On savait déjà que Laurette Onkelinx ne monterait pas au gouvernement Bruxellois et qu'elle se profilait comme nouvelle cheffe de l'opposition fédérale si les négociations kamikazes/suédoises aboutissent positivement.
On savait qu'elle cumulerait la fonction de vice-présidente du PS à la présidence de la fédération bruxelloise, comme l'avait fait avant elle Philippe Moureaux.
On savait que la présidence de cette fédération n'était pas du tout honorifique, et que c'est au contraire un poste éminemment stratégique, qui peut concentrer un pouvoir considérable si on l'utilise intelligemment ( Yves Goldstein, chef de cabinet de Rudi Vervoort et secrétaire du gouvernement bruxellois est un proche de Laurette Onkelinx, et rien -ou presque- n'échappe à son radar).
On savait que Laurette Onkelinx avait l'ambition d'en découdre avec la future probable majorité kamikaze/suédoise, ses interviews au Soir ou à la Libre Belgique ces dernières semaines ne laissant planer aucun doute à ce propos.
Ajoutons une précision, confirmée auprès de plusieurs sources socialistes : Laurette Onkelinx mènera ce combat en tant que chef de groupe à la chambre. La décision en a été prise il y a quelques jours. Cela pourrait paraitre comme une évidence mais cela ne l'était pourtant pas. L'hypothèse d'avoir un autre chef de groupe a circulé ces dernières semaines et Laurette Onkelinx s'est bien gardée de communiquer elle-même sur la question. Les socialistes auraient pu maintenir le chef de groupe actuel André Frédéric ou opter pour un nouveau visage (des personnalités comme Karine Lalieux, Ahmed Laaouej ou Willy Demeyer siègent à la chambre), cela n'aurait pas empêché la vice-présidente de prendre la parole pour les sujets qui comptent. Certains ont même envisagé que ce soit Elio di Rupo lui-même qui tienne le rôle.
Un poste pas du tout honorifique puisqu'il donne le droit d'assister à la conférence des présidents et au bureau de l'assemblée, instances qui fixent l'ordre du jour des travaux, convoque les ministres, détermine les temps de parole,etc. Avec ce statut de présidente de groupe Laurette Onkelinx se donne les moyens d'être informée en temps réel et de pouvoir peser immédiatement sur la vie politique dans l'hémicycle. Elle confirme que le duo fédéral qu'elle forme avec Elio Di Rupo est reconduit tel quel dans l'opposition. A Elio les grands discours, l'image d'homme d'Etat et le capital empathie. A Laurette la pugnacité et la combativité.
On notera au passage que si le groupe PS ne compte que 7 femmes sur 23 élus la direction du groupe sera entièrement féminine puisque Laurette Onkelinx fera équipe avec Emmanuelle Dardenne qui continuera d'assurer le secrétariat politique (soit le pilotage au jour le jour) du groupe PS, un poste qu'elle occupait déjà sous la législature précédente ce qui lui confère une certaine "habileté procédurière" et surtout des contacts utiles avec les autres groupes me confiait un observateur d'une autre formation.
En occupant ce poste la présidente de la fédération bruxelloise signifie aussi qu'elle a toujours de l'appétit pour le fédéral et qu'elle reste une candidate très sérieuse si la succession d'Elio Di Rupo devait s'ouvrir un jour. Ce vendredi la direction du Parti Socialiste ne souhaitait pas confirmer cette désignation. Tant que le gouvernement en affaire courante est en place Laurette Onkelinx reste en effet vice-première ministre. Son élection à la tête des députés socialistes n'interviendra qu'une fois que le gouvernement Peeters est sur les rails.
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