Une crise ne se commande pas. Elle est subie, ou désamorcée. Ces derniers jours la classe politique belge nous offre pourtant le spectacle d’une crise programmée et jugée inévitable. Pour être franc on a un peu de mal à ne pas y voir un habile stratagème destinée à camoufler des objectifs peu avouables.
Flamands et francophones peuvent se renvoyer la balle. Aux premiers on reprochera de ne pas avoir anticipé le problème, de vouloir rééditer le coup de force de novembre et de n’avoir rien retenu des 9 mois de crise. Auprès des seconds on s’étonnera de cette étrange stratégie qui consiste à aller au pied du mur, tête de baissée, comme le taureau se précipitant su la cape du toréador.
Depuis une semaine Yves Leterme semble se réveiller. C’est bien mais un peu tard. Le premier ministre aurait du mettre les derniers mois à profit pour avancer sur ce dossier. Il ne l’a pas fait, ce qui est une erreur. Si tout le monde s‘accorde à dire que résoudre le casse-tête BHV ne changera pas la face du monde, le dossier est chargé d’une telle émotion symbolique qu’il est urgent de vouloir le régler. Si le premier n’a pas le temps ou les talents pour le faire, il lui était possible de désigner un médiateur ou de mettre en place une procédure chargé de débroussailler les négociations à sa place. Par crainte de l’encommissionnement sans doute Yves Leterme n’a pas souhaité suivre cette voie. Il est face au dossier, c’est son job, il n’est pas à plaindre.
Son parti, le CD&V, ne lui facilite pas la tâche, en répétant régulièrement son intention d’aller au vote (et donc au conflit, car on ne mesure pas assez côté francophone combien le CD&V est un parti « va-t-en guerre » communautaire). Mais il faut aussi reconnaître que les sociaux-chrétiens flamands ont déjà reporté l’échéance d’une semaine et qu’Yves Leterme et Herman Van Rompuy ont tous les deux lancé des appels à la négociation. S’ils ne sont pas entendus (ce qui semblent être le cas) il faudra distinguer ce qui relève du positionnement politique (rappelons nous d’Yves Leterme quittant une réunion des ténors flamands quelques heures avant le vote du 7 novembre pour préserver ses chances d’être premier ministre) du réel manque d’autorité.
Coté francophones on a donc choisi de ne pas lancer de nouvelle procédure en conflit d’intérêt. Fort bien. Mais franchement : si le point vient à l’ordre du jour, qui peut croire une seconde que les francophone laisseront passer le texte sans rien faire pour empêcher un vote qui est fondamentalement hostile à leurs intérêts ? Les francophones réagiront, laisser croire le contraire est de la pure intox.
Nous voici donc dans un curieux vaudeville ou maris infidèles et femmes volages voudraient que l’autre sauve le foyer sans vouloir faire soi-même la moitié du chemin. Il est peu probable ici, toutefois, que les acteurs tombent dans les bras l’un de l’autre lors du dernier acte.
Ajoutons un élément perturbateur : les élections sociales, en cours jusqu’au 18 mai empêchent jusqu’à cette date toute négociation qui porterait sur l’emploi ou la sécurité sociale. Techniquement, une crise permettrait donc d’habiller cette période d’attente. Avec un danger : dans ces moments irrationnels, les politiques tentent de rééquilibrer les rapports de forces en leur faveur, d’affaiblir leurs adversaires, et de préparer la négociation suivante. En corolaire : des mots blessants, une méfiance de plus en plus grande entre les deux grandes communautés du pays, une impatience grandissante d’une partie de l’opinion publique et un désintérêt de plus en plus marqué du reste de la population.
Flamands et francophones peuvent se renvoyer la balle. Aux premiers on reprochera de ne pas avoir anticipé le problème, de vouloir rééditer le coup de force de novembre et de n’avoir rien retenu des 9 mois de crise. Auprès des seconds on s’étonnera de cette étrange stratégie qui consiste à aller au pied du mur, tête de baissée, comme le taureau se précipitant su la cape du toréador.
Depuis une semaine Yves Leterme semble se réveiller. C’est bien mais un peu tard. Le premier ministre aurait du mettre les derniers mois à profit pour avancer sur ce dossier. Il ne l’a pas fait, ce qui est une erreur. Si tout le monde s‘accorde à dire que résoudre le casse-tête BHV ne changera pas la face du monde, le dossier est chargé d’une telle émotion symbolique qu’il est urgent de vouloir le régler. Si le premier n’a pas le temps ou les talents pour le faire, il lui était possible de désigner un médiateur ou de mettre en place une procédure chargé de débroussailler les négociations à sa place. Par crainte de l’encommissionnement sans doute Yves Leterme n’a pas souhaité suivre cette voie. Il est face au dossier, c’est son job, il n’est pas à plaindre.
Son parti, le CD&V, ne lui facilite pas la tâche, en répétant régulièrement son intention d’aller au vote (et donc au conflit, car on ne mesure pas assez côté francophone combien le CD&V est un parti « va-t-en guerre » communautaire). Mais il faut aussi reconnaître que les sociaux-chrétiens flamands ont déjà reporté l’échéance d’une semaine et qu’Yves Leterme et Herman Van Rompuy ont tous les deux lancé des appels à la négociation. S’ils ne sont pas entendus (ce qui semblent être le cas) il faudra distinguer ce qui relève du positionnement politique (rappelons nous d’Yves Leterme quittant une réunion des ténors flamands quelques heures avant le vote du 7 novembre pour préserver ses chances d’être premier ministre) du réel manque d’autorité.
