27 avril 2007

Fallait-il faire le "débat national" ?


Il y a bien sur ce couac technique pour lequel la chaîne a du s’excuser auprès des téléspectateurs avant de programmer une nouvelle diffusion sous titrée (si j’ai bien compris une opération sur le fichier son a endommagé les paramètres de mixage qui n’ont donc pas été transmis correctement vers notre site de diffusion à Luxembourg). Il faut y ajouter désormais le courroux du mouvement réformateur (vous pouvez lire ici le point de vue d’Hervé Hasquin) qui menace de déposer plainte devant le conseil supérieur de l’audiovisuel. Le but de ce blog n’est pas de polémiquer avec le président du MR : ses commentaires relèvent du débat politique je ne porterai pas de jugements (tout au plus soulignera-t-on que la dénonciation par les partis politiques d’un éventuel parti pris des médias est un grand classique des campagnes électorales et que François Bayrou, pour prendre un exemple étranger, a su en tirer un très bon profit). Pour éclairer les lecteurs de ce billet je voudrai néanmoins apporter quelques précisions sur le partage du temps d’antenne.


La couverture de la campagne électorale se divise en deux périodes : une période de prudence, au cours de laquelle nous respectons les équilibres de l’assemblée sortante, et une période de campagne à proprement parler où nous nous efforçons d’arriver à une égalité de traitement entres les formations démocratiques.
Le « débat national » intervient donc dans la première période dite de « prudence » (la période de campagne débute 40 jours avant l’élection, donc, pour ces législatives 2007, le premier mai). Durant cette période pas d’égalité de traitement entre les formations politique mais un équilibre correspondant au rapport de force des élections de 2003. Dans cette période il faut comptabiliser le débat national ET le grand défi de Louis Michel. Le temps de parole PS/MR ne semble pas, vu de mon bureau, si déséquilibrée.

A la question "fallait-il faire le débat national ?", la réponse est forcément oui.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, il fallait faire ce débat national. La fausse émission spéciale de la RTBF en décembre 2006 aura eu pour mérite d'inciter les médias à s'intéresser davantage à ce qui se passe dans l'autre communauté. Il y avait déjà eu l'accord de collaboration entre Le Soir et De Standaard. Cette émission commune VTM/RTL-TVI était une bonne initiative, où Elio Di Rupo et Yves Leterme ont été assez constructifs, selon moi. Cela devrait avoir lieu plus souvent : pourquoi pas un débat Yves Leterme/Didier Reynders ou Elio Di Rupo/Guy Verhofstadt?

Anonyme a dit…

Je répond "NON", pour principalement deux raisons :

- Il ne s'agit pas d'un débat "électoral", puisque le belge ne peut voter que pour un seul des candidats. (Yves au nord, Elio au sud). En général, dans un débat électoral, le politiciens se distinguent par leur appartenance politique. Ici, le trait distinctif est d'ordre communautaire. (j'ai plus appris sur la manière dont les deux communautés se perçoivent, que sur le programme respectif des deux politiciens).
C'est pourquoi il s'agit selon moi plus d'une émission traitant de la fracture communautaire que des élections prochaines..

- Je regrette l'effet d'annonce tonitruant. Cela participe selon moi à la spectalurasiation de la politique, dont celle-ci n'a pas besoin..

Voilà.. c'est mon avis mais je serai ravi d'en débattre..

Nic

pixeline a dit…

Faire des débats, oui, certainement, c'est bien de créer les conditions pour que les idées s'expriment et que l'on place ces experts de la com' qui nous gouvernent face à leurs meilleurs contradicteurs: leurs pairs.
Mais au final, je déplore:

- les problèmes techniques;
- le manque d'argumentation objective de la part des 2 protagonistes: chacun lance ses convictions à la face de l'autre, personne n'est constructif;
- le fait qu' EdR soit ministre-président/président de parti brouille les cartes. Je comprends la colère de Reynders. Vous invitez EdR parce qu'il est le ministre président de la Wallonie mais il est surtout un candidat à l'élection.

Je me demande s'il n'aurait pas été plus judicieux d'inviter le chef de la majorité au pouvoir en Flandre Vs. le chef de l'opposition en Flandre Vs. le chef de la majorité au pouvoir en Wallonie Vs. le chef de l'opposition en Wallonie? Un débat à 4 plutôt qu'à 2, majorités et oppositions mélangés, aurait permi de dépasser les clivages linguistico-communautaires.

