
Au carrefour de la politique et de la culture... Belgique, Bruxelles, la communication, le pouvoir, les idées, le théâtre ou la musique ... le blog perso du journaliste Fabrice Grosfilley
28 janvier 2008
L'open VLD sur les traces du MR

25 janvier 2008
Le retour du clivage économique
22 janvier 2008
Guerre d'usure à la défense

18 janvier 2008
Fadila et Richard s'empoignent sur TV5


Ce vendredi Richard Miller allume la mèche dans un communiqué « l’attitude de la Ministre Laanan dans le dossier TV5 est irresponsable. Face au risque de voir la France transformer la chaîne francophone en une chaîne internationale essentiellement porteuse des intérêts de la France, la Ministre joue les vierges effarouchées » écrit-il avant de reprocher à la ministre en poste de privilégier le projet Arte Belgique que Miller qualifie de « chaîne culturelle élitiste ». En clair : la communauté française a msi tout son budget dans Arte, il ne reste plus assez pour TV5.
Réponse quelques heures plus tard et dans un autre communiqué de Fadila Laanan qui juge « consternants les propos tenus par Richard Miller, le député et ancien ministre MR, qui est visiblement devenu le nouveau porte-parole en Belgique du président français Nicolas Sarkozy. » Laanan réfute l’affirmation selon laquelle elle aurait refusé d’augmenter la contribution de la communauté française au sein de TV5 et glisse même : « par respect pour Richard Miller, la ministre Laanan préfère voir dans cette assertion erronée un signe de légèreté du MR plutôt qu’un propos sciemment mensonger ».
Bref, ça cogne si dur que si l’on doit organiser un débat entre ces deux là, ce ne sera ni, sur Arte, ni sur TV5, mais plutôt sur AB3 pour « Ca va se savoir »…
16 janvier 2008
23 mars : "mon choix est définitif" dit Verhofstadt

Marcourt est dans les choeurs
15 janvier 2008
André Antoine pas disponible pour la réforme

14 janvier 2008
Le grand saut

L ‘issue est incertaine. Les positions défendues au nord et au sud ne sont en apparence toujours pas conciliables et les 6 mois passés font douter de la pérennité de ce génie belge qui consistait à trouver des dynamiques acceptables par les deux communautés à force de patience et d’imagination.
Ce mardi ils devraient être 18, peut être 20 autour de la table : Yves Leterme, Hermann Van Rompuy, Etienne Schouppe, Bart de Wever, Bart Sommers, Patrick Vankrukelsven, Caroline Gennez, Geert Lambert et Magda Alvoet pour les néerlandophones. Didier Reynders, Armand De Decker, Olivier Maingain, Philippe Moureaux, Jean-Claude Marcourt, Joëlle Milquet, André Antoine et Marcel Cheron côté francophone. Guy Verhofstadt et Jean-Luc Dehaene seront invités permanents.
Ainsi il sera proposé aux 18+2 de commencer par entendre les représentants des communautés et régions (un lot de consolation pour les germanophones dont aucun élu n’est invité dans le groupe des 18), avant d’organiser trois tables rondes successives sur
- la répartition des compétences et leur financement (ce qui relève du fédéral, ce qui relève des régions et comment ces politiques sont financées)
- l’avenir de la région bruxelloise
- le système électoral (faut il un sénat paritaire, une circonscription électorale, une date commune pour les élections régionales et législatives)
Les deux co-présidents pourraient également suggérer d’auditionner des « experts » constitutionnalistes, politologues et économistes pour éclairer les débats.
Voilà pour le premier round. Cela devrait être suffisant pour « sentir » si la mayonnaise communautaire a une chance de prendre ou pas. L’ambiance qui émanera de cette première matinée sera ainsi déterminante. Lors de la dernière tentative du même genre, un « forum » lancé par la violette, la première séance, présidée par Didier Reynders (si mes souvenirs sont corrects Johan Vande Lanotte avait trouvé une excuse pour ne pas venir) avait aussi été la dernière car on n’ avait pas pu se mettre d’accord sur un ordre du jour. Ici Leterme et Reynders font tout pour éviter le piège : pas de note, pas de menu, pas d’agenda. Tout au plus devine-t-on que le succès consisterait à concevoir ces éléments pour le 23 mars. On se doute également que le groupe des 20 n’ira pas très loin. Il devrait laisser rapidement la place à un groupe restreint (5, 7 ou 8 participants, la formule ne semble pas encore clairement arrêtée) au sein duquel les vraies négociations se dérouleront (au passage : ceux qui s’inquiètent de la présence de 4 anciens de la Volksunie dans le groupe de travail seront rassurés en constatant que ces anciens nationalistes ne sont pas invités dans le groupe restreint).
Ce soir les protagonistes s’apprêtent donc à sauter dans le vide. Il est rare qu’un dirigeant politique de grande envergure se lance dans une entreprise sans savoir où celle-ci va l’emmener. C’est le cas cette fois-ci. Et personne ne peut exclure l’échec, au contraire. On pourrait même se risquer à écrire que cet échec est probable, si l’on ne savait qu’en matière communautaire le prévisible se vérifie rarement. Prévenons quand même les lecteurs de ce blog : une nouvelle escalade ne serait pas sans vertus, contraindre les uns et les autres à plus de concessions passera probablement par une nouvelle période de crise.
09 janvier 2008
Une note très bien vendue

Comme toujours, il aurait fallu se méfier davantage. La note ne fut accessible qu’à la mi-journée (et encore, d’abord dans une version en néerlandais, puis peu après 13 heures, en français : ne vous étonnez donc pas d’un certain décalage dans le traitement, j’étais, je l’avoue, plus positif dans mon reportage du journal de 13 heures que dans celui de 19 heures). Dans l’après midi tous les éditorialistes du royaume se retrouvaient au 16 pour un « brieffing » Il faut lire le document pour comprendre que le premier ministre, chouchou des francophones dans les sondages a en réalité remis une contribution très flamande.
Il faut ainsi faire la liste des matières que Guy Verhofstadt en visage de confier aux régions :
- l’assurance chômage (contrôle de la disponibilité, sanctions, montant et durée des allocations)
- les prépensions, crédit-temps et interruption de carrière
- les programmes de remise à l’emploi
- Les Ale et les titres services
- Les congés éducations et l’apprentissage
- Les conventions collectives
- L’implantation des grandes surfaces
- La politique scientifique
- La distribution électrique (jusqu’à 30 000 volts) et celle du gaz
- Le prix de l’énergie
- Sécurité routière : les limites de vitesse, les normes de sécurité, le fonds des amendes, le contrôle technique et le permis de conduire
- Justice : la formation des magistrats, le droit sanctionnel de la jeunesse
- Les allocations familiales
Ouf. Belle liste, qui reprend en réalité l’essentiel de la déclaration du parlement flamand. Compensations ? Le premier propose de re-fédéraliser les normes de bruit, ce qui revient à une belle arnaque puisque les bruxellois perdraient tout levier dans le dossier de l’aéroport de Bruxelles, ainsi que la coopération au développement, qu’aucun francophone ne réclame vraiment.
Reste la création d’une circonscription fédérale (33 députés, et un double bulletin pour tous les belges) et ces fameux critères de convergences, qui n’occupent que 18 lignes sur 19 pages (point 3.7 de la note) et dont il est indiqué qu’ils seront introduits pour « certains domaines stratégiques cruciaux (…) pour éviter que de nouvelles distorsions néfastes ne surgissent entre les communautés et régions ». Un peu flou non, pour une grande idée ?
Même topo sur BHV. La scission pure et simple. Seuls les habitants des 6 communes à facilités voteraient avec les bruxellois (la note ne précise pas si cela concerne les nouveaux arrivants). Pour faire bonne mesure Guy Verhofstadt indique que la circonscription fédérale fait partie du compromis (une seule mesure vendue à deux endroits distincts de la note, vous croyez que cela ne se voit pas ?) et préconise une solution négociée pour l’inspection des écoles de la périphérie. Enfin, pas question de toucher aux frontières des régions : la communauté urbaine de Bruxelles est une manière polie de refuser l’élargissement.
Conclusion : Guy Verhofstadt n’est, contrairement aux apparences, pas moins flamand qu’Yves Leterme. C’est une réalité que les francophones doivent prendre en compte : le programme régionaliste est porté par tous les partenaires du nord. Et si le ministre du budget passe parfois pour rigide et sans imagination, le premier ministre est tellement porté sur la communication qu’il ressemblait (hier en tout cas) à ce vendeur de voiture qui tente de vous faire croire qu’il vous propose un modèle flambant neuf alors qu'il vous refourgue une vieille occasion.
08 janvier 2008
Joëlle Milquet pan d'or
Faux cartel et véritables convergences
Tant Joëlle Milquet qu’Elio Di Rupo démentent bien sûr tout accusation de cartel. Elio Di Rupo indiquait ce lundi en conférence de presse que, s’il n’entendait pas s’abaisser au jeu des petites phrases, il trouvait celle-ci particulièrement « désobligeante ». « Nous, nous ne parlons pas de cartel quand nous évoquons les relations entre le MR et Ecolo ajoutait-il avant de glisser : c’est curieux cette façon de faire porter la responsabilité de son échec sur autrui ».
Le bon mot a ses limites. Les remous provoqués par l’interview de Philippe Moureaux, et la réaction indignée du CDH suffisent à eux seuls à démentir l’idée d’un cartel. Si celui ci existait réellement, Didier Reynders en serait d’ailleurs la première victime. Avec 30 sièges de députés un cartel PS-CDH serait en position de revendiquer le leadership francophone.
A la lumière des dernières déclarations, il existe même, me semble-t-il, plus de proximité entre PS et MR qu’entre PS et CDH. Les deux plus grands partis francophones ont désormais clairement fait savoir qu’ils étaient disponibles pour une discussion « sans tabous » sur les questions institutionnelles, des messages clairement destinés à leurs partenaires flamands. Quand Philippe Moureaux indique qu’il vaut mieux accepter une grande réforme de l’état il est en réalité très proche des formules utilisées par Didier Reynders il y a quelques mois.
04 janvier 2008
Magnette double Dupont

Il y a même au gouvernement fédéral un ministre qui a du s'étrangler en lisant les interviews de Magnette : son camarade Christian Dupont. Vérifiez la liste des compétences : le fonds mazout relève du ministre de l'intégration sociale, pas de celui de l'énergie. Magnette a donc fait des propositions en marchant sur les pieds de son voisin carolo. Pas sûr que celui ci apprécie.
On retiendra de l'épisode que l'ex-politologue est déjà au combat, et que le terrain médiatique ne lui fait pas peur. On peut même deviner que c'est sans doute sa mission : apparaître rapidement comme un nouveau porte drapeau des valeurs de gauche au sein du gouvernement. Et que Paul Magnette n'aime pas perdre de temps.
03 janvier 2008
Leurs voeux en ligne
Au MR, un relookage du site avec la direction du parti en père noël bleu et un petit mot de Didier Reynders. Au PS, trois petites lignes, et un texte un peu plus long sur le blog d'Elio Di Rupo. Au CDH, la cata : rien de rien. Visiblement, sur internet, les humanistes sont restés en 2007.
Seule innovation à Ecolo, avec une carte interactive (il faut cliquer sur le bonhomme de gauche pour passer au tableau suivant).
Dans l'ensemble, on peut donc quand même mieux faire.
Du coup les voeux du groupe Vers l'Avenir font penser que les journalistes, ont parfois plus d'imagination que les politiques ( les confrères se sont même bien lâchés, chapeau).
01 janvier 2008
Yves Leterme ne chômera pas début janvier

Deuxième rendez vous pour Yves Leterme : le dossier des nuisances aériennes. Fin décembre celui qui est aussi désormais ministre de la mobilité a confirmé une décision du ministre Renaat Landuyt sur l’utilisation de la piste 02 le samedi, à la grande colère des riverains de la périphérie ouest. Par ailleurs la cour de cassation devrait se prononcer ce jeudi sur la validité de l’arrêt de la cour d’appel qui en 2006 estimait que les nuisances devaient être équitablement réparties. Si l’arrêt est cassé le dossier reviendra donc sur la table du gouvernement. Leterme devra alors relancer une négociation entre le fédéral, la Flandre et la Région Bruxelloise. Et se retrouvera à table avec Charles Picqué, Evelyne Huytebroeck et Chris Peeters. Soit, à l’exception de Landuyt, les mêmes acteurs qu’il y a un peu plus de 2 ans. Sauf que la responsabilité de la négociation appartiendra cette fois à monsieur 800 000 voix. Un beau galop d’essai avant de lancer les débats institutionnels. Un tremplin en cas de réussite, qui permettrait à Yves Leterme de prouver qu’il peut, lui aussi, conclure des accords avec les francophones. Ou un caillou de plus dans sa chaussure en cas de blocage.