Coté francophones on a donc choisi de ne pas lancer de nouvelle procédure en conflit d’intérêt. Fort bien. Mais franchement : si le point vient à l’ordre du jour, qui peut croire une seconde que les francophone laisseront passer le texte sans rien faire pour empêcher un vote qui est fondamentalement hostile à leurs intérêts ? Les francophones réagiront, laisser croire le contraire est de la pure intox.
Nous voici donc dans un curieux vaudeville ou maris infidèles et femmes volages voudraient que l’autre sauve le foyer sans vouloir faire soi-même la moitié du chemin. Il est peu probable ici, toutefois, que les acteurs tombent dans les bras l’un de l’autre lors du dernier acte.
Ajoutons un élément perturbateur : les élections sociales, en cours jusqu’au 18 mai empêchent jusqu’à cette date toute négociation qui porterait sur l’emploi ou la sécurité sociale. Techniquement, une crise permettrait donc d’habiller cette période d’attente. Avec un danger : dans ces moments irrationnels, les politiques tentent de rééquilibrer les rapports de forces en leur faveur, d’affaiblir leurs adversaires, et de préparer la négociation suivante. En corolaire : des mots blessants, une méfiance de plus en plus grande entre les deux grandes communautés du pays, une impatience grandissante d’une partie de l’opinion publique et un désintérêt de plus en plus marqué du reste de la population.
4 commentaires:
C'est bien plus qu'un vaudeville, c'est une mascarade flamande ! Une infâme mascarade qui ne fait plus rire personne.
Faudrait inviter Yves Leterme à un dîner un mercredi soir (il y jouera le rôlr de Fçois Pignon ...) pour parler de sa spécialité : l'incompétence ! Cette fois on a repoussé les limites du possible. Le CD&V sous la pression de son chef de la propagande Bart "Goebels" De Wever veut mettre à l'agenda le vote sur BHV alors que ds l'accord politique il est prévu que cela doit fair l'objet d'une négociation ... Une certaine flandre joue avec le feu !! mais si le vote intervient, j'espère que les francophones auront le courage d'envoyer à la gare le vote sur le premier volet de la réforme comme la négociation du 2ième paquet ! De tte façon si j'ai bien compris même après un vote au parlement, cela doit être approuvé à l'unanimité au sein du conseil des ministres (juste ou pas Fabrice ?). Tout cela sent très mauvais je trouve ... La flandre a une vision à très court terme, le nez ds le guidon ... tout ça à l'heure ou l'Europe s'apprête à enquêter sur les droits des francophones ds les communes de la périphérie ... Sans un accord négocié je crains que ce ne soit tout le pays qui aille directement dans le mur ...
G.
Cher G.
Permettez moi de marquer mon désaccord avec les termes que vous employez. Non Yves Leterme ne mérite pas le qualificatif que vous lui accolez.
La référence au nazisme est également déplacée : comparons ce qui est comparbale et ne banalisons ce qui fût une monstruosité. Nous n'en sommes heureusement pas là. Le désacord ne doit pas entraîner l'injure. Laissez ces comportements grossiers à l'extrême droite.
Cher Fabrice,
Je comprends tout à fait que vous soyez en désaccord avec mon commentaire. Il est à prendre au second degré même s'il se veut acide ! Je ne veux pas faire passer et ne pense pas que Y. Leterme soit un C.. car même si le comportement des hommes politiques est hautement critiquables pour l'instant, je leur reconnais une énorme capacité de travail et une vie que je ne leur envie pas du tout !!! A propos de Leterme je voulais amplifier ce que j'estime être de l'incompétence de sa part, à savoir la non-anticipation de BHV. Comment un Ier Ministre peut-il apparaître aussi peu anticipateur ? Pourquoi n'a-t-il pas pris les devants etc etc etc ... Vous avez certainement lu le billet de Luc Delfosse dans le soir qui est je trouve tout aussi acide que mon commentaire (avec la classe journalistique en plus). Je n'ai pas voulu insulter Y. L. mais bien souligner avec un humour p-ê déplacé ce qui sur ce dossier me semble être évident.
Quant à B. De Wever, je considère qu'il s'agit là du pire que la Flandre puisse engendrer : le nationalisme ! Il utilise tous les amalgames possibles, les fausses idées, les préjugés contre les francophones pour faire avancer sa cause nationaliste tout comme ses "cousins" du Vlaams Belang ! Je considère qu'il fait de la propagande nationaliste lamentable. Bien évidement je ne prends pas de Wever pour un nazi, mais faire de la propagande comme il le fait est insupportable. La comparaison se voulait volontairement provocatrice ... Le problème est qu'aujourd'hui une partie de la flandre suit cette propagande faite par les nationalistes. Peut-être qu'en exagérant certaines comparaisons, une partie de l'électorat flamand se rendra compte des dangers qui les menacent !
Mais je vous promets la prochaine fois je tâcherai d'être moins provocateur ... ;-)
G.
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