05 juin 2007

L'iceberg


Didier Reynders était l'invité de Bel RTL ce mardi. Voici le texte du portrait de 7H10.




Didier Reynders est un iceberg. C’est même le titre d’une biographie qui lui a été récemment consacrée. Isjeberg cela vient de « Eisberg » en allemand ou « Isberg » en Suédois, Danois et Norvégien et toutes ces langues cela signifie montage de glace.

Coté montage d’abord, on notera une grande capacité de travail et une carrière express. Président de la SNCB à 28 ans. Député à 34. Et deux ans plus tard chef de groupe. En 99 vous devenez ministre des finances. Votre grand œuvre c’est bien sûr la réforme fiscale. Une réforme qui est devenu votre tract électoral. Comme le tract a beaucoup servi il commence à être un peu délavé. Vous auriez bien voulu en faire une nouvelle édition l’an dernier. Vous n’aviez pas vraiment l’argent vos partenaires ont refusé. Ils ont même enfoncé le clou un peu plus tard quand vos services ont surestimés de 850 millions les recettes de l’Etat. Pas découragé, vous avez inscrit une 2nde réforme fiscale dans votre prochain programme électoral.

Le coté glace maintenant. C’est bien sûr votre caractère. Vous donnez l’impression d’être détaché et de prendre la vie politique avec une certaine distance. Vous êtes connu pour pratiquer un humour glacial. Un sens de la répartie et de l’ironie qui vous permet de congeler un adversaire en une phrase.

Coté privé, et c’est le coté qu’on connaît le moins chez vous, vous êtes né à Liège, vous avez un frère architecte, une sœur magistrat, vous êtes un jeune grand père et surtout vous avez étudié le droit à l’ULG l’université de Liège. Avec deux rencontres décisives. Votre épouse, qu’on voit souvent à vos cotés, c’est assez rare en politique, et un professeur qui s’appelait Jean Gol. Vous êtes un fidèle de Jean Gol et c’est une filiation dont vous vous réclamez souvent.

Le problème de l’Iceberg bien sûr c’est le réchauffement. Cela risque carrément de le faire disparaître. C’est vrai avec le réchauffement de la planète. Sur ce terrain là le pacte écologique belge, les petits cousins de Nicolas Hulot vous ont décerné une cote de 15 sur 100, la plus mauvaise note des partis francophones.

Mais pour vous il y a encore plus grave : le réchauffement PS-CDH. Plus c’est chaud entre Joëlle et Elio et plus les icebergs risquent de dériver vers les mers de l’opposition. Vous avez d’abord demandé à celui qui partage votre appartement au Fédéral depuis 8 ans, je veux parler du parti socialiste, de venir s’expliquer devant tout le monde et de préférence à la télévision. Quitte à avoir une querelle de ménage autant que tout le monde en profite. Pour l’instant votre concubin décline l’invitation. C'est vrai que ces derniers jours quand vous vous croisez il faut planquer la vaisselle.

Ce n’est pas tout. Depuis la semaine dernière vous avez aussi quitter votre banquise ministérielle pour mettre résolument le cap sur Charleroi. Vous avez senti qu’en terre carolo le climat vous serait plus favorable. Ce qui m’a permis de faire cette découverte scientifique : grâce à vous on sait désormais que les Icebergs ont des idées, parfois même des idées fixes. L’iceberg Didier Reynders rêve ainsi de croiser la route du Parti Socialiste et de le transformer en Titanic.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

"vous avez aussi quitté votre banquise"

Anonyme a dit…

Cher Fabrice,

l'on a entendu hier sur Bel-Rtl et aujourd'hui sur Mint le célebrissime Thierry Afschrift se prononcer sur la réforme fiscale et l'impôt...comment les journalistes peuvent-ils s'adresser à un homme que l'on voit, sauf erreur de ma part, presque chaque jour garer son Hummer H2 immatriculé au Luxembourg devant son bureau de l'avenue Louise ???
Est-il le mieux placer pour parler d'impôts belges...? Il y a bien d'autres spécialistes, non ?

Anonyme a dit…

Une chose manque peut être à cette analyse: la courage de Didier Reynders. Etre Ministre des Finances, ce n'est pas sexy pour un sous. Etre le grand Argentier du Royaume n'est d'ailleurs pas souhaité par beaucoup de nos politiciens... De plus, si vous souhaitez un retour positif de ce type de fonction, il faut savoir expliquer ses choix et orientations de manière très claire, ce qui n'est pas donné à tous. Sachant aussi que les Belges n'aiment pas payer, tout simplement. Ce que je veux révéler ici c'est le courage d'un homme qui a choisi de s'investir à 100% dans le public parce qu'il croit que l'on peut changer notre vision belgo-belge du travail, la rendre plus efficiente... Sur un autre plan, je souligne le courage de parler de liens forts avec la Flandre lorsqu'il évoque les relations MR/VLD. Certes, le VLD n'est pas en grande forme et on ne peut donc pas taxer le MR de profiteur... Le courage, il est là: dans l'action , dans le choix d'une Belgique Fédérale rénovée mais pas explosée, dans le choix de la Brabançonne à son Congrès...

Anonyme a dit…

Dernier paragraphe.
N'écrivez pas "vous avez aussi quitter votre banquise ministérielle"

Ecrivez plutôt "vous avez aussi quitté..."

Bien à vous