N'attendons pas pour tomber les masques, passons d'ores et déjà en revue les candidat potentiels. Et rappelons que la règle à ECOLO veut qu'on élise un homme et une femme, l'un(e) wallon et l'autre bruxellois.
Des conversations que j'ai pu avoir avec beaucoup d'entre eux ces dernières semaines, voici quelques noms à suivre.
Côté Bruxellois
Zoé Genot est dans les starting-blocs. La nouvelle députée bruxelloise, qui vient d'être désignée cheffe de groupe incarne une ligne clairement à gauche. Elle a pour elle un long passé de parlementaire, un certain charisme, et un verbe facile. Elle est sans doute moins portée sur les relations avec les autres formations politiques (on a pourtant encore vu récemment à quel point ça compte en période de de négociation), mais avec elle la coprésidence wallon/bruxellois serait équilibrée. Certains membres du parti la voyait d'ailleurs former un tandem idéal avec Jean-Marc Nollet, mais le dossier photovoltaïque a rendu cette hypothèse caduque. Plus neuve, et plus proche des constestataires comme Philippe Lamberts, Zakkia Khattabi est incontestablement une figure montante du parti, et l'ancienne sénatrice, désormais députée federale, pourrait avoir une carte à jouer. Barbara Trachte semble être une troisième bruxelloise capable de monter à la coprésidence (on citait son nom déjà à l'époque de Sarah Turine), mais reste moins connue que les deux premières. Pour être tout a fait complet citons la sage Marie Nagy, qui n'a plus grand chose à perdre après avoir perdu son siège au parlement bruxellois et pourrait incarner une outsider crédible, et Celine Delforge qui pourrait tenter une candidature de témoignage (à gauche toute, dans une démarche à la Wesphael) tandis qu'Isabelle Durant et Evelyne Huytebroeck ont déjà donné.
Chez les hommes trois candidats bruxellois au moins pourraient être envisagés. Benoit Hellings, nouveau député fédéral après un passage au sénat avait déjà été candidat en 2002 en tandem avec Muriel Gerkens. Ensemble ils incarnaient une ligne de retour aux fondamentaux, qui avait contraint le duo Deleuze-Hoyos à affronter un second tour, et qui pourrait bien être ce que recherchent les militants d'Ecolo aujourd'hui. Hellings a pour lui d'incarner la nouvelle génération d'élus écolos intello-constestaires et sa campagne de 2002 avait laissé deviner quelques réelles qualités d'animal politique (comprenez une aisance orale, une intelligence des situations et aussi une envie forte de gagner). L'autre jeune de la capitale est Arnaud Pinxteren, perçu comme plus proche de l'appareil et probablement plus collectif, donc plus consensuel. Enfin n'excluons pas Christos Doulkeridis, même si la contre-performance électorale ne plaide pas en sa faveur, il incarne la mémoire d'Ecolo dans la capitale. Philippe Lamberts désormais chef de groupe au parlement européen dit ne pas être intéressé à ce stade : pour lui la présidentielle anticipée intervient trop tard ou trop tôt. Cela ne l'empêchera pas de jouer probablement un rôle en soutien de l'un ou l'autre tandem.
Côté wallon
C'est sans doute chez les wallons que l'équation est la plus compliquée et le jeu plus difficile à décoder (ou alors c'est que je suis définitivement un journaliste bruxello-centré, ce qui n'est pas impossible).
Commençons par citer Emily Hoyos : si Olivier Deleuze a annoncé qu'il se concentrerait sur Watermael-Boitsfort, rien ne dit qu'elle ne sera pas candidate à sa propre succession. Avec un handicap : l'actuelle co-présidente devra démontrer sa capacité à se renouveler et à évoluer. Ayant pris en apparence le dessus sur Olivier Deleuze (avec son accord) elle devra aussi constituer un tandem fort qui ne paraisse pas déséquilibré.
Si elle décide de se representer Muriel Gerkens sera incontestablement une challenger de taille. Moins jeune, et donc n'incarnant pas l'avenir mais plus proche de la base, elle pourrait défier Emily Hoyos sur les principaux éléments pointés par le rapport d'analyse de la défaite électorale : autoriser ou encourager plus de débats internes et se profiler comme plus proche des associations que des autres partis politiques. Ce sera incontestablement l'une des favorites si elle décide d'y aller.
Côté homme on écarte pour l'instant l'hypothèse d'une candidature de Jean-Marc Nollet. Beaucoup d'écologistes le jugent responsable de la défaite et voit en lui un forme d'entêtement technocratique sanctionné par les électeurs. Rappelons juste que 7 mois c'est long et que cela peut permettre de faire évoluer ce genre de perception. Philippe Henry pourrait être un outsider intéressant. Enfin beaucoup de militants pensent à Marcel Cheron mais jusqu'à présent celui-ci a toujours refusé ce genre de mise en avant (il fut souvent cité comme ministrable mais n'a jamais voulu l'être).
Pour être complet là encore citons Stephane Hazé, technicien reconnu, mais dont la capacité à mener un parti à la bataille reste à démontrer, ou encore Christian Noiret (qui n'avait pas obtenu la tête de liste dans sa circonscription) et Manu Disabato (qui n'a pas été réélu) et qui pourraient l'un comme l'autre se rappeler au bon souvenir des militants (quitte à utiliser une telle candidature pour viser un autre poste).
Voilà pour le casting. Il est provisoire. J'ai sans doute oublié l'un(e) ou l'autre candidat(e) potentiel(le). La première étape sera de constituer les fameux duos homme/femme. Cela donnera une première indication. Entre les partisans de la direction actuelle et ceux qui veulent un virage à 180 degrés il existe toute une gamme de nuances. Le problème des nuances c'est que, comme les primevères, elles tardent à percer . En 7 mois de campagne, l'hiver ECOLO sera long et rigoureux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire