Il revient de loin. Jacky Morael, que j’ai rencontré aujourd’hui, porte les stigmates de quelques années difficiles. Victime d’une mauvaise chute, colonne vertébrale cassée, il se déplace désormais canne à la main. Marqué par les épreuves (il a perdu un enfant) et par un exil politique qu’il a plus subi que souhaité. En 1999 l’assemblée générale d’écolo n’avait pas souhaité qu’il devienne ministre. Il reconnaît aujourd’hui que l’épisode fût désagréable et que les « manœuvres » de quelques camarades de parti lui restent en travers de la gorge, bien présents dans sa mémoire. S’il est marqué physiquement, Jacky Morael conserve par contre une capacité d’analyse intacte et se dit toujours passionné par la chose politique (vous pouvez lire ici son interview au Vif). Son retour fût maintes fois annoncé et reporté. Cette fois-ci semble la bonne. La présence ce midi de Jean Michel Javaux à ses côtés avait d’ailleurs valeur d’un passage de témoin. 8 ans après son « retrait » Jacky Morael reçoit le soutien public du nouveau secrétaire fédéral. Et dans le même temps dit tout le bien qu’il pense de lui. Les deux hommes partagent des souffrances communes (la famille Javaux a également vécue la perte d’un enfant) et sans doute une même vision tactique (Ecolo doit se démarquer du PS). Bien sûr la présence de l’ancien patron des verts sur la liste du sénat répond à une motivation électorale : Morael pourrait séduire quelques dizaines de milliers d’électeurs. Mais si Jean Michel a rappelé Jacky c’est sans doute aussi pour l’aider à panser ses blessures, et faire savoir qu’entre les deux secrétaires fédéraux, il y a une sorte de filiation.
22 commentaires:
Je résumerais en parlant d'écologie impertinente et crédible, plus que jamais.
http://wwww.majoros.net
Pour avoir eu la chance de côtoyer Jacky pendant quelques heures, je pense que c’est une vraie bonne nouvelle pour Ecolo. J’espère pour lui et pour eux que ce (nième) retour sera le bon.
Avec Jacky, on est dans la catégorie poids lourds de la politique. Personne d’autre que lui ne boxe dans cette catégorie à Ecolo. C’est un homme brillant qui dispose d’un charisme incroyable. Ses analyses sont au lazer et il a un sens tactique inné. Quand vous jouez aux échecs avec lui, il a toujours au – 5 coups d’avance. Il termine la partie alors que vous êtes au 2ème coup. ;-)
Ce n’est pas la gentille Isabelle qui saute avec les militants du MR de schaerbeek pour fêter son échevinat le 8 octobre qui lui arrive à la cheville.
Dire que c’est elle qui a joué au max pour l’écarter alors que c’est lui qui a « fait » Ecolo.
Par rapport au PS, il y a une différence entre Jacky et ses jeunes cons comme il les appelle. Lui veut se démarquer du PS, les autres haïssent le PS.
Je suis persuadé qu’avec les interventions de Jacky le débat politique va prendre de la hauteur. C’est une bonne nouvelle.
Kosmik Koala
Fabrice, vous résumez l'article du Soir de ce jour qui tire le portrait du Jacky. Votre rencontre personnelle n'apporte strictement aucune plus-value. Qu'est-ce que ce commentaire vous inspire?
Je ne suis pas écologiste (du moins pas plus ou pas moins que quelqu'un normalement préoccupé par les problèmes d'environnement) mais j’ai un profond respect pour Monsieur Morael, dont je ne partage sans doute pas toutes les convictions, mais peu importe. Dans un paysage politique belge qui confine à l’indigence la plus totale, ce sont des hommes comme lui qui peuvent assurer un renouveau et un changement.
@Rachid : que des journalistes écrivent sur la même information des choses semblables me semblent assez logique. Sans doute un certain nombre d'éléments sont communs à ce billet et à l'article que vous mentionnez, mais vous les retrouverez aussi dans le le reportage que j'y ai consacré en télévision, dans l'article du vif, ou dans tout autre production journalistique traitant du même sujet. A y regarder de plus près j'estime même que certains éléments de ce billet ne se trouvait pas dans l'article que vous citez. L'expression "vous résumez" insinue que j'aurai plagié l'article de David Coppi. C'est évidement faux, et j'ai personellement recontré Morael vendredi matin. Il me semblait intéressant de faire part de mes impressions sur ce retour ici. Mais, bien sûr, vous n'êtes pas obligé de les lire.