Franchement, l'émission me semblait plus être un pseudo match de boxe, avec chaque camps son champion, qu'un débat d'idées.

my 2 cents...

Anonyme a dit…

Certes, oui.
Mais pourquoi ne pas avoir simplement utilisé des sous-titres, comme VTM, chaîne que j'ai été forcée de regarder.
RTL n'aurait pas perdu ma moitié (!) de ses 400.000 auditeurs.

Anonyme a dit…

La question principale n'est pas l'opportunité d'un tel débat mais bien sur la forme. Comme Hervé Hasquin, le premier épisode commence sur la RTBF où Elio a 22 minutes de temps d'antenne. Je compte sur les 22 minutes, 10 minutes de constat sur l'état de la Wallonie et 12 minutes sur le projet socialiste aux prochaines élections. Dès lors, je considère que les 1é minutes affectées à la campagne PS devrait être comptabilisée dans un temps de parole ; sans compter que la parole a été redonné ensuite à JC Marcourt (PS). De plus, les questions des téléspectateurs n'étaient pas toutes négatives. Enfin, je suis assez choqué par la prestation de J. Montay, "journaliste politique" ; elle servait de passe-plat. Elle n'a pas relancé Elio quand il ne répondait pas aux question, elle n'a pas rebondit quand Elio disait une contre-vérité évidente, etc. Un animateur TV aurait pu être à sa place...on aurait vu aucune différence sauf qu'ici la RTBF a donné une caution journalistique à l'émission. Votre avis sur cette émission Fabrice ?
En ce qui concerne le débat national de RTL, je le trouvais déjà plus intéressant. Excepté le problème technique, c'était mieux. Par contre, je me demande en quoi il est intéressant d'avoir un débat sur les régions à la veille d'élections législatives et non régionnales. De plus, je suis Bruxellois et j'ai été choqué que ma Région ne soit pas représentée et donc aussi défendue. Pour moi, ce débat n'était donc pas national. Excepté la thématique communautaire, ce débat n'a rien apporté de neuf et ne présentait aucun intérêt à la veille du 10 juin.
Il est fondamental que les médias francophones organisent des débats contradictoires entre les 4 partis démocratiques car contrairement à la France, notre scrutin est proportionnel, non uni-nominal et à un seul tour.
A quand de tels débats sur nos chaînes francophones ?

Unknown a dit…

Alex, sur je ne porte pas de jugement sur mes collègues, vous le savez. J'ai trouvé l'émission que vous critiquez interessante, mais trop longue. Pas d'accord avec vous sur l'opportunité d'un débat entre les 2 grandes communautés du pays à la veille d'un scrutin fédéral : vous savez bien que les négociations institutionnelles sont l'une des clefs de la formation du prochain gouvernement. Ce débat nord-sud est donc l'une des dimensions principales de la campagne en cours. Quand aux débats intra-francophones, ils seront organisés pendant la période de campagne.

Anonyme a dit…

La gauche a-t-elle crié quand RTL a consacré un "Grand Défi" exceptionnel à Louis Michel? Y a-t-il eu des réactions?

Anonyme a dit…

Je trouve personnellement que l'idée du débat était bonne, mais le moment un peu mal choisi.
Il faut quand même reconnaître que sur deux semaines, Elio Di Rupo a eu la part belle sur les chaînes francophones sous sa casquette de ministre-président, alors qu'il est principalement candidat!
Et puis, la situation de la Wallonie, ce n'est pas seulement l'avis de son ministre-président.
Donc perso, je trouve l'idée bonne, le moment discutable et la forme à revoir

Anonyme a dit…

La question n'est gauche ou droite...je suis d'ailleurs étonné que le CDH et Ecolo ne réagissent pas.
En ce qui concerne le grand défi de L. Michel, il s'est déroulé il y a plusieurs semainaes et non à moins de 50 jours d'un scrutin. Je trouve bizarre la position d'RTL à ce sujet ; des médias francophones rompent le cordon sanitaire en interviewant M. Dewinter à Paris au Congrès de JM Le Pen et refuse d'interviewer notre ministre des Finances sur la nouvelle déclaration fiscale car nous sommes en période de prudence.
Je rigole...pardon je suis mort de rire !

Unknown a dit…

A Alex : je dois vous corriger. La première pédiode, que je nomme période de prudence ci dessus, commençait le 10 mars. Le "grand défi" de Louis Michel en fait donc bien parti, au même titre que le débat national.