Au carrefour de la politique et de la culture... Belgique, Bruxelles, la communication, le pouvoir, les idées, le théâtre ou la musique ... le blog perso du journaliste Fabrice Grosfilley
01 août 2008
On ferme
17 juin 2008
Olivier Maingain recale le 15 juillet

L’interview est ici.
14 juin 2008
Docteur premier et mister Flandre

11 juin 2008
Négocier la réforme en ligne
Voici quelques unes des questions qui apparaissent sur le site « je vote pour la Belgique » lancé par deux personnalités actives du monde des blogs et de l'internet (l'un s'affiche de gauche l'autre de droite, cela tombe bien). L’initiative est intéressante : les questions ne sont pas manichéennes. Bien sûr ce questionnaire est « francophone » dans le choix des thèmes et la rédaction des questions, mais les auteurs ont pris soin de proposer une version néerlandaise du questionnaire. Cela n’aura pas de valeur scientifique (on reste sur internet) mais je vous encourage à répondre aux questions : cela permet de s’interroger sur ce qu’est la véritable marge de négociation dans un contexte communautaire difficile. A la fin du questionnaire, j’arrive pour ma part à la conclusion que cet espace du « compromis à la Belge » existe toujours.
Je vote pour la Belgique est ici.
Pourquoi personne ne bouge

Cette absence d’engagement (sur la place publique, les choses peuvent être différentes en coulisses) a des effets collatéraux. Depuis plusieurs jours Didier Reynders indique lui aussi qu’il ne lui revient pas de faire des propositions. Si le premier renvoie la balle aux vice-premiers, le président du MR la dégage aussitôt dans les rangs du CD&V. C’est une attitude logique : le francophone n’est pas demandeur d’une réforme de l’état, il n’a donc pas à en porter la négociation. Continuons à suivre la cascade : si le MR ne prend pas de risques, le PS et le CDH (dont il faut souligner qu’il est en concurrence électorale frontale avec le MR, notamment pour capter un vote « francophonissime » à Bruxelles) n’iront pas dans un sens contraire.
La situation des jours prochains risque donc de se résumer à une course d’observation ou les uns et les autres se regardent sans lancer le sprint. Déposer une note de négociation dans les circonstances actuelles revient à prendre un risque politique majeur. On ne voit pas, actuellement, ce qui permettrait de débloquer la situation. Mais on rappellera aussi aux partenaires de la majorité que si la réforme de l’État peut attendre un an ou deux, la situation juridique de l’arrondissement BHV est plus problématique. Ce serait du bon sens que de vouloir régler ce problème avant de retourner aux urnes.
L'interview d' Yves Leterme est ici.
10 juin 2008
Wathelet : il faut une réforme équilibrée
L'interview est ici.E
06 juin 2008
Le dernier journal


NB : les photos ci dessus ont été prises par Bernard Fourmarier, directeur artistique du JT de RTL TVI. Quand on vous dit que c’est un travail d’équipe…
03 juin 2008
Durant : la manifestation de Woluwe est inutile

