Exil : situation de celui qui est obligé de quitter sa patrie. Le mot exil désigne à la fois le fait de partir mais aussi le lieu dans lequel on réside. Être en exil c'est vivre à l'étranger avec la nostalgie du pays d'origine.
Si je vous parle d'exil ce matin c'est a cause d'une vidéo que vous avez peut être vue ou que vous verrez peut être. Tele Bruxelles y a consacré une séquence dans son journal de lundi soir, et on en parle abondamment en radio ce matin. On y voit des citoyens belges tenir une pancarte, lettre blanche sur fond noir : je suis belge et je suis juif , dois-je partir. A voix haute, chaque intervenant explique l'histoire de sa famille : on est arrivés en Belgique dans les années 30, on aime ce pays mais on ne s'y sent plus très bien, faut-il partir ? Cette petite séquence est dérangeante parce qu'elle évoque l'idée d'exil. Un exil à la différence d'une émigration est quelque chose de douloureux et de subi. On ne s'exile pas volontairement mais pour des raisons de sécurité. Chez les romains l'exil était une peine, on était banni de la république. La pratique a traversé les âges : Bruxelles accueillit de grands exilés en délicatesse avec leur pays d'origine comme Victor Hugo ou Karl Marx.
Cette vidéo nous secoue parce qu'elle met un visage sur l'antisémitisme et porte la parole de ses victimes. Bien sur il y a une part de récupération. On a repris la typographie de "je suis Charlie", parmi les anonymes se trouvent une élue du mouvement réformateur, l'intention de faire un coup politique et de frapper l'opinion est évidente. Bien sûr encore ce collectif n'est pas représentatif, la grande majorité des juifs de Belgique n'a pas l'intention de partir, et même ceux qui figurent dans la vidéo emploient la formule avec un point d'interrogation. Cette vidéo n'annonce pas un nouvel exode, qui signifie un départ en grand nombre, mais elle met l'accent sur un mal être et dénonce le retour d'un antisémitisme au quotidien. Il faut la voir comme un message d'alerte. Au même moment le premier ministre israélien invite les juifs d'Europe à rejoindre Israel. Pour lui ne s'agit pas d'un exil mais d'un accomplissement. Les israéliens utilisent le terme "d'Alyah. "
L'exil ou ou l'exode des juifs, cela nous renvoie aux heures les plus terribles de notre histoire. Celles ou les juifs était persécutés, éliminés pour ce qu'ils étaient. Non les juifs de France , du Danemark ou de Belgique ne doivent pas choisir l'exil. L'antisémitisme comme le racisme anti-musulman, ne sont pas tolérables chez nous. Le projet européen c'est celui de la coexistence qu'on soit juif, chrétien, athée ou musulman. Rejeter l'autre et le contraindre à l'exil c'est donner raison aux terroristes.
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