
L’interview est ici.
Au carrefour de la politique et de la culture... Belgique, Bruxelles, la communication, le pouvoir, les idées, le théâtre ou la musique ... le blog perso du journaliste Fabrice Grosfilley
Discussions institutionnelles, acte IV, scène 1. Après l’échec de l’orange bleue, la tentative avortée de l’explorateur Van Rompuy, les deux gifles de Bruxelles-Hal-Vilvorde, l’Octopus et le gel du premier paquet, le gouvernement d’Yves Leterme s’apprête à mettre sur pied un nouveau cénacle communautaire. Yves Leterme n’est plus en première ligne. Les deux ministres des réformes institutionnelles, Jo Vandeurzen et Didier Reynders, sont chargés de faire le boulot à sa place et multiplient depuis une dizaine de jours les contacts avec les présidents de parti. Cela ne veut pas dire que le premier ministre s’en désintéresse, mais confier le dossier à d’autres a été jugé moins risqué. Mercredi ces deux poids lourds du gouvernement devraient faire un nouveau rapport au conseil restreint et lancer (enfin) une nouvelle négociation. Ce n’est pas que nous trépignions d’impatience et d’enthousiasme, mais il faut se souvenir qu’il ne reste déjà plus que 45 jours avant cette fameuse date du 15 juillet. Ce lundi les négociateurs potentiels sont en possession d'une première note. Il est acquis que Groen et Ecolo seront associés aux discussions, ce qui ne sera pas le cas du SPA. Cela fait donc 7 partis autour de la table. Qui négociera (ou essaiera de le faire) ? L’idée de se limiter au Kern ou celle de reconstituer le groupe des sages ont été abandonnées.
Si je suis bien informé c’est un groupe élargi qui devrait être mis sur pied : chaque parti pourrait envoyer une délégation de 3 ou 4 membres. Un dispositif nécessaire au cartel CD&V-NVA qui souhaite que toutes ses composantes soient autour de la table (oui, vous avez bien compris : Bart sera là, et on fera une place aux deux courants du CD&V avec les régionalistes d’un coté, les historiques de l’autre). Faites le calcul : cela fera entre 20 et 30 personnes autour de la table. Autant dire que les chances de négocier en toute discrétion sont assez minces.
Si je suis bien informé encore, l’équipe gouvernementale procédera de la manière suivante pour Bruxelles-Hal-Vilvorde. En échange de la scission de l’arrondissement il est demandé aux partis de se prononcer sur l’opportunité de discuter 4 thèmes :
Les partenaires doivent maintenant indiquer s’ils veulent ou non discuter et de quoi. On peut d’ores et déjà parier que tous les partis flamands ne voudront pas entendre parler de l’élargissement. Ce sera ensuite aux francophones de dire si une discussion sur les thèmes restants est suffisante.
Avec une inconnue : en cas d’échec des discussions le gouvernement Leterme peut-il se maintenir ? Dans la majorité on trouve des partisans des deux thèses. Ceux qui pensent que oui, car un échec en juin et des élections en septembre n’arrangent personne. Ceux qui pensent que non, parce que le CD&V ne peut pas rester éternellement les mains vides. A ce stade on ne sait pas qui a le plus de chance d’avoir raison. Mais honnêtement : on voudrait croire que les premiers l’emporteront, car on mesure bien, depuis notre confortable place d’observateur, combien ce débat lasse les électeurs….
NB : Depuis la rédaction de ce billet, il se confirme que les négociations reprennent ce mardi à 20H. Mon reportage pour le 19 heures de lundi est ici.