C’est la question de la semaine. Qui sera candidat au sénat ou à la chambre lors des élections de juin prochain ? L’arrêt de la cour d'arbitrage qui interdit désormais d’être candidat dans les deux chambres complique singulièrement la position des présidents de parti. Politiquement c’est la chambre qui compte : le rapport de force y est déterminant pour la constitution de la future majorité fédérale. Electoralement le sénat n’est pas dénué d’intérêt : il permet sur une grande circonscription de mesurer la popularité des uns et des autres (on se rappelle qu’en 2003 Louis Michel y avait devancé Elio Di Rupo de 4 000 voix et que Steve Stevaert avait dominé Guy Verhofstadt) ce qui n’est pas inutile quand on a la prétention d’être premier ministre. Choisir l’un c’est renoncer à l’autre, un véritable déchirement et un choix stratégique délicat. Seul Ecolo a clairement annoncé la couleur jusqu’à présent : Isabelle Durant sera tête de liste au sénat et Jean-Michel Javaux n’apparaitrait qu’en soutien de liste à la chambre en province de Liège. Elio Di Rupo, Didier Reynders et Joëlle Milquet y réfléchissent encore même si l’hypothèse d’une candidature à la chambre semble chaque jour avoir un peu plus leur faveur.Posons le problème, et vous verrez qu’il n’est pas simple.
Pour le PS, hypothèse 1 : Elio Di Rupo est tête de liste au sénat. Il faut alors désigner une tête de liste à la chambre pour le Hainaut. Rudy Demotte, Marie Arena ou Christian Dupont auraient la lourde responsabilité de mener une liste « stratégique » : 10 des 25 députés socialistes sont hennuyers, et les affaires carolos peuvent rendre leur reconduction difficile. Il faut également arbitrer la répartition des places entre les 5 fédérations socialistes actives dans la province.
Hypothèse 2 : Elio Di Rupo choisit la chambre. Il faut désigner une tête de liste au sénat : Laurette Onkelinx étant sans doute appelée à conduire la liste de Bruxelles Hal Vilvorde, cet honneur pourrait être confié à Anne Marie Lizin.
Pour le MR, hypothèse 1 : Didier Reynders se présente à Liège. Il lui faut trouver une locomotive pour le sénat. On évoque les noms de Sabine Laruelle, Christine Defraigne ou Arman De Decker. Le dosage entre liégeois et adhérents des autres fédérations sera délicat.
Hypothèse 2 : Didier Reynders est en lice au sénat, Christine Defraigne et/ou Daniel Bacquelaine emmènent la liste à Liège.
Pour le CDH, hypothèse 1 : Joëlle Milquet emmène la liste à la chambre. André Antoine conduit celle du sénat.
Hypothèse 2 : la présidente préfère le sénat, il faut trouver une tête de liste à la chambre. Benoît Cerexhe semble alors le mieux placé.
Interrogations identiques en Flandre, même si Guy Verhofstadt a laissé entendre qu’il se présenterait à la chambre (et ferait donc l’impasse sur le sénat).
Pour l’instant chaque président observe son voisin. Les premières annonces devraient tomber le mois prochain.