02 juin 2008
Négociations, le retour

Discussions institutionnelles, acte IV, scène 1. Après l’échec de l’orange bleue, la tentative avortée de l’explorateur Van Rompuy, les deux gifles de Bruxelles-Hal-Vilvorde, l’Octopus et le gel du premier paquet, le gouvernement d’Yves Leterme s’apprête à mettre sur pied un nouveau cénacle communautaire. Yves Leterme n’est plus en première ligne. Les deux ministres des réformes institutionnelles, Jo Vandeurzen et Didier Reynders, sont chargés de faire le boulot à sa place et multiplient depuis une dizaine de jours les contacts avec les présidents de parti. Cela ne veut pas dire que le premier ministre s’en désintéresse, mais confier le dossier à d’autres a été jugé moins risqué. Mercredi ces deux poids lourds du gouvernement devraient faire un nouveau rapport au conseil restreint et lancer (enfin) une nouvelle négociation. Ce n’est pas que nous trépignions d’impatience et d’enthousiasme, mais il faut se souvenir qu’il ne reste déjà plus que 45 jours avant cette fameuse date du 15 juillet. Ce lundi les négociateurs potentiels sont en possession d'une première note. Il est acquis que Groen et Ecolo seront associés aux discussions, ce qui ne sera pas le cas du SPA. Cela fait donc 7 partis autour de la table. Qui négociera (ou essaiera de le faire) ? L’idée de se limiter au Kern ou celle de reconstituer le groupe des sages ont été abandonnées.
Si je suis bien informé c’est un groupe élargi qui devrait être mis sur pied : chaque parti pourrait envoyer une délégation de 3 ou 4 membres. Un dispositif nécessaire au cartel CD&V-NVA qui souhaite que toutes ses composantes soient autour de la table (oui, vous avez bien compris : Bart sera là, et on fera une place aux deux courants du CD&V avec les régionalistes d’un coté, les historiques de l’autre). Faites le calcul : cela fera entre 20 et 30 personnes autour de la table. Autant dire que les chances de négocier en toute discrétion sont assez minces.
Si je suis bien informé encore, l’équipe gouvernementale procédera de la manière suivante pour Bruxelles-Hal-Vilvorde. En échange de la scission de l’arrondissement il est demandé aux partis de se prononcer sur l’opportunité de discuter 4 thèmes :
- l’élargissement de la région bruxelloise
- le principe d’extra-territorialité qui permettrait à la communauté française et à la région bruxelloise d’être compétentes pour certains domaines dans les communes de la périphérie
- les droits civils accordés aux francophones de Flandre (traduisez la possibilité de voter ailleurs, le régime des facilités et la convention cadre sur les minorités)
- la constitution d’une « communauté urbaine » autour de la région bruxelloise
Les partenaires doivent maintenant indiquer s’ils veulent ou non discuter et de quoi. On peut d’ores et déjà parier que tous les partis flamands ne voudront pas entendre parler de l’élargissement. Ce sera ensuite aux francophones de dire si une discussion sur les thèmes restants est suffisante.
Avec une inconnue : en cas d’échec des discussions le gouvernement Leterme peut-il se maintenir ? Dans la majorité on trouve des partisans des deux thèses. Ceux qui pensent que oui, car un échec en juin et des élections en septembre n’arrangent personne. Ceux qui pensent que non, parce que le CD&V ne peut pas rester éternellement les mains vides. A ce stade on ne sait pas qui a le plus de chance d’avoir raison. Mais honnêtement : on voudrait croire que les premiers l’emporteront, car on mesure bien, depuis notre confortable place d’observateur, combien ce débat lasse les électeurs….
NB : Depuis la rédaction de ce billet, il se confirme que les négociations reprennent ce mardi à 20H. Mon reportage pour le 19 heures de lundi est ici.
27 mai 2008
André Flahaut invité de rue de la loi
26 mai 2008
L'équation d'Yves Leterme

Si j’ai bien décodé ce qui se prépare nous devrions avoir deux négociations en une dans les prochaines semaines. La crise BHV restera du ressort gouvernemental. C’est entre présidents de parti et vice premier que l’on tentera de s’en sortir. Pour cela il faut que les néerlandophones reconnaissent qu’une scission pure et simple n’est pas leur objectif. Yves Leterme a commencé à le faire ce matin en indiquant qu’une solution négociée excluait la proposition de loi telle qu’elle est actuellement rédigée (qui, je le rappelle au passage, offre aux flamands le beurre et l’argent du beurre : scission + système d’apparentement permettant de garder un nombre élevé de députés néerlandophones, sans aucune compensation pour les francophones). Mieux même le premier ministre a reconnu explicitement que les francophones avaient des droits qui devaient être garantis et maintenus ( on peut penser aux facilités, mais aussi au droit de voter pour des candidats bruxellois, à chacun son interprétation). Alors que je tentai de lui faire dire que la scission devrait être compensée par de nouveaux droits pour les francophones, le premier a calé… mais il n’a pas dit non.
Quels sont « ces nouveaux droits » envisageables ? Les présidents de parti francophones évoquent une intégration dans la région bruxelloise bilingue, ce qui serait le plus simple, et assez cohérent en terme de droits (pour les francophones et les néerlandophones des communes concernées) mais sûrement symboliquement difficile à faire passer. On peut imaginer d’autres pistes : l’extraterritorialité qui permettrait à la communauté française et/ou la région bruxelloise d’intervenir en faveur des francophones de la périphérie, la constitution d’un district ou d’une agglomération bruxelloise, sorte de région étendue, sans oublier toutes les formules qui consistent à redessiner l’ensemble des circonscriptions électorales. Les réponses d'Yves Leterme peuvent renvoyer à une ou plusieurs de ces pistes.
L’autre négociation, sur la réforme de l’Etat (comprenez les régionalisations) sera pilotée par les deux ministres des réformes institutionnels (Didier Reynders et Jo Vandeurzen). Ceux ci devrait faire un rapport et une proposition d’organisation des travaux dès mercredi au conseil restreint. On y trouvera le « premier paquet » de l’octopus et une série de compétences plus « lourdes ». L’exercice est difficile : tous les acteurs ont les yeux rivés sur 2009 (y compris le premier ministre, qui risque bien d’être, comme tout le monde, candidat, ce qui explique aussi son silence : mieux vaut, pour lui, hérisser quelques francophones que perdre son crédit en Flandre). Au final (comprenez début juillet) il faudra bien mélanger le tout. Ce qui nous donne l’équation suivante : BHV + Réforme de l’état + Contrôle Budgétaire + Politique économique = grand troc ou grand krach.
20 mai 2008
Rue de la loi, version vidéo

