14 avril 2007

Le festival de Kanne

Désolé, même si le jeu de mot est facile je ne pouvais pas résister au plaisir d’un tel titre. Ce vendredi Elio Di Rupo et Yves Leterme étaient donc ensemble à Kanne (commune de Riemst, à une encablure de Bassenge) pour une action en hommage aux enfants disparus ou victimes de la violence. Ensemble, les deux ministres présidents ont participé à la plantation de deux arbres le long du canal Albert, l’un coté wallon, l’autre coté flamand. Pour renforcer l’aspect symbolique de la manifestation les organisateurs avaient mobilisé une vingtaine de jeunes enfants et la mère de Joe Van Holsbeek, assassiné gare centrale il y a un an, était également présente.
Voir ensemble le ministre président flamand et le ministre président wallon dans de telles circonstances pourrait passer pour un événement banal (n’est il normal que les deux grandes communautés du royaume se soucient de la sécurité des jeunes ?), mais c’est en réalité un rendez vous rare qui nous était proposé ici, surtout à quelques mois d’une élection cruciale. Il n’a échappé à personne qu’Elio di Rupo et Yves Leterme étaient deux candidats potentiels au poste de premier ministre. A Kanne, il était donc possible d’observer les comportements d’ Elio Di Rupo et Yves Leterme lorsqu’ils sont en présence l’un de l’autre. Edifiant. Si les deux hommes se sont bien salués (difficile de passer à côté, une vingtaine de journalistes étaient présents) c’était sans effusion excessive. Côte à côte, Di Rupo et Leterme se parlent mais cherchent du regard d’autres interlocuteurs. Quand Leterme entame une discussion avec un élu local, Di Rupo regarde ostensiblement ailleurs. Quand Elio répond à un journaliste, Yves en profite pour faire quelques pas de coté. Posant pour les photographes ils conservent quelques centimètres de distance, ou invitent Françoise Van Holsbeek à s mettre entre eux. Pour utiliser un vocabulaire de critique cinématographique le socialiste et le social chrétien donnent l’impression de deux acteurs contraints de partager la même affiche mais se contentant d’une prestation professionnelle minimale, peu à l’aise dans l’interprétation d’un scénario qu’ils n’ont pas écrit eux même. Répondant à l’une de mes questions Yves Leterme affirme pourtant que les deux ministres présidents se voient régulièrement. Deux minutes plus tard Elio Di Rupo refuse de le confirmer. C’est une évidence : si ces deux là veulent travailler ensemble demain, il vont devoir se voir beaucoup.

4 commentaires:

Mateusz a dit…

Bizarre que personne n'ait rappelé qu'Elio Di Rupo avait premièrement annulé parce que son agenda était trop chargé... Ce qui me semblait être une réponse assez bizarre, surtout quand on pense à quelle symbolique se réfère cet événement... Visiblement, son agenda s'est aéré !

Anonyme a dit…

Les médias parlent souvent des querelles communautaires mais ne donnent jamais la parole aux membres du parti B.U.B. (Belgische Unie - Union Belge) qui regroupe des Wallons, des Bruxellois et des Flamands qui luttent pour le maintien de la Belgique, ce qui correspond à la volonté de la majorité des Belges. B.U.B. n'a pas la solution à tous nos problèmes mais j'estime qu'ils ont le droit de pouvoir défendre leurs idées, car nous vivons en démocratie.
Fabrice, j'aimerais savoir si RTL-TVI compte parler, durant la prochaine campagne, des petits partis tels que B.U.B. ou s'ils sont vraiment persona non grata.
Merci d'avance pour votre réponse.

Unknown a dit…

A Clément :

Nous avons déjà couvert des actions de BUB. Les "petits partis" ne sont pas "persona non grata", et en période électorale nous leur consacrons traditonellement un reportage.

Anonyme a dit…

Je suis allé faire un tour sur le site Internet de B.U.B. et je reconnais que leurs idées me séduisent. Y en a un peu marre de tous ces parlements et ces gouvernements dans un si petit pays! On pourrait refédéraliser de nombreuses compétences, comme le commerce extérieur p.ex. C'est vrai qu'il est dommage que ce parti a très peu de temps (voire pas du tout) d'antenne, alors que les partisans du séparatisme ou du confédéralisme peuvent nous abreuver de leurs paroles toute l'année. B.U.B. n'est pas connu des Belges mais leurs idées séduiraient un grand nombre s'ils avaient accès aux médias. J'apprécie aussi que ce soit un parti bilingue avec des Flamands, des Wallons et des Bruxellois. Il est important de se parler davantage et il est dommage qu'on s'intéresse plus à ce qui se passe en France qu'en Flandre.