Malgré mon respect pour Jacky Morael en tant que personne, je ne voterai pas Ecolo aux prochaines élections. Ils ont actuellement le vent en poupe car les médias ne font que parler depuis plusieurs mois de l'environnement, du film d'Al Gore et du Pacte Ecologique de Nicolas Hulot. Ils ont bénéficié du même engouement en 1999 car on sortait de la crise de la dioxine.
Cependant, je tiens un peu à rappeler aux Belges qui n'auraient pas de mémoire que leur participation au pouvoir a été lamentable : Francorchamps, suppression des devoirs à domicile, crises à répétition au sein d'Ecolo, demande de diminution des pouvoirs du Roi, etc. Qui se souvient encore des ministres écolos Thierry Detienne ou Nicole Maréchal?
Nos amis français sont plus intelligents que nous : malgré la médiatisation de Nicolas Hulot, la candidate écologiste Dominique Voynet n'obtient dans les sondages qu'1% des voix au premier tour. Un échec annoncé! Nicolas Hulot n'a pas osé se présenter à l'élection présidentielle ou accepter un poste ministériel de Jacques Chirac, car les écolos ont compris que c'était plus facile de critiquer que d'agir et de prendre des décisions. On l'a vécu en Belgique de 1999 à 2003. La vraie question est de savoir si Ecolo ne doit pas redevenir un simple mouvement de pression et non un parti politique.
Quand je vois que certains comme Kubla ou Javaux proposent une alliance MR-Ecolo-?, je suis assez surpris de leurs déclarations. Prenez leurs programmes respectifs et leurs idées sont totalement opposées. Ecolo est donc devenu un parti comme les autres : seul le pouvoir les intéresse, quitte à renier leur programme.
Ecolo n'a donc aucune leçon d'éthique à donner. Ils sont pour une rotation des personnes ; or, je constate que l'inoxydable José Daras est de nouveau candidat aux élections de juin. Les querelles existent à Ecolo comme ailleurs ; je pense notamment au bras de fer Durant/Simons à Bruxelles, mais aussi à la mise de côté de Jacky Morael en 1999, alors qu'il était un des artisans de leur victoire électorale.
Francorchamps, c'est la faute aux Ecolos maintenant? Pas très clément...
On ne se souvient pas de Maréchal et Detienne? C'est sûr que Ducarme, Daerden ou Mathot sont inoubliables, eux. Sans parler des propositions de résolution de Wilmots au Sénat!
Je suis d'accord avec Clément. Ecolo ne m'a pas laissé des bons souvenirs lors de sa participation au pouvoir entre 1999 et 2003. Comment voter à la Chambre pour Jean-Marc Nollet alors qu'il n'a rien fait de spécial (à part vouloir supprimer les devoirs à domicile...) durant ses cinq années en tant que Ministre de l'Enseignement fondamental? Comment voter au Sénat pour Isabelle Durant alors qu'elle a renié en octobre son accord pré-électoral à Schaerbeek? Comme les autres partis, Ecolo fait venir des personnalités pour faire des voix (exemple : Carine Russo). Clément a raison de souligner qu'Ecolo prône une rotation des têtes sur la scène politique, mais elle rappelle Jacky Morael et José Daras pour les élections de juin (alors qu'il faisait partie des premiers écolos des années 80...). Ecolo souligne sa bonne entente avec Groen, mais doit-on leur rappeler que lorsqu'Isabelle Durant et Olivier Deleuze ont claqué la porte du gouvernement fédéral en 2003, les Verts flamands ne les ont pas soutenus et sont restés au gouvernement. Leur côté donneur de leçons m'agace profondément, en particulier Josy Dubié dont je me demande ce qu'il fait à part critiquer la famille royale... Enfin, moi non plus, je ne comprends pas les membres d'Ecolo et du MR qui prônent une alliance entre eux, alors que leurs programmes sont diamétralement opposés. C'est du surréalisme et cela ne fait pas très sérieux...
Jean Marc Nollet a fait bien plus que de vouloir supprimer les devoirs !
Rien que la réforme du fonctionnement et la dépolitisation de l'ONE était déjà un sacré boulot...
En ce qui concerne Francorchamps, on a vu, quelques années plus tard, que les verts avaient raison.