19 mai 2008
Nouveau rendez-vous sur le net
18 mai 2008
Facisme non violent (en anglais dans le texte)
Un pays à l'abandon
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Yves Leterme a tenté vendredi de convaincre ses deux ministres des réformes institutionnelles de se mouiller à ses côtés. Didier Reynders et Jo Vandeurzen ne devraient pas être spécialement volontaires pour prendre les coups à sa place. Même la mise en place d’un cénacle où l’on débattrait du communautaire semble difficile : la plupart des partis de la majorité souhaitent relancer un groupe des sages, mais Joëlle « non » Milquet considère que la sagesse est une qualité qui n'appartient qu'aux seul(e)s président(e)s de parti (il est vrai que Philippe Maystadt a clairement fait savoir qu’il n’était plus candidat pour un second tour de punching ball). Comme la chaleur humaine n’est pas le point fort du premier ministre, on voit mal comment il pourra dégeler des relations francophones-néerlandophones extrêmement tendues. L’auteur de ce blog oserait même le pari inverse : nous entrons dans une période de glaciation communautaire qui risque de tout bloquer jusqu’en 2009.
Deuxième rendez-vous de la semaine un grand conseil des ministres le vendredi 23. Il y serait question de politique économique le matin et d’équilibre budgétaire l’après midi. Dans la majorité on se gausse : Leterme fait du Verhofstadt et copie les super conseils de Petit-Leez et Ostende. Le chef de file des CD&V a sans doute suffisamment de mémoire pour se rappeler que ce ne fut pas une réussite. Mais il a aussi suffisamment d’expérience pour savoir qu’il ne peut pas rester inactif dans tous les domaines. Et qu’offrir quelques fleurs économiques aux libéraux, quelques pétales sociales aux socialistes permettra peut être de ramener les uns et les autres à une table de négociation. Dans le cas contraire il faudra acter que ce gouvernement ne peut plus rien résoudre. Ses membres, les yeux rivés sur les élections de 2009, auront abandonné les belges en rase campagne. Le ralentissement de l’économie mondiale, les cours du pétrole, le chômage, la sécurité ne seront même plus en mesure d’être débattus. On n’ose pas imaginer ce que serait ce pays sans l’union européenne et l’Euro.
16 mai 2008
L'image de la communauté s'estompe

