les listes de ce groupement."...  Bref, beau débat pour les juristes. Il devrait être tranché mardi matin par le bureau élargi du parlement ( on y retrouve les chefs de groupe de l'assemblée sortante, et donc, à priori, pas de représentants du PTB). Dans le cas ou le PTB obtiendrait gain de cause c'est le CDH qui perdrait un représentant, et les élus PTB au parlement de la fédération passeraient de 2 à 3. 
Quelques heures heures avant la décision Michael Verbauwhede, le chef de file régional du PTB bruxellois voulait croire en ses chances d'obtenir gain de cause, notamment pour faire progresser la cause de l'enseignement bilingue :  "c'est à ce niveau que se tranchent toutes les questions liées à l'enseignement qui était une de nos thématiques principales durant ces dernières années " . 
Mais même en cas d'échec , le message des élus d'extrême gauche est limpide : ils mèneront une opposition résolue, y compris en utilisant, comme ici,  des moyens juridiques. Le parlement bruxellois, si souvent décrit comme une grande et gentillette assemblée intercommunale où l'humour potache le dispute à la proximité nonchalante, ne va plus ronronner de la même manière. Et ça, ça n'est sûrement pas une bonne nouvelle pour le PS bruxellois. 

2 commentaires:

Philippe R. a dit…

Monsieur Grosfilley, vous devriez sérieusement songer (en tant que journaliste) à objectiver l'emploi du qualificatif "extrême" lorsque vous qualifiez le PTB. Vous savez parfaitement que celui-ci désigne les formations politiques qui ont pour but de restreindre les libertés. A ce titre, on peut avoir un sérieux débat sur le Parti Populaire par exemple (après lecture de leur programme surtout) mais sur le PTB il n'y a pas photo. C'est un parti de gauche conséquente, voire radicale entendu au sens de prendre les problèmes à la racine mais certainement pas d'extrême-gauche.

Anonyme a dit…

Merci pour cet article, mais par pitié, faites preuve d'indépendance journalistique en continuant à appeler la "Communauté française de Belgique" par son seul nom constitutionnel. Ce n'est pas parce que les 4 partis traditionnels ont décidé ensemble de commun accord de changer son nom que vous devez faire pareil !