24 juillet 2007

Leterme atterit, le pugilat s'amplifie




Yves Leterme a fait ce lunddi soir un réel mea culpa : reconnaissant une faute, et présentant ses excuses à « ceux qui auraient pu être choqués », le formateur a confirmé qu’il s’était bien mélangé les pinceaux sur l’hymne national. En agissant de la sorte Yves Leterme ne se laisse pas enfermer par ceux qui voulaient ne voir dans l’incident qu’un excès d’esprit critique de la presse francophone, et se place en bien meilleure situation pour négocier. Fin de l’incident qui aura donc permis à Yves Leterme de retomber sur ses deux pieds en prouvant qu’il peut bien, à terme, s’imaginer en premier ministre de tous les belges.

Le formateur est-il sorti d’affaire pour autant ? Pas sûr. A peine sa note remise les libéraux francophones et flamands ouvraient les hostilités. Le texte est vague, imprécis, pas concret disaient les uns. Inacceptable disaient les autres : les gars, il faudra vous mettre d’accord. En réalité si la note reste imprécise sur les points les plus délicats elle contient aussi beaucoup de projets. Certains vont ouvertement à l’encontre des intérêts francophones ou wallons. D’autres devraient hérisser les syndicats. J’y reviendrais dans le détail.



Lundi soir, à chaud, Didier Reynders n’hésitait pas à affirmer que l’on s’avait d’où venait la note et qu’on gagnerait du temps à réécrire d’emblée certains chapitres.

Ce mardi parès midi c’est Joëlle Milquet qui a durcit le ton à son tour. Si l’on souhaite discuter de transfert de fiscalité, pas question expliquait-elle, très remontée, en sortant de la première journée de négociation. Et la présidente du CDH ajoutait même que si elle avait été tenue à un devoir de réserve jusqu’à présent elle pouvait désormais dire tout le mal qu’elle pensait de cette note puisque celle-ci est aujourd’hui publique : « si vous la lisez vous devez comprendre pourquoi nous étions réticents jusqu’à présent » a-t-elle lancé à la presse.

Est-ce surprenant ? Non si l’on considère qu’un début de négociation impose toujours un peu de musculation pour que les partenaires aient le sentiment d’être respectés. Mais l’on pouvait penser que cette phase était derrière nous. Pour négocier il faut du calme, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Val Duchesse avait été retenu. Si les déclarations d’entrée et de sortie continuent à ce rythme il faudra alors se rendre à l’évidence : l’orange bleue, jusqu’à présent, a enclenché une spirale négative où chaque partenaire semble tout à tout vouloir durcir le jeu.




Mon intervention dans le journal de 19 heures est ici.
NB : certain lecteurs avisés avaient remarqué une confusion dans les dates... j'ai sans doute hâte que cela avance... c'est corrigé, merci pour vos remarques.

1 commentaire:

Ø a dit…

Oui bon, Leterme s'est excusé.
Je remarque juste qu'il l'a fait uniquement en flamand.
Il s'est de ce fait adressé uniquement à la population qui n'était pas choquée par le couac de la Marseillaise.
Le message peut être compris comme : "Excusez-moi amis Flamands de vous avoir causé quelques soucis par la faute de ces foutus francophones qui, décidément, ne comprennent rien à mon humour subtil comme avec mon interview à Libération"
Je ne pense pas que cela augure quelque chose de bon pour les francophones de la part d'un futur premier ministre qui se doit d'être asexué linguistique.
Comme le relève Jean Quatremer dans son blog en citant La Gazet van Antwerpen, [...] : « Yves Leterme n’est pas un homme politique belge. C’est un homme politique flamand issu d’une formation flamande qui a remporté le 10 juin dernier une victoire éclatante ».