Au carrefour de la politique et de la culture... Belgique, Bruxelles, la communication, le pouvoir, les idées, le théâtre ou la musique ... le blog perso du journaliste Fabrice Grosfilley
29 juin 2006
Stacy et Nathalie : le gouvernement retient son souffle
Attendre, avec anxiété les résultats de l’enquête. Les ministres du gouvernement fédéral sont ce vendredi dans la même situation que le citoyen lambda : que s’est il passé à Liège ? Qui est l’assassin de Stacy et Nathalie, et a-t-il agit seul ? De la réponse à ces questions dépend la tournure que prendra le débat politique dans les prochains jours. Si la culpabilité d’Ait Oud, aujourd’hui considéré comme suspect numéro 1, était établie, tous les membres du gouvernement savent pertinemment que le débat se focalisera sur les conditions de sa libération définitive (estimé « responsable de ses actes » par les psychiatres alors que son état psychique lui avait au contraire permis dans un premier temps d’échapper à une condamnation) et sur la loi de défense sociale. Le cas semble assez rare (seuls 6 internés auraient bénéficié d’une décision semblable ces 25 dernières années affirme-t-on au cabinet de la ministre de la justice), mais il pourrait être difficile à défendre devant l’opinion publique : pourquoi aucun suivi n’est-il prévu pour les internés « libérés définitifs » ? Le gouvernement pourra avancer qu’une réforme de la loi de défense sociale est à l’étude. Un premier rapport sur la question date même de la législature précédente (rédigé par la commission Vandemeulebroeke, remis en avril 2001). En mars 2004 le gouvernement marquait son accord pour augmenter la capacité du centre de Paifve et créer un centre similaire en Flandre. En juillet 2004 un autre groupe de travail était mis sur pied (présidé par le professeur Cosyn) et une proposition de loi en préparation prévoit bien d’imposer un suivi à tous les patients « libérés » après un séjour dans ce type d’établissement.
Dans un contexte passionnel, l'explication devra être soigneusement pensée.
La majorité risque en outre de se montrer divisée sur des mesures additionnelles que pourraient pousser les libéraux. L’idée de peines « incompressibles » (même si l’appellation peut être « adoucie » ) est ainsi officiellement soutenue par le MR et le VLD mais rebute le PS. Plusieurs parlementaires, dans l’opposition comme dans la majorité, pourraient également demander des mesures particulières contre les délinquants sexuels. La ministre de la justice, Laurette Onkelinx, avancera sans doute avec une grande prudence.
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