Le look est impeccable. Costume bien coupé, cravate aux tonalités rouges, chaussures de luxe étonnement pointues et coupe de cheveu savamment négligée. Le sérieux d'un banquier mais avec la petite touche rebelle qui vous indique le supplément d'âme : je pourrais faire de l'argent mais j'ai choisi une autre voie. Depuis sa nomination Jean-Pascal Labille a la démarche ministérielle. Il y a un air de Jean-Claude Marcourt chez cet homme là : même attachement à la province de Liège, même profil de technicien, même mâle assurance de ceux qui pensent comprendre les grands enjeux, même maîtrise des instruments de la puissance industrielle, sociale et politique, même proximité avec le monde syndical. Même difficulté aussi : celle d'un profil plus technique que romantique et au jeu des compétences ministérielles la mauvaise carte qui atterrit dans vos mains : ArcelorMittal pour l'un, la SNCB et ses top managers pour l'autre. Habilement conseillé, prudent, et surtout plus politique qu'on ne le pensait, le ministre est en train d'assoir son image.
En se lançant en politique Jean-Pascal Labille l'assurait : c'était un intérim. Le technicien, flatté qu'on fasse appel à lui était prêt à rendre service mais n'envisageait pas de quitter le monde des mutualités. C'était du temporaire. Un renvoi d'ascenseur. Un prêt. Pour lui une expérience ou une ligne de plus sur son CV.
À 9 mois des élections la tonalité a changée : 'je suis au service de mon parti' indique l'homme quand on l'interroge sur son programme 2014. Ajoutez un hommage au premier ministre et une petite phrase 'je suis prêt à repartir pour un gouvernement Di Rupo II' qui voudrait n'appuyer que la coalition, sans qu'on puisse exclure qu'elle ne parle aussi de son auteur, et vous comprenez que Jean-Pascal Labille s'incruste en politique. Et qu'à Liège ceux qui le voyaient comme un sauveur ou un allié devinent désormais un concurrent. L'ancien patron des mutualités sera candidat. C'est une évidence.
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