"Le régionalisme a gagné" : c'est une petite
phrase prononcée ce weekend en marge des fêtes de Wallonie par Paul Magnette. Une petite phrase
qui résume assez bien notre situation politique.
Le régionalisme est, pour rappel, une
doctrine politique qui vise à affirmer l'existence ou l'autonomie d'une région.
En Belgique la région ce n'est pas
votre village et les villages alentours. C'est la région au sens institutionnel : Wallonie, Flandre, région bruxelloise. Quand on parle de régionalisme
on parle donc des wallons et des bruxellois, et pas des francophones. Aux fetes
de Wallonie ce weekend on a d'ailleurs bien vu les représentants flamands, mais les caméras ont
loupés les représentants bruxellois. Trop occupés ailleurs ?
Vous noterez au passage que la
communauté germanophone n'est pas une région. Cela donne moins de droit à
l'autonomie des germanophones pensent certains wallons qui ne veulent pas
entendre parler d'une belgique a 4 régions. On peut être régionaliste pour soi-même mais pas pour les autres. Ça n'empêche pas le parti
régionaliste germanophone d'occuper la ministre présidence de la communauté
germanophone.
En linguistique un régionalisme
est un élément de langage qui ne peut être compris que d'une région
particulière. Quand on pousse le régionalisme trop loin on n'est plus compris
de ses voisins. On est pas certain que la définition de régionalisme ne soit elle
même un régionalisme. La définition du concept n'est probablement pas la même à
Bruxelles, Charleroi ou Anvers. Sinon ce serait trop simple. Il existe des régionalismes plus culturels que politiques, ou inversement, de droite ou de gauche.
Avec la négociation en cours, la coalition annoncée est d'une toute autre nature. Elle nous
offrira une symétrie parfaite côté flamand : les mêmes partis en Flandre au
fédéral, Et une symétrie parfaitement inversée côté francophone : le seul parti
qui négocie au fédéral est dans l'opposition dans les régions du sud. Pas besoin
d'avoir fait un doctorat en sciences politiques pour comprendre que ce
gouvernement aura des relais du côté flamand, des boulets côté francophone.
Quand on dit boulet on pense aussi bien à ceux qui ne veulent pas suivre qu'aux boulets de
canon que ceux ci pourraient tirer.
1 commentaire:
Vous avez l'air de dire que les régionalistes sont opposés à l'idée d'une Belgique à 4. Ce n'est pas l'impression que j'ai quand j'entends certains Bruxellois favorables à la régionalisation de l'enseignement (car c'est bien ça le cœur du problème): Ils ne proposent pas de laisser la Wallonie décider de l'enseignement chez les germanophones, non, ils parlent bien d'une Belgique à 4. D'ailleurs, tout le monde sait que c'est le seul moyen pour ce pays de survivre sur le long terme.
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