Compter : déterminer un nombre. On le
peut faire par un recensement, je compte les élèves un par un ou les pointant
du doigt, ou par un calcul.
Le comptage des manifestants est
traditionnellement la grande question d’une journée d’action. Les syndiquent
espèrent aujourd’hui 100 000 personnes dans les rues de Bruxelles. La police en
attend 80 000.
Comment compte-t-on les manifestants ? La
première méthode consiste a installer un point de comptage. A un endroit donné du parcours une personne
munie d’un compteur, un petit boitier on
appuie dessus avec le pouce, et on essaye de dénombrer le nombre de personnes
qui passent devant. Ce n’est pas la méthode la plus fiable. La plupart du temps
le comptage se fait plutôt par un calcul de la surface qu’occupent les
manifestants. Ou commence le cortège ou s’arrête-t-il, quelle est la largeur
des rues, ca vous donne une idée de la place occupée par la manifestation. Là encore la contestation du comptage est
possible : faut-il prendre en compte les gens sur les trottoirs ou
seulement ceux sur la chaussée et puis
surtout quelle est la densité de la foule, en rang serré ou pas ? Dans le comptage de la police, un manifestant
par mètre carré, dans le comptage des syndicats on dénombre plutôt une personne
et demi par mètre carré. Aujourd’hui le comptage s’effectue aussi par hélicoptère,
quand on prend de la hauteur on a une meilleure vue d’ensemble.
Aujourd’hui dans la manifestation il y aura un
double comptage : le nombre global de manifestants, mais aussi la
proportion de francophones et de néerlandophones, montrer que la mobilisation
n’est pas qu’une histoire de sudistes … Comment l’hélicoptère de la police
fait-il le tri entre les flamands et les wallons, on n’a pas la réponse.
En attendant le comptage réel, nous sommes,
avant le départ de la manifestation dans une phase d’extrapolation. Police et
syndicats se basent sur les
informations comme nombre de cars
mobilisés, les calicots fabriqués, les billets de trains vendus, pour aujourd’hui il y a eu 60 000, pour arrêter une première estimation, qui n’a
donc rien à voir avec le comptage.
Pourquoi ce comptage est-il important ?
Parce que les manifestants sont là pour se compter. Faire masse, prouver que
les mécontents sont nombreux pour que ça
compte car compter, c’est être pris en considération, la manif ne compte pas pour du beure. Les manifestants
ont des revendications, ils comptent les faire entendre, compter c’est aussi
avoir une intention et de la volonté. : je compte bien que vous m’écoutiez.
Evidement le chiffre de 100 000 représente une
barre symbolique. La manifestation contre l’austérité sous le gouvernement Di Rupo en février l’an dernier avait réuni 80 000
personnes ; il faut donc faire mieux, pour des questions politiques
évidentes. Les belges ne sont pourtant pas des grands manifestants. La plus
grande manifestation de l’après-guerre est la marche blanche en octobre 1996, en
pleine affaire Dutroux, 300 000 personnes (chiffre de la police, certains
membres des comités blancs avancent le chiffre de 500 000). Ce soir les
syndicats auront probablement compté plus de 100 000 personnes. Stratégie de communication :
quand on annonce un objectif c’est pour l’atteindre ou le dépasser, sinon mieux
vaut s’abstenir. Le chiffre de la police tombera vers la mi-journée. La
question c’est de savoir si le policier chargé de comptage, après avoir compté
les manifestants, compte aussi ses
heures.
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