L’équipe Leterme est désormais en période d’installation. Vous trouverez ici la liste des ministres et leurs attributions. La confection du gouvernement ayant été abondement commentée dans la presse, ce blog a donc pris un peu de retard, mais permettez moi de revenir brièvement sur les épisodes précédents.
Les flamands hurlent plus que les francophones.
C’est ce qu’affirment tous les négociateurs que j’ai rencontré. En négociation les chefs de file néerlandophones perdraient régulièrement leur calme et manieraient facilement l’insulte. L’ambiance se serait nettement détériorée par rapport aux négociations précédentes (sous l’égide de Guy Verhofstadt pour former le gouvernement violet, mais aussi lors des discussions sur BHV lors de la dernière législature ou à l’occasion du dossier DHL). «On a franchi un cap, il existe désormais un climat ouvertement hostile aux francophones » commente l’un. « Ils n’ont plus aucune éducation : cela crie, insulte, et on se permet même de roter à table » regrette un autre. « Jamais vu ça, commente un troisième : Bart Sommers pique une crise toutes les heures, Yves Leterme est plus mesuré mais il "pète aussi les plombs" de temps à autre, les flamands sont nettement plus irrationnels que nous». Témoignage d’un autre sur les habitudes francophones « On voit tout de suite quand Joëlle s’irrite, mais elle ne crie pas. Elio et Didier ne se sont que très rarement énervés ». Dernière confidence d’un négociateur : «A l’intérieur Reynders était beaucoup plus zen que sur le pas de la porte. Lors de la crise de l’avant-dernière nuit il est même allé dormir ».
Le CDH pris de vitesse par le MR
L’info m’était donnée vendredi soir : le CDH envisage de faire monter Benoît Cerexhe à la communauté française. Idée des centristes : il faut aussi que le gouvernement bruxellois soit représenté au sein de la communauté. Face à Rudy « super wallon » Demotte, le CDH voulait aussi donner un exemple de bonne gouvernance et de coopération transversale. Le soir même une source CDH confirmait qu’un tel scénario était là l’étude mais qu’il était prématuré d’en parler. Raté pour le CDH : « le Soir » a sorti l’info samedi matin. Pire, le MRLB (libéraux bruxellois) en se prononçant dans un communiqué pour un tel remaniement a pris le CDH de vitesse. Si la montée du bruxellois se concrétise rapidement les libéraux pourront donc dire que c’était leur idée. Les centristes sont également confrontés à une difficulté interne : pour permettre à Benoit Cerexhe d’intégrer la communauté, il faut nécessairement retirer l’une ou l’autre compétence à Marie-Dominique Simonet ou Catherine Fonck…
Laurette Chef Scout
L’installation d’un gouvernement, c’est tout un programme. Prestation de serment, photo avec Albert II, photo au parlement, premier conseil d’installation, déclaration au parlement. Dans l’équipe ceux qui sont là depuis 1999 sont assez peu nombreux (Onkelinx et Reynders). D’après les témoignages la vice-première PS a donc pris le premier ministre sous son aile protectrice jeudi en lui indiquant, étape après étape, la marche à suivre « maintenant la photo, maintenant le dossier X, les signatures, etc.. » . Il faut dire que Laurette est assise à droite d’Yves Leterme dans la salle du conseil, une place privilégiée pour lui glisser l’un ou l’autre conseil à l’oreille. Didier Reynders, en tant que 1er vice premier est lui en face d’Yves Leterme… juste à côté de son amie Joëlle Milquet.
Service minimum pour les applaudissements.