15 mai 2008
Justine : Elio smashe plus vite
11 mai 2008
BHV : le CD&V voulait ouvrir la discussion générale
Depuis mercredi soir les partenaires gouvernementaux s’étaient en effet mis d’accord sur le scénario suivant : voter d’abord la loi programme, permettre l’inscription de la proposition BHV ensuite et compter sur les francophones pour bloquer les débats. Le premier ministre avait lui même présenté en kern ce synopsis jeudi matin. Petit problème dans la journée de jeudi : les éminents juristes des services de la chambre doutent que le renvoi au conseil d’état des amendements déposés par les partis francophones suffise à bloquer le processus parlementaire. En clair l’examen des amendements par les conseillers d’état n’empecherait pas les députés d’entamer le débat explosif en séance plénière. Pour être plus précis tous les juristes n’étaient pas d’accord : pour certains d’entre eux, le fait que les francophones demandent eux même cet examen et que cette demande émane de plus de la moitié d’un groupe linguistique avait bien un effet suspensif, mais là on entre dans les détails du détail (les juristes sont en effet des cousins proches des constitutionnalistes : il suffit d’en consulter suffisamment pour finir par un trouver un qui pense comme vous).
Voilà donc que le scénario d’apaisement risque d’être moins apaisé que prévu. Une discussion générale commence toujours par la lecture du rapport des débats en commission (dans le cas présent, les francophones avaient quitté la commission de l’intérieur le 7 novembre après le votre flamand, entendre ce récit de ce moment là vaudra sûrement le détour) et se poursuit par le prise de parole des députés qui en font la demande (30 minutes par orateur). Un grand barnum en perspective ou chaque parti flamand aurait eu à cœur de démontrer qu’il était plus flamand que son voisin et que décidément ces francophones ne comprennent pas le sens de l’histoire. Dans la majorité le ton monte : les députés CD&V-NVA font savoir qu’ils souhaitent bien après l’inscription du point BHV entamer la discussion générale. A tel point que Didier Reynders menace même , excédé, de déclencher la procédure de la « sonnette d’alarme » plutôt que celle du conflit d’intérêt : renvoyer le dossier au gouvernement pendant 30 jours et chute du gouvernement en cas d’échec. En fin d’après midi/début de soirée il semble même qu’une partie des francophones se soit résignée à vivre un début de débat parlementaire…
Vient alors la précision horlogère d’Olivier Maingain. Elle offre un moyen de pression supplémentaire et va permettre aux francophones d’obtenir l’arrangement suivant : seuls les chefs de groupe pendront la parole avant la mise à l’ordre du jour du point BHV. Si d’aventure l’extrême droite insiste pour ouvrir la discussion malgré les amendements francophones les groupes de la majorité s’y opposeront. De source flamande on m’indique qu’ Yves Leterme avait marqué son accord. On ne vérifiera pas ce dernier point : les flibustiers de la liste Dedecker ou du VB ne disposent visiblement pas des conseils de juristes aussi créatifs que ceux qui sont au service du président de la chambre. Ils n’ont donc pas tenté un coup de force qui aurait permis d’ouvrir la discussion générale (sans la clore) et qui aurait offert à tous les parlementaires qui le souhaitaient de prendre la parole.
Quelle conclusion tirer de ce bras de fer plus tendu qu’il n’y parait ?
D’abord que les députés flamands de la majorité souhaitent réellement discuter de BHV, et qu’il faut donc réellement que les francophones s'y opposent. Ce n’était pas que du cinéma : le scénario avait beau être ficelé, certains acteurs ont mis un certain zèle dans l’interprétation de leur rôle. Ensuite qu’Herman Van Rompuy et ses juristes (contrairement à une image peut être trop flatteuse dans les médias francophones) ont plus tendance à appuyer sur la pédale d’accélérateur que sur celle du frein. Qu’enfin Yves Leterme, n’est pas l’homme impuissant que l’on décrit parfois au sud du pays. Si Yves Leterme ne contrarie pas ses troupes ce n’est pas tant qu’il ne peut pas le faire, c’est surtout parce qu’il ne le souhaite pas. Le premier ministre, comme les autres élus, est aussi un homme en campagne électorale, et il est sûrement profondément partisan de la scission de l’arrondissement (au passage, je rappelle que tous les partis flamands du VB à Groen en passant par le SPA et le VLD souhaitent la scission et que Guy Verhofstadt, dont on dit tant de bien, n’avait pas résolu ce problème, mais on a tendance à l’oublier).
Bien sûr ce que je vous raconte là reste entre nous, car cela n’aurait jamais du sortir des salons de la présidence de la chambre. Cela permet de comprendre pourquoi les acteurs étaient si crispés alors que l’on croyait le scénario approuvé par tous. J’avoue que c’est ce décalage qui m’ a poussé à étudier les dessous de la séance de jeudi soir.
Si d’aventure un député nationaliste flamand lisait ces lignes je lui présente mes sincères excuses pour la frustration que je pourrai lui causer. Passer ci près d’un débat historique alors que l’on croyait que tout était écrit d’avance ! Pour tous les autres (y compris les juristes) je propose de méditer sur ce qui pourrait être un bon sujet de dissertation : éviter le pire est nécessaire, mais est-ce satisfaisant ?
07 mai 2008
Yves Leterme perd pied

