04 janvier 2008

Magnette double Dupont


C'est une intéressante sortie du ministre du climat, Paul Magnette, dans la presse flamande ce matin : le nouveau ministre PS y lance des pistes pour faire baisser le prix de l'énergie. Sur le fond, rien d'étonnant. Paul Magnette a compris que c'était l'enjeu du moment (le litre d'essence est désormais à 1 euro 50, un seuil symbolique) et que les politiques avaient tout intérêt à occuper ce terrain sensible, sans doute plus porteur auprès de l'électeur moyen que les querelles qui nous occupent depuis 6 mois.


Déjà mercredi sur Bel RTL Paul Magnette avait donc lancé deux pistes : élargir le fond mazout et négocier avec les producteurs. Mais sur la forme, ce matin, Paul Magnette allait plus loin en s'exprimant dans la presse du nord et en avançant des chiffres il a donné du corps à son positionnement. La réaction ne s'est pas fait attendre : Yves Leterme et Didier Reynders (cela tombait bien : ils tenaient une conférence de presse) ont rapidement fait savoir que c'est le gouvernement qui trancherait (sous entendu : avant de faire des promesses et d'avancer des chiffres, attendez d'abord qu'on calcule ce qu'on veut bien que cela nous coûte).


Il y a même au gouvernement fédéral un ministre qui a du s'étrangler en lisant les interviews de Magnette : son camarade Christian Dupont. Vérifiez la liste des compétences : le fonds mazout relève du ministre de l'intégration sociale, pas de celui de l'énergie. Magnette a donc fait des propositions en marchant sur les pieds de son voisin carolo. Pas sûr que celui ci apprécie.

On retiendra de l'épisode que l'ex-politologue est déjà au combat, et que le terrain médiatique ne lui fait pas peur. On peut même deviner que c'est sans doute sa mission : apparaître rapidement comme un nouveau porte drapeau des valeurs de gauche au sein du gouvernement. Et que Paul Magnette n'aime pas perdre de temps.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

classique. Vu le peu de compétences ministérielles octroyées à popol (on est loin d'un superministère du climat), il est bien obligé de parler des compétences des autres pour exister. Et comme le fonds mazout, ça se comprend plus vite que le protocole de kyoto...

François a dit…

J'entendais ce matin un économiste dire à la Première (RTBF) que le fait d'avoir un gouvernement n'allait pas métamorphoser la vie des Belges du jour au lendemain. En particulier, qu'au vu du contexte international, il était de la responsabilité des gouvernants d'indiquer clairement les limites de leur action.

Et surtout, pour rejoindre cette article, que si cette action pouvait viser à restituer du pouvoir d'achat aux Belges, elle était très peu fondée à le faire par le Fonds mazout. En effet, c'est un incitant à la consommation de ressources fossiles très polluantes.

Pourtant, dans ce gouvernement, tous se pressent au portillon (notamment Didier Reynders avec son effet cliquet inversé) pour défendre le pétrole et sa consommation... Alors que d'autres mesure de défense du pouvoir d'achat seraient possibles!

Anonyme a dit…

"On retiendra de l'épisode que l'ex-politologue est déjà au combat, et que le terrain médiatique ne lui fait pas peur. On peut même deviner que c'est sans doute sa mission : apparaître rapidement comme un nouveau porte drapeau des valeurs de gauche au sein du gouvernement. Et que Paul Magnette n'aime pas perdre de temps."
Et si c'était une bourde, tout simplement?