27 juin 2007

Le reclassement



Le parti socialiste s’apprête à vivre une réorganisation douloureuse. Dans moins de 3 semaines Elio Di Rupo sera plus que probablement confirmé à la tête du PS. Seul le « parvenu » Jean Pierre De Clerq le défiera « pour l’honneur ». Quatre autres candidatures déposées n’ont pas été retenues (il faut être membre du PS depuis 5ans pour pouvoir se présenter à l’élection).

L’élection est elle jouée d’avance ? Oui bien sûr. Mais le score d’ Elio Di Rupo ne sera pas sans importance. Une contre performance ou une participation faible limiterait son champ d’action pour les étapes suivantes. Le président du PS a besoin d’un plébiscite pour retrouver toute son autorité sur des fédérations qui gardent une grande autonomie et des barons qui guettent les signes de son inéluctable affaiblissement (la seule question quand on est sur la plus haute marche d’un podium c’est de savoir quand on va en descendre : tous les hommes politiques savent qu’on reste rarement numéro 1 à vie, à moins de perdre le sens des réalités).

L’après 11 juin a déjà commencé. Dès qu’il sera réélu Elio Di Rupo pourrait engager un remaniement des équipes PS dans les gouvernement de la région wallonne et de communauté française. Puisque nous ne sommes que très peu à lire ce blog, et que je peux compter sur votre discrétion et votre bonne disposition vis à vis de l’auteur de ces lignes, livrons nous au petit jeu des pronostics (les commentateurs adorent cela, je n’ai pas la prétention d’être moins joueur que mes collègues).

Si les socialistes quittent le fédéral il faudra donc trouver une nouvelle visibilité pour Laurette Onkelinx, Rudy Demotte, André Flahaut, Christian Dupont, Anne-Marie Lizin et Didier Donfut. Pas simple.

Le scénario le plus en vogue veut que Jean Claude Marcourt prenne la président du gouvernement wallon tandis que Rudy Demotte obtiendrait celle du gouvernement de la communauté. Plausible. Osons en un autre : Demotte à la région, et un liégeois à la communauté (Daerden aurait alors plus le profil). Et signalons que ces deux propositions éloignent Rudy Demotte de la scène fédérale, ce qui n'est peut être pas l'intérêt du PS à long terme ( Demotte est l'un des rares bons bilingues et son expérience ministérielle n'est pas perçue négativement en Flandre). Dans tous les cas de figure Marie Arena perdrait la direction de son gouvernement, sanction logique puisque ses performances électorales se font toujours attendre. Elle devrait néanmoins conserver le portefeuille de l’enseignement (dans le cas contraire, c’est un assassinat politique).

Toujours à la communauté Claude Eerdekens devrait également faire les frais du remaniement (il a d’ailleurs fait campagne aux communales en assurant à ses électeurs que son mandat de bourgmestre était plus important que son macaron ministériel, ce serait donc logique). Fadila Laanan, avec un score honnête au sénat et des milieux culturels qui jugent son bilan ministériel positivement devrait être épargnée t pourrait même bénéficier d'une compétence bruxelloise.

A la région Christiane Vienne est sur un siège éjectable. La gestion de l’Awiph ne plaide pas en sa faveur. Christian Dupont pour la remplacer ?

Laurette Onkelinx, dont on a souvent pensé qu’elle pourrait succéder à Philippe Moureaux, semble ne pas vouloir brusquer les étapes. Elle n’envisagerait donc « que » de siéger à la chambre… peut être comme chef de groupe. Certains de ces anciens collègues du gouvernement n’auraient pas la même sagesse et auraient déjà fait savoir qu’ils attendaient d’être « recaser »… Faites les comptes : il n’y aura pas assez de place pour tout le monde.

Encore faut-il préciser que le penchant naturel du président du PS le pousse souvent à sortir quelques « surprises » de son chapeau. Il ne faut ainsi pas négliger l’idée qu’un capitaine d’industrie s’installe à Namur pour dynamiser le plan marshal et crédibiliser l’idée d’une reprise wallonne. S’il avait été au mieux de sa forme c’est même sûrement cette solution là qui aurait eu la préférence d’Elio Di Rupo : elle aurait taire toute critique sur son « abandon » de la Wallonie (il y eu sur ce thème là un édito sanglant de Luc Delfosse dans le Soir). Et elle évitait de mettre en selle un futur concurrent pour le boulevard de l’Empereur.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Elio Di Rupo a donc soigneusement "balisé" sa réélection. Quant à l'aspect démocratique de l'opération, chacun en jugera.
Pour le reste, la "distribution de fromages" annoncée en dit long sur la conception qu'on a au PS, mais forcément rien que là, sur la conception qu'ont tous ces responsables politiques des mandats qui leur sont confiés....

Anonyme a dit…

Auriez-vous les noms des candidats qui ont été refusés? Je me suis posé plusieurs fois la question entendant sur les ondes chaque fois la meme version.

Merci