12 mars 2008

Le casting de Leterme Ier


Je l’ai déjà souligné sur ce blog : Joëlle Milquet n’exclut plus de monter au gouvernement, et pourrait même envisager de cumuler un temps un poste ministériel avec la présidence de son parti. Ce mardi matin le journal De Tijd croyait l’affaire entendue : Joëlle serait ministre de la justice et présidente croyaient savoir les confrères. La présidente du CDH a dégainé un communiqué particulièrement acerbe ( raison pour laquelle il n'est sans doute pas publié sur le site du parti) à l’égard du quotidien financier indiquant que les "speudo-informations" n'avaient pas été vérifiées auprès du CDH : difficile de démentir plus violement.

La réalité est sans doute plus nuancée. Oui, madame non n’exclut plus de monter au sein de l’équipe gouvernemental. Non, il n’est pas acquis qu’elle puisse cumuler les deux fonctions, une partie de son entourage lui déconseillant même fortement de le faire. Seul un cumul limité dans le temps (pour permettre la préparation d’une élection présidentielle interne) semble envisageable. En cas de cumul prolongé Joëlle Milquet ne pourra plus se plaindre d’un agenda débordé ou vie de famille et vie politique sont parfois en concurrence. Autre nuance à apporter à l’article du Tijd : la justice n’est pas le département le plus envisageable. Ces derniers jours c’est plutôt l’intérieur qui était envisagé, et la présidente humaniste semblait avoir marqué un certain intérêt pour ces matières. Du coté de Patrick Dewael, titulaire actuel du poste, un conseiller concédait même que quitter ce ministère « ne serait pas un drame » pour son patron.

Si Joëlle réfléchit, elle n’est pas la seule. Didier Reynders par exemple aimerait gonfler son portefeuille, histoire de rappeler qu’il est bien le numéro 2 du gouvernement. Outre les réformes institutionnelles le président du MR souhaiterait ajouter le budget aux finances. Scénario idéal dans son esprit : un ministre du budget a l’œil sur toutes les dépenses de ses collègues, et peut même les freiner de temps à autre. Le CD&V n’est pas chaud, la sortie d’Hendrick Bogaert (qui reprochait ce weekend au président du MR de faire trop de choses à la fois) avait peut-être l’ambition de le souligner (signe de crispation : ce député, croisé au parlement reste désormais prudent et se refuse à « en remettre une couche »). A défaut de budget le ministre des finances pourrait recevoir le département des entreprises publiques.

Coté VLD Vincent Van Quickenborn a toutes ses chances de devenir ministre. Au CD&V Inge Vervotte semblait intéressée par le portefeuille de l’emploi mais pourrait finalement conserver ses attributions actuelles.

Pour un casting complet, ajoutez un secrétaire d’état par formation politique. Olivier Chastel pour le MR est le nom le plus cité. S’il devait décliner la proposition le poste pourrait être proposé au FDF (Bernard Clerfaydt est mis en avant par Olivier Maingain) mais cette option n’est pas la seule sur la table (le FDF pourrait ne rien obtenir dans le gouvernement mais avoir l’assurance de conduire la liste aux élections régionales de 2009). Au CDH Melchior Wathelet tient toujours la corde mais les noms d’Anne Delvaux et Maxime Prévost restent régulièrement cités. Karine Lalieux ou Joëlle Kapompole pour le PS pourraient compléter l’équipe, mais l’on sait qu’Elio Di Rupo dans ce genre d’exercice aime provoquer la surprise.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Concernant Vervotte, je n'ai toujours pas compris l'intérêt de son portefeuille. Pourquoi la fonction publique n'est-elle pas intégrée au ministère de l'emploi?

Unknown a dit…

Ce n'est pas le portefeuille le plus disputé. Mais attention :Inge Vervotte gère la fonction publique ET les entreprises publiques. Le premier terme recouvre la gestion des fonctionnaires de l'état fédéral, le second la tutelle sur des entreprises qui n'ont rien d'anecdotique (la SNCB par exemple). Le département de l'emploi (aujourd'hui géré par Josly Piette, CDH) s'occupe des grandes politiques de l'état fédéral à propos du chomage ou des conditions de travail, assure la coordination avec les gouvernements régionaux ainsi que le suivi de la concertation sociale. Cela concerne davantage les travailleurs du secteur privé, lier les deux départements ne me semble donc pas incontournable.

Vincent a dit…

Je m'etonne qu'on puisse cumuler Finances et Budget. Il me semblait qu'il etait plus sain que ces departements soient tenus distinctement par 2 personnes differentes.