Si Groen n'a pas quitté le gouvernement fédéral en 2003, c'était parce Groen! était mathématiquement indispensable à la majorité. Ce que n'était pas Ecolo au sud du pays. Laisser un gouvernement minoritaire à quelques semaines des élections en affaires courantes n'aurait pas été bien vu par l'opinion publique.
Quant à ecolo, il n'avait pas d'autre choix que de partir.
Je crois qu'écolo a payé durant toute la législature le fait d'être le seul parti à avoir gagné les élections mais tout en étant pas indispensable pour former une majorité...
Admettons que Jean-Marc Nollet a réformé et dépolitisé l'ONE, mais c'est un bien maigre bilan de cinq ans en tant que ministre... Je suis instituteur primaire et je n'ai vu concrètement aucune réforme intéressante de 1999 à 2003 (je vous rassure : c'est pas mieux avec la socialiste Marie Arena). A part vouloir supprimer les devoirs à domicile pour encore moins impliquer les parents. J'ai voté naïvement pour Ecolo en 1999, croyant sincèrement à un changement politique. J'ai été très déçu et en particulier par Jean-Marc Nollet qui n'a rien fait d'intéressant. Désolé mais je ne voterai plus pour Ecolo...
"Ecolo n'avait pas d'autre choix que de partir".
Faux! C'est Ecolo qui est responsable de son départ du gouvernement fédéral à trois semaines des élections législatives de 2003. Le gouvernement était à cette époque en AFFAIRES COURANTES. Ce n'était donc pas le moment pour Isabelle Durant de faire cavalier seul, en plus dans le dossier ultrasensible des vols de nuits à Bruxelles. Mais elle a voulu séduire les électeurs bruxellois... Je comprends donc la colère des cinq autres partis de la majorité de l'époque. Ecolo est un parti irresponsable.
Je voudrais répondre aux différents commentaires. Clémentine, c'est suite à la volonté d'Ecolo d'appliquer bien avant la lettre une directive européenne contre le tabac que le Grand Prix de Francorchamps n'a pas eu lieu et a privé cette région de nombreuses retombées économiques. C'est un peu facile de vouloir faire oublier cette décision d'Ecolo...
Si Ecolo a gagné les élections de 1999, c'est grâce à la crise de la dioxine un mois auparavant, et non pour leur programme...
En ce qui concerne Michel Daerden, je suis contre sa médiatisation excessive, mais il faut admettre que c'est un bon ministre du budget et que tous les observateurs reconnaissent ses qualités professionnelles.
Enfin, si Ecolo avait fait tant de choses formidables lorsqu'il était au pouvoir, pourquoi ont-ils sèchement perdu les élections fédérales de 2003 et les élections régionales de 2004? La réponse est simple : les Belges (y compris les Flamands, vu les faibles scores de l'ex-Agalev) n'ont pas été convaincu par leur passage au gouvernement.
Dans son programme, Ecolo veut depuis 2002 réduire les pouvoirs du Roi à moyen terme et instaurer une république à long terme. Dans un pays aussi particulier que la Belgique, affaiblir la monarchie, c'est affaiblir l'unité du pays. Ecolo veut-il devenir le fossoyeur de la Belgique? Moi, non. Je ne voterai donc pas Ecolo.
Il faut reconnaître qu'Ecolo n'a pas convaincu lorsqu'il était au gouvernement (voir les commentaires ci-dessus sur Francorchamps, les devoirs à domicile, la monarchie, les crises à répétition au sein du parti, etc.). Leurs défaites électorales de 2003 et 2004 en sont la preuve.
S'ils connaissent actuellement une remontée dans les sondages, c'est uniquement grâce aux médias qui ne cessent de parler d'environnement, d'Al Gore et de Nicolas Hulot. Mais maintenant que ces thèmes se retrouvent dans les autres partis, Ecolo n'est-il pas destiné à disparaître à moyen terme, comme ce qui se passe en France actuellement?
