Le passage de la chrysalide au papillon n'aura pas pris beaucoup de temps. Ce lundi matin sur Bel RTL Elio Di Rupo a encore franchi un pas dans sa démarche de mutation qui le fait passer de chef de gouvernement à chef de campagne. Certes le premier ministre continue d'incarner l'image d'un homme sérieux et responsable, imprégné de sa charge, conscient des difficultés du pays (termes qui reviennent souvent dans sa bouche) et comptable de l'image qu'il donne à l'étranger (il représente aujourd'hui la Belgique lors d'une réunion internationale à la Haye avant d'avoir un court entretien avec Barack Obama demain). Un petit pins aux couleurs du drapeau belge au revers du costume nous le rappelle aimablement.
Mais le candidat s'impose en parallèle du premier ministre. Ce matin Elio Di Rupo a ainsi utilisé le terme de "bain de sang social", indiquant par là que les mesures proposés par les autres formations politiques pour faire baisser les impôts risquaient de se traduire par des suppressions de postes dans la fonction publique fédérale."On ne peut pas dire qu'on va récupérer 10 à 15 milliards sur l'Etat fédéral. L'Etat fédéral, c'est d'abord la sécurité sociale, ce sont des policiers, des membres de la Justice, des gens qui
travaillent au ministère des Finances, des gardiens de prison. Que va-t-on faire ? Les supprimer ?" s'indigne le candidat-premier. "On sent qu'il y a une volonté de la droite de former un gouvernement des droites" assène-t-il également, renvoyant à une hypothèse de coalition qui verraient MR et NVA cohabiter, thème déjà employé lors du meeting du PS de ce dimanche par Laurette Onkelinx.
Le premier est en campagne, on le savait depuis hier. Il n'hésite désormais pas à employer un discours radical, prenant ainsi le leadership sur ses propres troupes et imposant un clivage fort dans l'opinion, c'est sans doute plus surprenant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire