23 septembre 2007

Rencontre indispensable

Herman Van Rompuy est au pied du mur. Ce lundi, s’il veut éviter l’échec, l’explorateur doit impérativement réunir les 4 composantes de l’orange bleue, et obtenir que la réunion ne s’achève pas par un claquement de porte. Faute de réunion à 4 constructive, il faudra constater que sa mission est un fiasco.
Car cela fait maintenant 3 semaines que l’explorateur consulte. Avec la méthode qu’il a choisi et sur les thèmes qu’il a jugé prioritaires. Et après trois semaines de palabres exclusivement consacrées à BHV et aux réformes institutionnelles l’explorateur n’est pas en mesure de produire le moindre résultat.

Officiellement francophones et néerlandophones ne se sont croisés qu’à une seule reprise en trois semaines. Toujours officiellement, les progrès enregistrés sur les deux dossiers ne permettent pas de dessiner les contours d’un accord, même partiel. Seul point positif : tout le monde parle avec Herman. C’est maigre. Cela l’est d’autant plus que des pièces sensibles de l’échiquier, comme Olivier Maingain sont laissées de côté, que l’on ne sait toujours pas si la majorité compte travailler avec une majorité simple ou des deux tiers, et que le programme socio-économique et les questions de société sont restés dans un placard (imaginer que la diminution du nombre de fonctionnaire ou la mise en place d’une nouvelle politique d’asile tels qu’ils figurent dans certains programmes pourront se négocier en quelques heures relève d’un optimisme béat).

On peut bien sûr admettre que les négociateurs ont besoin de discrétion pour progresser. A condition que la discrétion demandée, et obtenue, ne serve à camoufler les difficultés et l'absence de volonté d'aboutir. Après trois semaines l’opinion publique est en droit d’attendre qu’on lui confirme que les négociations progressent et que la formation d’un gouvernement est envisageable… ou le contraire. Vendredi dernier le silence imposé aux négociateurs amenait chez l'observateur que je suis un sérieux malaise : en fonction des interlocuteurs rencontrés on entendait tout et son contraire sur les chances de réussites de Van Rompuy. En l'absence d'éléments tangibles et vérifiables (un document commun que les 4 partenaires accepteraient de discuter par exemple) il est impossible de trancher entre optimistes et pessimistes, et c'est bien cela le problème.


Dans un pays où l’on vote avant la mi-juin, il n’est pas sain que le gouvernement en affaire courante s’attèle désormais au budget de l’année suivante (ce que Freya Vanden Bosche et Guy Verhofstadt doivent pourtant maintenant envisager sérieusement) et que l'on ne sache toujours pas si le gouvernement orange bleue est plus qu'un concept. Imaginez qu’une véritable crise (une grande entreprise en faillite, un scandale sanitaire, une catastrophe écologique, une grève des routiers, un attentat, etc…) survienne dans de telles circonstances…cela achèverait de décrédibiliser l’Etat et ceux qui en ont la charge.


Pour convaincre qu’il ne fait pas du surplace (et que l’on est donc toujours derrière la ligne de départ) l’explorateur a donc besoin d’un progrès visible au moment où il se rend chez le roi pour la 4ième fois. C’est vital pour lui et pour le CD&V : dans le cas contraire le parti social-chrétien flamand risque de perdre la main.


Aucun commentaire: