Cela manque de souffle, d’ambition et même de confiance. Cette semaine le gouvernement d’Yves Leterme a programmé deux rendez vous majeurs. Le premier, en conseil des ministres restreint (le « kern ») sera consacré aux négociations communautaires. Pour le premier ministre il s’agit de relancer les discussions après le coup de froid de l’inscription de BHV en séance plénière (je ne vous fait pas l’injure de vous rappeler ce dont il s’agit, si vous avez besoin d’un rappel, un coup d’œil sur mes billets précédents suffira à vous faire comprendre que majorité n’est pas capable de sortir du dialogue de sourds). On lui souhaite bonne chance. Les francophones ont été clairs sur le sujet : tous les dossiers communautaires sont au placard, pour ne pas dire au frigo, et le MR exige de régler le problème des 3 bourgmestres non nommés avant de passer à la suite. La communauté flamande a déjà fait savoir ce qu’elle pensait de BHV et des bourgmestres : elle a raison, et elle a la majorité pour elle, donc plus les francophones protesteront plus les flamands tenteront d’accélérer.
Yves Leterme a tenté vendredi de convaincre ses deux ministres des réformes institutionnelles de se mouiller à ses côtés. Didier Reynders et Jo Vandeurzen ne devraient pas être spécialement volontaires pour prendre les coups à sa place. Même la mise en place d’un cénacle où l’on débattrait du communautaire semble difficile : la plupart des partis de la majorité souhaitent relancer un groupe des sages, mais Joëlle « non » Milquet considère que la sagesse est une qualité qui n'appartient qu'aux seul(e)s président(e)s de parti (il est vrai que Philippe Maystadt a clairement fait savoir qu’il n’était plus candidat pour un second tour de punching ball). Comme la chaleur humaine n’est pas le point fort du premier ministre, on voit mal comment il pourra dégeler des relations francophones-néerlandophones extrêmement tendues. L’auteur de ce blog oserait même le pari inverse : nous entrons dans une période de glaciation communautaire qui risque de tout bloquer jusqu’en 2009.
Yves Leterme a tenté vendredi de convaincre ses deux ministres des réformes institutionnelles de se mouiller à ses côtés. Didier Reynders et Jo Vandeurzen ne devraient pas être spécialement volontaires pour prendre les coups à sa place. Même la mise en place d’un cénacle où l’on débattrait du communautaire semble difficile : la plupart des partis de la majorité souhaitent relancer un groupe des sages, mais Joëlle « non » Milquet considère que la sagesse est une qualité qui n'appartient qu'aux seul(e)s président(e)s de parti (il est vrai que Philippe Maystadt a clairement fait savoir qu’il n’était plus candidat pour un second tour de punching ball). Comme la chaleur humaine n’est pas le point fort du premier ministre, on voit mal comment il pourra dégeler des relations francophones-néerlandophones extrêmement tendues. L’auteur de ce blog oserait même le pari inverse : nous entrons dans une période de glaciation communautaire qui risque de tout bloquer jusqu’en 2009.
Deuxième rendez-vous de la semaine un grand conseil des ministres le vendredi 23. Il y serait question de politique économique le matin et d’équilibre budgétaire l’après midi. Dans la majorité on se gausse : Leterme fait du Verhofstadt et copie les super conseils de Petit-Leez et Ostende. Le chef de file des CD&V a sans doute suffisamment de mémoire pour se rappeler que ce ne fut pas une réussite. Mais il a aussi suffisamment d’expérience pour savoir qu’il ne peut pas rester inactif dans tous les domaines. Et qu’offrir quelques fleurs économiques aux libéraux, quelques pétales sociales aux socialistes permettra peut être de ramener les uns et les autres à une table de négociation. Dans le cas contraire il faudra acter que ce gouvernement ne peut plus rien résoudre. Ses membres, les yeux rivés sur les élections de 2009, auront abandonné les belges en rase campagne. Le ralentissement de l’économie mondiale, les cours du pétrole, le chômage, la sécurité ne seront même plus en mesure d’être débattus. On n’ose pas imaginer ce que serait ce pays sans l’union européenne et l’Euro.
On pourrait bien sûr conseiller aux éminences de rapprocher l'échéance de 2009 (voter en janvier plutôt qu'en juin) pour en finir au plus vite. Ce serait oublier la présence d'un scrutin européen à une date qui ne dépend pas de nous. Les Belges devront prendre leur mal en patience.
La photo ci contre est tirée du site www.premier.be
8 commentaires:
Merci de résumer notre programme de la semaine! Le kern, c'est bien mercredi?
amts/siu
Aux dernières nouvelles,oui... mais cela change si vite...
Je me demande si l'on sortira de cette situation ? Fabrice, pensez-vous qu'un accord global soit possible ou allons nous au clash général comme le plupart des belges (citoyens) s'y attendent ... ou le redoutent.
G.
Cher G.,
Je crains que plus on se rapproche des élections suivantes moins un accord est possible...
A Fabrice Grosfilley,
J'ai entendu dans un Face à la Presse que même les journalistes flamands se posaient la question si le CD&V faisait volontairement la stratégie du pourrissement. Il vaut mieux sans doute n'avoir d'accord sur rien et montrer qu'on a résisté face au front francophone plutot que d'arriver avec même pas la moitié de la réforme qu'on avait promis à corps et à cri.
La politique devient à certains égards mystique dans ce pays dans le mauvais sens avec une nouvelle forme de religion remplie de dogmes de part et d'autre qui ne peuvent être remis en cause.
Est-il possible de savoir où a été prise cette photo ?
Merci.
Cette photo a été prise dans la nouvelle salle du conseil des ministres, 16 rue de la loi, dernier étage. Les ministres y sont placés dans l'ordre protocolaire. Ainsi, Didier Reynders, 1er vice premier est il en face d'Yves Leterme...
Merci pour la réponse !
Super cool, comme endroit.
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