L’épisode du vrai-faux accord sur une baisse des impôts a amplifié un doute latent : et si Leterme n’y arrivait pas ? Plusieurs confrères de la presse écrite se posent désormais ouvertement la question (c’est même la une du Vif). Il est sans doute un peu tôt pour enterrer le formateur, à qui on accordera le bénéfice du doute. La maladresse n’est pas un pêché mortel, surtout lorsqu’on pèse 800 000 voix, et l’homme pourrait encore nous surprendre.
Je ne reviendrai pas sur la personnalité de Leterme et ses blocages face à la presse (le patron des sociaux chrétiens flamands tente apparemment de dissimuler son angoisse derrière de l’agressivité, ce qui n’est pas une bonne idée… et si je peux me permettre un conseil, un peu d’authenticité ne lui ferait pas de mal).
Si la fréquentation du porche de Val Duchesse tout au long de la semaine ne m’a pas appris grand chose sur Yves Leterme, le comportement des autres négociateurs est beaucoup plus édifiant. Il faut oser l’écrire : les partenaires de l’orange bleue ne négocient pas (ou pas encore). Ils sont en campagne électorale.
Quand la présidente du CDH se cabre sur un projet de baisse d’impôts (immédiatement et habilement rebaptisé « réforme fiscale » par le ministre des finances) elle se trompe d’exercice. Si Milquet négocie un accord de gouvernement, demande des chiffres, veut vérifier que c’est compatible avec l’épure budgétaire, ses partenaires, eux, sont à l’affut du « bon coup ». Ce vendredi le CDH s’est donc mis au diapason des autres formations en revendiquant la paternité de « l’accord de principe sur l’augmentation des allocations sociales ». Il ya quelques mois le CD&V et le CDH raillaient la politique d’effets d’annonce de Guy Verhofstadt. Ils utilisent aujourd’hui les mêmes ficelles.
A la place d’Yves Leterme on commencerait doucement à s’inquiéter. Tant que les négociateurs cherchent avant tout à marquer des points dans l’opinion publique il sera difficile d’avancer. "Je travaille pour réussir" lançait ce vendredi après midi le formateur devant les journalistes. Et les autres ?
1 commentaire:
J'estime que les flamands , singulierement le CDNV_NVA jouent gros et ont des cartes faibles:
* s'ils réussissent une orange bleue mais avec peu de leurs revendications communautaires, leur position deviendre intenable au nord etle VB et LDD se renforceront à terme;
* s'ils échouent dans l'orange bleue (le MR quitte pour des raisons socio-économiques), ils doivent inviter le PS (moins fréquentable au Nord et tout aussi à manoeuvrer sur le terrain communautaire), ..et le SP (sans commentaires); renforcement à terme de LDD (et peut-être du VLD, à leur détriment).
Et si c'est la passionaria orange qui claque la porte, la partie de poker risque de s'arrêter faute de joueurs en nombre suffisant.
Elle a conclu trop d'accords secrets (rég; comm; communales etc) avec Noeud_Pap pour monter dans le bâteau bleu, mais elle a besoin que LeterNe lui fournisse suffisamment de munitions flamandes pour choisir sa fenêtre de sortie.
A suivre: (wordt vervolg).
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