Ce premier débat fut vif et tendu. Au lendemain du 1er mai il s'agissait de mesurer l'écart qui sépare les uns des autres. Durant ces 55 minutes d'échanges, propositions et défense de programmes alternent avec des moments d'affrontements réels. Le ton monte à plusieurs reprises, et, vu du studio, ou des loges où les poignées de main furent glaciales, ce n'était pas feint.
Deux clivages sont ainsi manifestes. Le premier, classique, oppose Paul Magnette à Charles Michel. Sur la fiscalité (on pouvait s'y attendre) et sur la NVA les deux ténors donnent de la voix. Le président du PS, qui n'est pas venu les mains vides, exhibe un article où Didier Reynders qualifiait Bart De Wever de premier ministre "acceptable" (c'était en janvier pour ceux qui l'ont oublié). Son homologue du MR, sentant l'attaque sur son programme arriver préfère dégainer le premier et évoquer les projets sur la fiscalité immobilière de son vis à vis (ce n'est pas dans le programme réplique Paul Magnette).
Second clivage très net vendredi soir entre le CDH et Ecolo. Sur les vols au dessus de Bruxelles Olivier Deleuze se distancie des partis de la majorité fédérale sur le mode "il vous a fallu 3 mois pour comprendre que la décision était mauvaise, il fallait ne pas la prendre". Le CDH est directement visé. Un peu plus tard dans le débat le co-président d'Ecolo évoque l'abaissement à 14 ans des sanctions administratives communales. Benoit Lutgen réagit vivement sur le mode "Olivier Deleuze a fumé un joint il mélange des choses qui n'ont rien à voir". Ces deux moments de tensions rappellent que CDH et Ecolo sont dans une lutte sans merci pour la 3ieme place aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie.
De ce premier débat je retiens qu'une inimitié réelle semble opposer Charles Michel et Paul Magnette (mais ça n'empêche pas de pouvoir gouverner ensemble). Que le CDH Benoit Lutgen a clairement appuyé le PS lors du passage sur la fiscalité. Que l'Olivier semble être un concept qui n'est pas si archaîque. Que le FDF ménage en partie ses concurrents, on ne sait jamais. Ce n'est que le début de la campagne. Mais ce sont des positionnements révélateurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire