27 février 2008

Leterme I, sans SPA ni ecolo


Yves Leterme devrait sortir ce jeudi de l’hôpital et reprendre une vie politiquement active dès la semaine prochaine. Son parti n’a pas attendu pour remettre un peu de pression : pas de gouvernement si le CD&V n’obtient pas de réforme de l’état conséquente. Ces propos, tenus au parlement flamand, ressemble avant tout à une diversion au lendemain du lâchage de la NVA. Les francophones feraient bien malgré tout de ne pas sous-estimer l’avertissement. Pas parce que l’on pense sérieusement à retourner aux urnes, argument qui en l’état actuel relève de la menace gratuite (aucun parti n’y a vraiment intérêt, ce n’est pas moins vrai pour le CD&V que pour les autres, et les finances de la plupart des formations politiques ne permettent pas de payer deux campagnes électorales à quelques mois d’intervalles) mais parce qu’un échec des négociations communautaires exacerbera les passions et nous précipiterait dans une aventure incontrôlable après 2009.

Ces jours-ci les commentateurs s’interrogent aussi sur la forme que prendra le gouvernement Leterme I. Ce mardi, invitée sur Bel RTL, Joëlle Milquet suggérait d’approcher le SPA. D’autres évoquent l’appoint d’Ecolo et de Groen. Des contacts que je peux avoir avec les uns et les autres je retire le sentiment qu’aucune de ces pistes n’est sérieusement envisageable. Une négociation avec le SPA se heurterait au refus du VLD (les libéraux du nord et du sud ont suffisamment dit leur refus d’un tripartite classique pour ne pas avaler sans douleur cette couleuvre). Ecolo ne peut pas envisager de monter dans un gouvernement qui laisse planer le doute sur un prolongement des centrales nucléaires (pour écrire vrai le doute n’est même plus permis, puisqu’il s’agit de monnayer auprès d’Electrabel cette prolongation).

La pentapartite actuelle se maintiendra donc probablement, même si elle est un peu juste coté flamand (42 députés, il en faut 45 pour décrocher la majorité dans le groupe linguistique flamand). Guy Verhofstadt lors du journal de RTL TVI a clairement indiqué qu’il ne voyait pas où était le problème « nous avons une majorité » a indiqué le premier en précisant que le groupe octopus allait au delà des deux tiers nécessaire pour le vote d’une réforme de l’état. En clair SPA et Ecolo apporteront leur soutien au cas par cas pour les questions institutionnelles quand c’est nécessaire, et c’est suffisant. Au passage notez que le premier a bien confirmé qu’avec ou sans la N-VA il céderait son fauteuil à Yves Leterme. La question de soutenir ou non Didier Reynders ne se pose donc pas. Sans le soutien du PS et du CDH, et avec une indifférence polie du coté du VLD le ministre des finances sait qu’une candidature au poste de premier ressemblerait à un suicide politique.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne passerais pas mes vacances avec Reynders (et dieu sait si je ne vote pas pour lui) mais quand je pense que les "défenseurs des francophones" préfèrent voir un Flamand honni en Wallonie succéder à un autre Flamand au poste de premier ministre comme depuis des décennies plutôt que de voir un francophone certes d'un autre parti le devenir, je me dis que les francophones n'en ont pas fini de "faire le premier pas", "donner des gages" et "cultiver l'art du compromis".

Ce qu'on pourrait résumer comme suit : "demandeurs de rien et accepteurs de tout".

Il est vrai que la survie en politique francophone est surtout alimentaire, l'affaire Uyttendaele l'a assez montré. Finalement, Madame Houard et ses casseroles est très représentative de notre monde politique francophone, elle a donc bien raison de continuer à représenter la vague "plutôt baisser son pantalon que lacher la Belgique".

De toute façon que ce soit clair : à chaque réforme de l'état, les Flamands demandent 100 et comme ils n'obtiennent que 50, les francophones crient victoire. Ensuite les Flamands exigent à nouveau 100 et ainsi de suite.
A force, les Flamands vont de plus en plus loin, mais "chut", il faut préserver la Belgique à tout prix !

Pourquoi au fait ?

Anonyme a dit…

La Flandre était préparée à l'idée d'avoir un premier ministre francophone. L'exploit de Reynders est de s'être fait détesté autant par les Flamands que par les Francophones. Moi je dis chapeau.

Anonyme a dit…

Il n'est pas détesté des Flamands, bien loin de là.
Le problème est que Reynders est détesté par Di Rupo et Milquet; Di Rupo est détesté par Reynders, De Wever et d'autres politiciens flamands; Milquet est détestée par Reynders et la quasi totalité des politiciens flamands.

Les politiciens francophones n'ont que ce qu'ils méritent et nous avec pour les avoir élus.

Quand, dans une particratie comme la notre, on a un parti libéral incapable de même suggérer d'interrompre le système d'allocations de chômage à vie, un parti centriste qui détricote le système des titres-services et un parti socialiste monarchiste, affairiste et sclérosé dans des combats des années 50, il est évident que la dégringolade du Sud du pays n'est pas prête à s'arrêter.

Si je n'habitais pas ce pays, je trouverais cela une expérience intéressante que d'observer un pays développé de l'Europe occidentale rongé par la particratie occupé à se suicider politiquement et économiquement.

Mais là, je manque un peu de recul...