Tout le monde s’accorde là dessus : le nouveau premier ministre n’est pas un orateur particulièrement charismatique. Il ne faut pas compter sur Yves pour abuser des trémolos et des formules lyriques propres à enflammer l’auditoire. Le discours de politique générale fut donc à son image : sérieux et sans fioritures. Depuis la tribune de presse où je me trouvais, le spectacle était quand même étonnant, et pour tout dire, presque odieux. On ne s’est pas privé dans les rangs de la majorité pour afficher un réel manque d’enthousiasme. Patrick Dewael va ainsi demander deux fois du café pendant le discours du nouveau boss. Olivier Maingain lit ostensiblement son courrier. Au moment des applaudissements, Elio di Rupo tape dans ses mains assez longuement, mais les travées PS derrière lui sont clairsemées et les parlementaires rouges arrêtent la claque au bout d’une minute. Même attitude sur les bancs du MR, ou Olivier Maingain ne lève pas la tête de son courrier et tapote sur son pupitre sans que l’on sache s’il s’agit vraiment d’un applaudissement. Seuls le CDH et le CD&V applaudissent vraiment. Quelques minutes plus tôt le VLD avait pourtant bruyamment ovationné Guy Verhofstadt lorsqu’Yves Leterme lui avait rendu hommage. Le contraste, je l’avoue, met mal à l’aise. Yves Leterme, qui ne fait que lire un texte approuvé par l’ensemble de la majorité, ne mérite pas çà.
Les flamands hurlent plus que les francophones.
C’est ce qu’affirment tous les négociateurs que j’ai rencontré. En négociation les chefs de file néerlandophones perdraient régulièrement leur calme et manieraient facilement l’insulte. L’ambiance se serait nettement détériorée par rapport aux négociations précédentes (sous l’égide de Guy Verhofstadt pour former le gouvernement violet, mais aussi lors des discussions sur BHV lors de la dernière législature ou à l’occasion du dossier DHL). «On a franchi un cap, il existe désormais un climat ouvertement hostile aux francophones » commente l’un. « Ils n’ont plus aucune éducation : cela crie, insulte, et on se permet même de roter à table » regrette un autre. « Jamais vu ça, commente un troisième : Bart Sommers pique une crise toutes les heures, Yves Leterme est plus mesuré mais il "pète aussi les plombs" de temps à autre, les flamands sont nettement plus irrationnels que nous». Témoignage d’un autre sur les habitudes francophones « On voit tout de suite quand Joëlle s’irrite, mais elle ne crie pas. Elio et Didier ne se sont que très rarement énervés ». Dernière confidence d’un négociateur : «A l’intérieur Reynders était beaucoup plus zen que sur le pas de la porte. Lors de la crise de l’avant-dernière nuit il est même allé dormir ».
Le CDH pris de vitesse par le MR
L’info m’était donnée vendredi soir : le CDH envisage de faire monter Benoît Cerexhe à la communauté française. Idée des centristes : il faut aussi que le gouvernement bruxellois soit représenté au sein de la communauté. Face à Rudy « super wallon » Demotte, le CDH voulait aussi donner un exemple de bonne gouvernance et de coopération transversale. Le soir même une source CDH confirmait qu’un tel scénario était là l’étude mais qu’il était prématuré d’en parler. Raté pour le CDH : « le Soir » a sorti l’info samedi matin. Pire, le MRLB (libéraux bruxellois) en se prononçant dans un communiqué pour un tel remaniement a pris le CDH de vitesse. Si la montée du bruxellois se concrétise rapidement les libéraux pourront donc dire que c’était leur idée. Les centristes sont également confrontés à une difficulté interne : pour permettre à Benoit Cerexhe d’intégrer la communauté, il faut nécessairement retirer l’une ou l’autre compétence à Marie-Dominique Simonet ou Catherine Fonck…
Laurette Chef Scout
L’installation d’un gouvernement, c’est tout un programme. Prestation de serment, photo avec Albert II, photo au parlement, premier conseil d’installation, déclaration au parlement. Dans l’équipe ceux qui sont là depuis 1999 sont assez peu nombreux (Onkelinx et Reynders). D’après les témoignages la vice-première PS a donc pris le premier ministre sous son aile protectrice jeudi en lui indiquant, étape après étape, la marche à suivre « maintenant la photo, maintenant le dossier X, les signatures, etc.. » . Il faut dire que Laurette est assise à droite d’Yves Leterme dans la salle du conseil, une place privilégiée pour lui glisser l’un ou l’autre conseil à l’oreille. Didier Reynders, en tant que 1er vice premier est lui en face d’Yves Leterme… juste à côté de son amie Joëlle Milquet.
Service minimum pour les applaudissements.