Ecolo a perdu les élections en 2003 parce qu'il n'a plus été en phase avec l'opinion publique et qu'il a accumulé quelques bourdes: il n'a pas vu que son jusqu'au-boutisme dans l'affaire Francorchamps serait à ce point mal perçue par les citoyens, de même que son positionnement de l'époque sur la suppression de la monarchie - pour info, les programmes politiques évoluent, et la suppression de la monarchie n'est plus dans celui d'Ecolo. Et la démission d'Isabelle Durant à deux semaines des élections était un piège tendu par Verhofstadt dans lequel elle est tombée à pieds joints. Les querelles incessantes de l'époque au sein du parti qui, avouons-le, a manqué de leadership entre 1999 et 2003 n'ont pas non plus donné une image sérieuse d'Ecolo. Mais ce n'est pas le bilan de l'action gouvernementale d'Ecolo qui a provoqué sa défaite de 2003/2004. Celle-ci n'a pas été parfaite en tout, mais franchement, pour une première participation, ils n'ont pas à rougir: la remise sur rails de la SNCB par Isabelle Durant malgré la catastrophe ABX, et dont on commence enfin à sentir les effets; les premières éoliennes sur le sol wallon grâce à José Daras; la modernisation indispensable et réussie de l'ONE par Jean-Marc Nollet et le sauvetage de l'AWIPH par Thierry Detienne. Et n'oublions pas le sauvetage du protocole de Kyoto par Olivier Deleuze en 2001 lorsque la Belgique était présidente de l'UE, au sommet de Johannesbourg.
Et s'ils ont le vent en poupe pour l'instant, ce n'est pas seulement l'effet climat; c'est aussi parce qu'ils ont exorcisé une grande partie de leurs démons: leadership assumé, plus de coupage systématique de têtes (comme ce fut le cas de Jacky Morael en 1999), parti en ordre de marche,...; et puis aussi parce que les dérives récentes à Charleroi et ailleurs finissent par redonner envie à certains citoyens de se tourner vers un parti pour qui l'éthique politique et la bonne gouvernance sont des fondamentaux.
Les clichés ont la vie dure, et les électeurs la mémoire courte... Enfin, pas tous apparemment. Heureusement!
Pour rappel à propos de Francorchamps, il n'y pas si longtemps plus personnes parmi ceux qui avaient crié Haro sur Écolo ne voulait reconnaître avoir signé le contrat avec Ecclestone! Les élections avaient été gagnées, le nouveau gouvernement avait vite signé, Francorchamps avait eu lieu, tout le monde était content. Mais quand on a découvert ce que cela coûtait à la région et au contribuable (sans parler des fameuses retombées économiques quasi nulles), ainsi que ce que ça allait irrémédiablement lui coûter encore, l'engagement étant à long terme, l'électeur de se scandaliser, et le politique de s'écrier "C'est pas moi!". Pour autant que je sache, ce n'est toujours personne.
Mais entre-temps on s'est réarrangé par dessous la table avec ledit Ecclestone, et plus personne n'en parle.
Écolo a perdu parce qu'il a concentré toutes ses énergies sur sa participation, exigeant un maximum de ses mandataires, négligeant son image et ses liens vers l'électeur (ce qui était certainement une grosse erreur, mais compréhensible au vu de ce que c'était la première participation). Et parce que le même électeur s'est imaginé qu'il y a moyen de tout changer du jour au lendemain. Quand on pense que voilà seulement quelques années que la politique d'urbanisme des années 80 à Liège commence à se voir... Sans parler de leurs "partenaires" s'apercevant que l'engouement électoral pour Écolo ne retombait pas comme un soufflé après un an, et se chargeant donc d'arranger ça.
Ca n'a pas empêché les mandataires Écolo de faire un excellent travail, malheureusement trop discret. Il est difficile de se promener devant les caméras tout en faisant bouger les choses. La fameuse association du four et du moulin...
Oui, il y a des anciens dans leurs listes, et alors? Ils ne forment de très loin pas la majorité, et un peu de continuité ne fait pas de mal non plus. Qui vote pour une liste de candidats hétéroclites, dont il ne connait pas un seul?! Au passage, c'était aussi un problème des dernières législatives: pas assez de figures connues (j'ai moi-même éprouvé peu d'intérêt pour le parti à l'époque).
Pour rappel encore, l'histoire des vols de nuits c'était en début de législature (la leçon a été retenue: voir la crise des camionneurs, et la réaction APRÈS s'être assuré du soutien du Premier). Et le claquage de porte à la fin de celle-ci était à propos du survol du site classé Seveso. Le gouvernement intervenant dans le Ministère d'Isabelle Durant autorisait à l'encontre de toute consigne de sécurité le survol à basse altitude, l'obligeant à assumer une responsabilité qu'en toute conscience elle ne pouvait prendre. Bien sûr, c'était un piège. Mais je ne sais personnellement pas comment elle pouvait en sortir sans dommages.
