C’est une petite phrase lourde de sens. Invité du journal de RTL TVI mardi soir, le premier ministre a renvoyé la balle des négociations institutionnelles aux vice-premiers ministres chargés du dossier, Jo Vandeurzen et Didier Reynders. Si l’on s’en tient à la lettre, cela ne manque pas de cohérence : puisque que ces deux personnalités sont officiellement en charge des réformes institutionnelles il est logique qu’elles pilotent les négociations. Si l’on s’intéresse à l’esprit dans lequel une majorité doit fonctionner, on peut en revanche s’interroger. Le premier ministre, s’il veut peser sur son destin, ne peut pas se désintéresser d’un thème aussi fondamental.
En faisant mine de s’en remettre aux ministres des réformes institutionnelles il laisse penser que le thème ne serait pas au cœur de ses propres préoccupations, ce dont on peut douter. Surtout il se met en position de ne pas devoir assumer un éventuel échec des discussions. En position d’observateur Yves Leterme se met à l’abri : en cas de fiasco la question de sa démission ne se posera pas puisqu’il n’était pas l’animateur des débats.
Cette absence d’engagement (sur la place publique, les choses peuvent être différentes en coulisses) a des effets collatéraux. Depuis plusieurs jours Didier Reynders indique lui aussi qu’il ne lui revient pas de faire des propositions. Si le premier renvoie la balle aux vice-premiers, le président du MR la dégage aussitôt dans les rangs du CD&V. C’est une attitude logique : le francophone n’est pas demandeur d’une réforme de l’état, il n’a donc pas à en porter la négociation. Continuons à suivre la cascade : si le MR ne prend pas de risques, le PS et le CDH (dont il faut souligner qu’il est en concurrence électorale frontale avec le MR, notamment pour capter un vote « francophonissime » à Bruxelles) n’iront pas dans un sens contraire.
La situation des jours prochains risque donc de se résumer à une course d’observation ou les uns et les autres se regardent sans lancer le sprint. Déposer une note de négociation dans les circonstances actuelles revient à prendre un risque politique majeur. On ne voit pas, actuellement, ce qui permettrait de débloquer la situation. Mais on rappellera aussi aux partenaires de la majorité que si la réforme de l’État peut attendre un an ou deux, la situation juridique de l’arrondissement BHV est plus problématique. Ce serait du bon sens que de vouloir régler ce problème avant de retourner aux urnes.
Cette absence d’engagement (sur la place publique, les choses peuvent être différentes en coulisses) a des effets collatéraux. Depuis plusieurs jours Didier Reynders indique lui aussi qu’il ne lui revient pas de faire des propositions. Si le premier renvoie la balle aux vice-premiers, le président du MR la dégage aussitôt dans les rangs du CD&V. C’est une attitude logique : le francophone n’est pas demandeur d’une réforme de l’état, il n’a donc pas à en porter la négociation. Continuons à suivre la cascade : si le MR ne prend pas de risques, le PS et le CDH (dont il faut souligner qu’il est en concurrence électorale frontale avec le MR, notamment pour capter un vote « francophonissime » à Bruxelles) n’iront pas dans un sens contraire.
La situation des jours prochains risque donc de se résumer à une course d’observation ou les uns et les autres se regardent sans lancer le sprint. Déposer une note de négociation dans les circonstances actuelles revient à prendre un risque politique majeur. On ne voit pas, actuellement, ce qui permettrait de débloquer la situation. Mais on rappellera aussi aux partenaires de la majorité que si la réforme de l’État peut attendre un an ou deux, la situation juridique de l’arrondissement BHV est plus problématique. Ce serait du bon sens que de vouloir régler ce problème avant de retourner aux urnes.
L'interview d' Yves Leterme est ici.
1 commentaire:
J’ai assisté hier au débat du Soir et du Morgen au Théâtre National. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Flandre ne sort pas grandie de cet exercice. Kris Peters était, parmi d’autres, invité à cet événement. Après quelques banalités du genre : « Oui, je m’intéresse à Bruxelles. Je suis ici aujourd’hui ». Il a été la cible des questions des journalistes et des politiques francophones. Après avoir tourné autour du pot pendant quelques temps, Benoît Cerhexe ose la question « Considérez-vous Bruxelles comme une région à part entière ? ». Là, plus moyen de se débiner. Réponse de l’intéressé : « Non ». Huées du public. « La Belgique est composée de 2 deelstaten, Bruxelles ayant un statut spécifique».
Dés le début du débat, le décor avait été planté par Louis Tobback. « Bruxelles est mal gérée et malade de ses barons locaux que sont les 19 bourgmestres ». Réaction de Guy Vanhengel (dont je salue les interventions qui ont permis de ne pas tomber dans le duel flamands-francophones) : Schaerbeek est plus grand que Louvain et la moyenne de population par commune est de 50 000 à Bruxelles et de 17 000 pour la Belgique. Deuxième grief du baron de Louvain : le chômage est de plus de 20% à Bruxelles. Réaction, en cœur, des Bruxellois : c’est un phénomène propre aux centres-ville et n’indique que le taux de chômage des habitants. Si on y ajoute les 500 000 personnes qui entrent tous les jours à Bruxelles, on réduit ce taux de manière substantielle. Cela démontre de manière concrète soit de la mauvaise foi soit un désintérêt total pour la capitale de notre pays.
Dans le collimateur de Kris Peeters et de Louis Tobback, la Fédération Wallonie-Bruxelles. Son annonce est, selon eux, intervenue au plus mauvais moment. L’ancien ministre SP.A invitant les ministres bruxellois à aller chercher leur financement auprès des wallons. Résumant son propos en un très thatchérien « je paie, donc je gère » et en prenant l’exemple du financement par Beliris de la piscine de Boitsfort.
A plusieurs reprises, Rudy Demotte a souligné, dans la langue du Nord, le fait régional et a répété que l’avenir de Bruxelles appartient aux Bruxellois. En face, Kris Peeters, visiblement tendu, bras croisés durant l’entièreté du débat, s’est vu reproché à plusieurs reprises les sorties de ses compagnons de parti. Il n’a pas convaincu, que du contraire… et je ne suis pas rassuré sur la date du 15 juillet.
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