04 juin 2006

La route du 16 passe par Charleroi


Elio Di Rupo a-t-il une chance d'être premier ministre en 2007 ? Il ya quelques semaines la question était légitime. Pour être en mesure de briguer le poste, apothéose de toute carrière politique belge, le président du PS devait réunir 3 conditions :
1) Que le parti socialiste soit numériquement la première formation du pays, nord et sud confondus
2) Que le paysage politique flamand soit "éclaté" ou "balkanisé" pour que les autres prétendants au poste de premier se neutralisent les uns les autres (si le CDV est de loin le parti dominant, espérer un premier francophone est une utopie)
3) Que le parti socialiste, réellement diabolisé dans la presse flamande, puisse devenir "fréquentable" pour les électeurs flamands et leurs représentants

Les deux premières conditions relèvent de du rapport de force électoral. A voir en 2007.

La denière condition est celle sur laquelle le président du PS et son entourage ont la possibilité d'agir directement. En apprenant le néerlandais pour pouvoir répondre aux questions (qui ressemblent souvent à des attaques) des journalistes flamands mais aussi et sourtout, en rendant son parti irréprochable sur le plan de l'éthique et de la gouvernance (un travail qu'on peut juger absolument nécessaire après le traumatisme des années Cools). Or, depuis quelques semaines la "rénovation" craque de toute part. La presse flamande, avec sans doute un peu de mauvaise foi, se penche à son tour sur les dérives carolos. Jean Claude Van Cauwenberghe, qui s'accroche, tient là sa revanche. Celui qui a du quitter la ministre présidence wallonne faute de soutien (c'est en tout cas sa perception), peut à son tour, briser le rêve présidentiel de voir un francophone rouge revenir au 16 rue de la loi...
Il y a derrière la bataille de façade entre "renovateurs" et "socialistes historiques" une relation humaine déteriorée, pleine d'amertume et de ressentiments.

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