Tout le monde s’accorde là dessus : le nouveau premier ministre n’est pas un orateur particulièrement charismatique. Il ne faut pas compter sur Yves pour abuser des trémolos et des formules lyriques propres à enflammer l’auditoire. Le discours de politique générale fut donc à son image : sérieux et sans fioritures. Depuis la tribune de presse où je me trouvais, le spectacle était quand même étonnant, et pour tout dire, presque odieux. On ne s’est pas privé dans les rangs de la majorité pour afficher un réel manque d’enthousiasme. Patrick Dewael va ainsi demander deux fois du café pendant le discours du nouveau boss. Olivier Maingain lit ostensiblement son courrier. Au moment des applaudissements, Elio di Rupo tape dans ses mains assez longuement, mais les travées PS derrière lui sont clairsemées et les parlementaires rouges arrêtent la claque au bout d’une minute. Même attitude sur les bancs du MR, ou Olivier Maingain ne lève pas la tête de son courrier et tapote sur son pupitre sans que l’on sache s’il s’agit vraiment d’un applaudissement. Seuls le CDH et le CD&V applaudissent vraiment. Quelques minutes plus tôt le VLD avait pourtant bruyamment ovationné Guy Verhofstadt lorsqu’Yves Leterme lui avait rendu hommage. Le contraste, je l’avoue, met mal à l’aise. Yves Leterme, qui ne fait que lire un texte approuvé par l’ensemble de la majorité, ne mérite pas çà.
8 commentaires:
Le comportement des négociateurs flamands ne me parait pas si surprenant. La radicalisation mène à ce genre de comportement et sans doute Bart De Wever était le plus calme d'entre eux. C'est un peu comme en France et la "droite décomplexée". Nous avons en Belgique maintenant le "flamand décomplexé", celui qui dit tout le mal qu'il pense des francophones depuis longtemps de façon consciente ou inconsciente. Le francophone est devenu la cause de tous les maux de la Flandre.
In hoeverre zijn uw bronnen betrouwbaar? Hebben zij geen bijbedoelingen of verborgen agenda deregelijke info te lekken?
Waarom zouden de Franstaligen zich moeten opwinden ? Ze moeten alleen maar rustig "Non" zeggen op alle constructieve Vlaamse voorstellen !
Tiens, des messages en Néerlandais. C'est la première fois depuis l'ouverture de ce blog. Il se passe quelque chose...
A Fabrice Grosfilley, que pensez-vous de ce qu'a dit Tony Vanparys samedi disant déjà que la majorité des membres du CD&V ne votera pas la confiance en juillet ? On se demande donc à quoi ça sert de dialoguer alors s'ils ont déjà décidé contre l'avis de la direction du parti et de leur champion Leterme et de Schouppe (faisant partie de l'ACW et qui est considérée désormais comme anti-flamande car trop belge par plusieurs militants CD&V dont les Jong CD&V). J'ai beaucoup de mal à croire que Leterme réussira à convaincre son parti qui a déjà décidé de se retirer en juillet quelque soit le résultat du 2e paquet.
Il se trouve qu'un animateur assidu (Guillaume) des forums du Soir a publié un lien vers votre blog, et que ces forums sont systématiquement pollués par des flamands un peu...engagés. Le premier post ici vient de lui, et les loups l'ont suivi... Bonne continuation et bon amusement avec le voorpost ;-)
A Guillaume : la déclaration exacte de Tony Van Parys, traduite par l'agence belga est :
"nous serons loyal jusqu'au 15 juillet. Ce sera le test ultime. Mais pour la majorité d'entre nous - pas seulement les membres de la N-VA, également la majorité des membres du CD&V - il est déjà certain que cela n'ira pas. La Belgique a un problème structurel. Il n'est plus possible de trouver un accord dans ce pays. C'est la vérité."
C'est une déclaration qui vise à mettre les négociateurs sous pression. Vous allez un peut trop vite en traduisant que le CD&V retirera sa confiance. Et je ne parierai pas sur la capacité de Tony Van Parys à incarner à lui seul la position du CD&V.
A Fabrice Grosfilley,
C'est vrai que le jeu politicien m'échappe parfois au simple citoyen que je suis. Pas évident toujours de faire la part des choses.
Merci de la précision
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