Quant à l'électoralisme, les candidats Écolo sont convaincus. S'ils ne s'intéressaient qu'au pouvoir et à l'argent, ils seraient à la mauvaise adresse: un mandataire Écolo gagne nettement moins qu'un autre (voir les rétrocessions importantes et l'interdiction de cumul des mandats). Interpelé sur le nombre de ses mandats simultanés (plus de 40) et l'impossibilité technique de les prester tous alors qu'il était payé pour, un mandataire d'un autre parti répondait "vous avez oublié ceux-ci" et d'en citer d'autres. Quoi qu'on en dise, Écolo est le seul parti n'ayant jamais eu de malversations, de corruption, de fraudes... Bref, de magouilles en tous genres.
Bien sûr il y a des querelles aussi à Écolo, mais entre gens engagés et ayant des idées, ça me parait normal et sain. Ce qui est malsain, c'est si ensuite on est incapable de s'accorder, et quand ça devient la seule image qui passe. Mais là aussi, ça fait un bout de temps que le cap est franchi... Un renouveau qui fait du bien!
J'ignore si Carine Russo se présentera effectivement, ce que je sais par contre, c'est que son intérêt pour le parti est de longue date. Mais il y avait la (sage) volonté de ne pas tout mélanger.
Enfin, je relève l'habitude de reprocher (erronément) à Écolo des pratiques identiques à celles des autres partis, pour ensuite dire que donc on votera pour ces mêmes autres partis dont on vient de fustiger les pratiques! Cherchez l'erreur...
Réponse à Jean-François : la suppression de la monarchie ne se trouve peut-être plus dans le programme d'Ecolo afin de ne pas heurter la majorité des Belges qui restent royalistes. Mais lors du procès d'Hasselt en janvier 2007, Jean-Michel Javaux et Isabelle Durant se sont prononcés dans la presse pour la diminution des pouvoirs du Roi. Sans oublier les critiques de Josy Dubié dont critiquer la famille royale semble la seule activité... (proposer qqch de constructif serait peut-être plus intéressant?). Alors, désolé, Ecolo est un parti hypocrite qui ne l'écrit pas noir sur blanc dans son programme (car c'était une des raisons de son échec électoral de 2003). Mais ne soyons pas dupes : Ecolo veut la suppression de la monarchie et ainsi déstabiliser l'unité du pays. C'est une attitude irresponsable dans un pays si particulier comme la Belgique.
Tatiana, je ne voterai pas pour Ecolo car je ne pense pas qu'Ecolo soit un parti différent des autres. Au moins, le PS, le MR et le CDH ne prétendent pas être des partis différents!
Quand j'entends des membres d'Ecolo prôner une alliance au fédéral avec le MR, je ne vois pas sur quels sujets ils trouvent des convergences...à part peut-être savoir se répartir les différents portefeuilles ministériels. Autant le Pôle des Gauches (PS/Ecolo) de 2003 avait une certaine logique, pourquoi des membres d'Ecolo veulent-ils s'allier avec le MR? Leurs programmes sont si différents. Seul le pouvoir semble les intéresser... Et oui, Ecolo n'est pas différent des autres et l'arrivée d'une personnalité sur sa liste (Carine Russo) le rapproche une nouvelle fois des trois autres partis.
Je partage l'avis des personnes ci-dessus qui dénoncent l'hypocrisie et l'opportunisme d'Ecolo qui veut faire croire qu'il lave plus blanc que blanc (ou plus vert que vert!). En voici qqs exemples concrets.
Moi aussi, j'ai effectivement entendu en janvier dernier Javaux et Durant profiter de l'acharnement médiatique contre le prince Laurent pour demander une diminution des pouvoirs du Roi. Maintenant que le procès n'est plus qu'une vieille histoire et que l'attachement des Belges à la monarchie est resté intact, Ecolo n'ose plus rien dire à ce sujet, de peur de perdre des électeurs...
