Ce dimanche c'est un deuxième choc qu'encaissent les européens. Les soldats russes sont entrés en Crimée, cette république autonome du sud de l'Ukraine, la flotte ukrainienne fait sécession, on rappelle les réservistes. Le bruit des préparatifs de la guerre résonnent à nos oreilles, et c'est bien aux portes de l'Europe que cela se passe. En Pologne, en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie on s'inquiète. Si la guerre éclate ce sont bien des pays de l'Union qui accueilleront les réfugiés. Ce sont bien des pays de l'Union qui devront surveiller leurs frontières. Ce sont bien des pays de l'Union dont l'économie risque de chanceler. Mais l'Ukraine n'est pas qu'une frontière géographique, elle est aussi le symbole des limites d'une Europe qui n'aspire qu'à être un grand marché. L'union est un nain militaire, un pôle diplomatique de surface moyenne, une fédération inachevée d'Etats dont le projet politique est d'être tout sauf une nation et au final n'est guère impressionnante pour les réelles puissances que sont la Russie, les États-Unis ou la Chine. La veritable frontière de l'Europe est celle de ce manque d'ambition.
Ce dimanche soir l'OTAN, dont l'Ukraine et la Russie sont des Etats partenaires à défaut d'être membres, enverra un probable message de fermeté à Vladimir Poutine. Lundi les ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne tenteront (ce n'est pas sur, tant l'Europe a souvent du mal à parler d'une seule voix) de faire de même. La guerre à nos frontières. Voici une belle leçon à nos démocraties occidentales, à ces citoyens désabusés , ou à leurs dirigeants préoccupés uniquement de performance économique : l'Europe reste un continent morcelé, composé de peuples distincts et parfois instables. Et oui, alors que nous celebrons le centenaire de la grande guerre, la paix mérite d'être un projet politique. En Europe comme partout ailleurs, elle n'est pas acquise.
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