30 septembre 2007

Van Rompuy, colonne vertébrale de la négociation


Yves Leterme, comme RTL TVI vous l'annonçait samedi dès 19 heures, est donc à nouveau formateur. C'est à lui qu'incombe la responsabilité de faire mûrir l'orange bleue. Cette deuxième chance est la dernière et l'homme le sait. On n'ose pas écrire que la négociaiton repart sur de bonnes bases, et le pari est loin d'être gagné, même si un pas important a pu être franchi grâce à Herman Van Rompuy.


En un mois Yves Leterme n'a pas regagné la confiance de tous les partenaires, loin de là. Son absence de prise de position publique dans le débat entre participationnistes et régionalistes au sein du cartel CD&V-NVA inquiète coté francophone. Pire, certains acteurs n'excluent pas qu'il soit à l'origine de l'une ou l'autre fuite dans la presse flamande.


Yves Leterme est malgré tout sans doute capable de rebondir. Son "mea culpa" dans l'affaire de la "brabançonne" prouve qu'il est capable de reconnaitre ses erreurs lorsque c'est nécessaire. C'est une qualité, elle ne sera pas suffisante. Jusqu'à aujourd'hui Yves Leterme n'est pas parvenu à modifier son image de "flamand pressé et peu respectueux des francophones" (on caricature un peu, mais c'est l'image qu'il donne au sud). Au passage on s'étonnera qu'il n'ait pas encore croisé la route d'un docteur en communication qui lui prodiguerait quelques conseils de base : ne pas donner l'impression de s'enfuir à grandes enjambées devant les caméras detélévision, regarder ses interlocuteurs dans les yeux, éviter de baisser la tête lorsqu'il répond à une question gênante sont autant de recommandations succeptible de le rendre plus "franc" et donc plus sympathique.


En attendant que la chenille flamande se transforme en papillon belge, Leterme pourra continuer à s'appuyer sur Van Rompuy. Si je suis bien informé le président de la chambre co-présidera le groupe des commissaires royaux chargé de déblayer le terrain d'une future réforme institutionnelle. C'est également lui qui devrait organiser la négociation sur BHV au sein de l'accord de gouvernement. Mais que les francophones ne s'y trompent pas. Si Van Rompuy reste actif c'est parce qu'il a la confiance des deux camps : francophones et flamands.


Update le 1er octobre à 16 h : j'avais indiqué dans une première version que l'impôt des sociétés figurait dans cette fameuse note. Il semble que cela ne soit finalement pas le cas, et que c'est l'une des raisons pour lesquelles le CD&V n'a pas marqué son accord sur le document. En revanche le programme de travail mentionne l'impôt sur les personnes physiques.



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous pensez réellement que Leterme est capable de rebondir ? J'en doute. Il est quasi persona non grata en Wallonie et il reste prisonnier de son image "monsieur 800.000 voix" en Flandre. J'ajouterai qu'il est froid, cynique, sans aucun charisme et qu'il est avant tout flamandissime.

Bravo pour votre blog. Je reviendrai.

François a dit…

Une fois de plus, très bon article. Sobre mais pas insignifiant, prenant position mais de manière fondée, nuancé mais pas consensuel. Qu'il est difficile de trouver une opinion un tant soit peu ouverte à M. Leterme en francophonie! Le commentaire posté par M. Collette est révélateur d'un état d'esprit largement répandu dans la presse francophone, ainsi, n'en déplaise à M. Grosfilley, que sur les chaînes de télévision, et auprès de leurs audimats respectifs. Quelle caricature que ce "froid, cynique, sans aucun charisme et (...) avant tout flamandissime".
Je ne sais pas plus qu'un autre si Leterme "saura rebondir", ou plutôt si d'aucuns lui laisseront l'espace de négociation nécessaire. Quant à dire qu'il est "persona non grata en Wallonie"... Voilà qui, dans le vif des discussions, n'est pas propice à calmer les positions!

http://francoisthoreau.blogspot.com

Anonyme a dit…

françois,

Rappelez-vous Martens, Dehaene ou Verhofstadt,
C’était pareil!