Ecolo essaie aussi de nous faire croire que l'arrivée de Carine Russo n'a rien à voir avec celle d'Anne Delvaux au CDH. On ne lui propose pas une place pour son potentiel de voix mais pour son expérience avec la justice, sauf que lors de sa conférence de presse, Carine Russo a précisé qu'elle ne voulait pas trop se mêler de cette matière, de peur de rouvrir une plaie (bien compréhensible)... Elle veut s'investir dans la jeunesse. Ecolo lui a-t-il dit que ce n'est plus une compétence fédérale et qu'elle n'entendra jamais parler de la jeunesse si elle est élue au Sénat? A part faire plein de voix pour Ecolo, que va-t-elle faire? Mais vu le décès tragique de sa fille, aucun homme politique et aucun journaliste n'a le courage de dénoncer (ce qu'on ne s'est pas gêné de faire pour Anne Delvaux...). Bref, stratégie gagnante pour Ecolo...
Comme certains l'ont souligné avant moi, en préconisant une alliance avec le MR, certains membres d'Ecolo font preuve d'opportunisme car ils n'ont aucun projet, valeur ou programme communs. Mais comme les autres partis, Ecolo est avant tout intéressé par le pouvoir et non les idées...
Quelle belle claque pour les Verts lors des élections présidentielles françaises! Maintenant que l'environnement se retrouve dans les programmes des autres partis, Ecolo est destiné à disparaître à moyen terme de la scène politique.
Sur la monarchie: il faut savoir qu'en 2002, lorsqu'Ecolo a adopté son programme, la suppression de la monarchie ne faisait pas partie de la première mouture. C'était un amendement introduit par quelques républicains dont Josy Dubié. Pour des raisons de mauvaise organisation, l'assemblée générale qui devait se prononcer sur le programme n'a rassemblé qu'une bonne centaine de participants, dont pas mal de républicains convaincus venus défendre "leur" amendement. Cet amendement est passé à (environ) 60 - 40. Mais le lendemain, en découvrant à la une de la plupart des quotidiens "Ecolo veut la fin de la monarchie", beaucoup de militants de base Ecolo ont pris un choc et ont désapprouvé cette position. Et la direction d'Ecolo - celle de l'époque et l'actuelle - a toujours pris ses distances avec ce point de programme, en insistant sur le fait que ce n'était sûrement pas une priorité.
Sur la diminution des pouvoirs du roi: être pour ne signifie pas nécessairement souhaiter la disparition de la monarchie! Dans plusieurs pays d'Europe, la monarchie dispose de moins de pouvoir que la nôtre sans que leur peuple soit moins royaliste que nous.
Quant à Josy Dubié, ses prises de positions sur le sujet n'engagent que lui. Il s'est toujours comporté en électron libre, ce qui peut plaire aux uns et déplaire aux autres.
Sur la prétendue alliance avec le MR: c'est curieux qu'on prête à Ecolo des intentions d'alliance avec le MR sans la moindre preuve si ce n'est quelques accointances locales (pas plus qu'avec le PS ou le CDh), alors que le même reproche n'est jamais fait au PS, qui est pourtant au gouvernement avec les libéraux depuis huit ans...
Ce que vous ne comprenez pas, cher Jean-François, c'est que la Belgique n'est pas un pays scandinave! Diminuer les pouvoirs du Roi (comme le veut Ecolo, ce que vous confirmez), c'est affaiblir la monarchie et, par conséquent, l'unité du pays. Le parti le plus républicain de Belgique est d'ailleurs le Vlaams Belang, ce qui n'est pas une référence. Je me réjouis qu'Yves Leterme et Elio Di Rupo se soient prononcés avec sagesse contre cette diminution des pouvoirs du Roi.
Quant aux rapports privilégiés MR/ Ecolo que vous sous-estimez, je note qu'Ecolo critique beaucoup plus le PS que le MR, que Didier Reynders semble préférer Jean-Michel Javaux aux deux autres présidents de partis, que Serge Kubla s'est également prononcé pour une telle alliance. Ce sont quand même de sérieux indices...
Enfin, je trouve aussi l'arrivée de Carine Russo chez Ecolo aussi opportuniste et hypocrite qu'Anne Delvaux au CDH. Elles sont là pour faire des voix, point final. Jean-Michel Javaux prétend que Carine Russo vote Ecolo depuis ses 18 ans, et alors??? Carine Russo souhaite s'investir dans la jeunesse et l'éducation, mais ce ne sont plus des compétences fédérales depuis longtemps. Avant de la faire venir, il aurait été plus judicieux de lui faire suivre un cours sur le fonctionnement de notre Etat fédéral, car elle va vite déchanter... Si elle ne veut plus s'investir dans la justice, le Sénat lui semblera bien terne...
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