20 juillet 2007

Rénovation, confirmations et ambitions


Rudy Demotte est donc le nouveau patron de la région wallonne. Il a deux ans pour réussir et cela ne sera pas évident. Le parcours de Demotte est jusqu’ici un sans faute : responsable des jeunes socialistes, parlementaire, ministre à la communauté, puis gestionnaire du portefeuille ultra-sensible de la sécu, il n’a jamais trébuché. L’homme est décrit comme rigoureux et fiable, mais parfois un peu terne dans sa communication. Reproche que je nuancerai : Demotte est austère dans son expression orale, mais suit attentivement les nouvelles technologies (le premier reportage dont j’ai souvenir avec lui concernait l’utilisation d’internet par les élus) et se lâche de temps en temps sur son blog. Son récit de l’avant dernier conseil des ministres et des prestations de serment à la chambre vaut le détour.

Cette fois-ci le pari est différent : Demotte ne doit pas seulement gérer, mais aussi incarner un gouvernement. Plus difficile encore : il devra faire la synthèse entre CDH et PS, et faire coexister deux poids lourds liégeois qui ont pu rêver d’avoir son poste. Ce jeudi la déception de Jean-Claude Marcourt était palpable. Son nouveau ministre président devrait veiller à ce qu’elle ne se transforme pas en amertume. Demotte devra donc être capable d’affirmer son leadership tout en donnant à ses lieutenants l’occasion d’exister… dans une période ou Jean-Claude et Michel pourraient avoir à cœur de se placer pour la tête de liste liégeoise aux prochaines élections régionales, c’est déjà tout un programme… On glissera au passage que désigner un ministre président liégeois dans de tells circonstances n'était sans doute pas rendre service à la fédération liégeoise du PS...

Le maintien de Daerden et Marcourt dans leurs fonctions actuelles (symboliquement, un peu augmentées) devrait permettre au gouvernement wallon de rester immédiatement opérationnel. On notera d’ailleurs qu’Anne Poutrain reste chef de cabinet du ministre-président : Demotte s’inscrit bien dans les pas de Di Rupo.

Le même raisonnement peut s’appliquer à Marie Arena : outre une communication basée sur la stabilité le président du PS ne souhaitait sans doute pas se désavouer ni sembler donner raison, beaucoup plus tard, à une presse qui s’était embrasée sur une douche qui semble aujourd’hui assez anecdotique.

Enfin, en sortant deux nouveaux noms de son chapeau le président du PS apporte la touche de nouveauté nécessaire à tout remaniement… et indique clairement aux carolos qui devra désormais conduire les troupes socialistes dans la première ville de Wallonie. Invité sur Bel RTL Paul Magnette le reconnaissait à demi-mot. Marc Tarabella, bourgmestre d' Anthines, faisait de son coté partie du comité de soutien à Ingrid Betancourt.


NB : C’est l’avantage et l’inconvénient du blog : les archives sont en accès libre. Je viens donc de revenir 3 semaines en arrière (le 27 juin pour être précis) pour relire mes pronostics de l’époque sur le remaniement annoncé des gouvernements wallon et de la communauté. J’avais vu juste sur Rudy Demotte, mais je m’étais planté sur la communauté française. Mes prévisions pour Claude Eerdekens, Christiane Vienne, Laurette Onkelinx et Fadila Laanan étaient correctes. Pas pour Christian Dupont. Au total 5 sur 7… Bien sûr je dois reconnaître que je n’avais vu venir ni Paul Magnette ni Marc Tarabella (pas plus il y a deux jours qu’il n’y a trois semaines, soyons honnête) , mais quand je vois que certains collègues avançaient toujours le nom de Jean-Claude Marcourt pour présider la région jeudi matin, ce n’est pas si mauvais…

1 commentaire:

Philippe De Fooz a dit…

2 lignes d' humeur:
Marcourt pourrait faire mieux et plus utile mais hors PS;
On est tjs pas débarrassé de la cata Arena :on s'enfonce dans la médiocrité et le retard pr aux voisins, sous prétexte d'égalitarisme.