Yves Leterme peut cependant espérer limiter la casse. C’est à cela qu’il s’emploie en tentant de convaincre les membres les plus régionalistes de son cartel. Sans doute les députés flamands ne renonceront-ils pas à une inscription de leur fanion BHV sur un ordre du jour. Mais le premier peut encore espère que cette inscription se fasse en relative douceur : en précisant par exemple, que le vote du budget et de la loi programme passent avant l’arrondissement électoral et que l’examen effectif ne soit pas programmé avant plusieurs séances, ce qui laissera le temps aux francophones de mettre en route leur riposte. S’il faut aller vite ceux-ci choisiront l’amendement à renvoyer au conseil d’état (cela ne prend que quelques minutes), s’ils ont plus de temps le conflit d’intérêt (actionné depuis le parlement wallon, le parlement bruxellois ou le parlement francophone bruxellois, ex-cocof, où l’on semble déjà prêt) qui donnera 120 jours de répit. Quelque chose a changé dans le camp francophone. On passe moins de temps à s'invectiver, on travaille désormais en équipe. Le résultat est là : ensemble les francophones réussisent à isoler le CD&V.
Et après ? Les jours de crise programmés ne déboucheront sans doute pas sur grand chose. La tentation francophone est désormais grande de limiter le gouvernement aux seuls thèmes économiques (les fameux « vrais problèmes des gens » pour reprendre une expression si souvent répétée qu’elle en devient ridicule). Il n’est pas sûr que le CD&V marche facilement dans l’opération. Il faudra sans doute encore tenter des négociations communautaires, ou au moins faire semblant. En l’état actuel des choses il n’y a pas de majorité alternative. Et il n’y a pas beaucoup de premiers ministres de rechange. On peut bien songer à Herman Van Rompuy ou Didier Reynders, il n’est pas acquis que l’un ou l’autre accepterait la charge ni que le CD&V leur simplifierait la vie. Bien sûr le nom de Kris Peeters (actuel ministre président flamand) commence à circuler, mais sa méconnaissances du français et son profil régionaliste le rendront difficilement acceptable pour les francophones. Le soldat Leterme se maintiendra peut être faute de concurrent crédible. Pourtant ces dernières heures les téléspectateurs francophones auront vu le premier ministre perdre pied face aux caméras. Dans la même situation son prédécesseur se serait abrité derrière les vitres de sa voiture. Saluons le courage de Leterme qui affronte les micros… mais soulignons aussi sa raideur et ses maladresses. Je suis bien placé pour savoir qu’une meute de caméras est terrorisante. Mais j’ai vu devant moi mardi soir un homme pâle désarmé tentant de s’enfuir dans l’humour. C’est d’autant plus regrettable que si la réunion avait, comme on le subodore, l’ambition de ramener le cartel à la raison, le faire savoir un peu n’aurait pas été si négatif. Ce jogging ridicule n’arrange pas l’image d’un homme si critiqué que l’on se demande comment il ne s’écroule pas.
06 mai 2008
Cherche francophone ou géographe
05 mai 2008
Le Vaudeville de Bruxelles-Hal-Vilvorde
Flamands et francophones peuvent se renvoyer la balle. Aux premiers on reprochera de ne pas avoir anticipé le problème, de vouloir rééditer le coup de force de novembre et de n’avoir rien retenu des 9 mois de crise. Auprès des seconds on s’étonnera de cette étrange stratégie qui consiste à aller au pied du mur, tête de baissée, comme le taureau se précipitant su la cape du toréador.
Depuis une semaine Yves Leterme semble se réveiller. C’est bien mais un peu tard. Le premier ministre aurait du mettre les derniers mois à profit pour avancer sur ce dossier. Il ne l’a pas fait, ce qui est une erreur. Si tout le monde s‘accorde à dire que résoudre le casse-tête BHV ne changera pas la face du monde, le dossier est chargé d’une telle émotion symbolique qu’il est urgent de vouloir le régler. Si le premier n’a pas le temps ou les talents pour le faire, il lui était possible de désigner un médiateur ou de mettre en place une procédure chargé de débroussailler les négociations à sa place. Par crainte de l’encommissionnement sans doute Yves Leterme n’a pas souhaité suivre cette voie. Il est face au dossier, c’est son job, il n’est pas à plaindre.
Son parti, le CD&V, ne lui facilite pas la tâche, en répétant régulièrement son intention d’aller au vote (et donc au conflit, car on ne mesure pas assez côté francophone combien le CD&V est un parti « va-t-en guerre » communautaire). Mais il faut aussi reconnaître que les sociaux-chrétiens flamands ont déjà reporté l’échéance d’une semaine et qu’Yves Leterme et Herman Van Rompuy ont tous les deux lancé des appels à la négociation. S’ils ne sont pas entendus (ce qui semblent être le cas) il faudra distinguer ce qui relève du positionnement politique (rappelons nous d’Yves Leterme quittant une réunion des ténors flamands quelques heures avant le vote du 7 novembre pour préserver ses chances d’être premier ministre) du réel manque d’autorité.
Coté francophones on a donc choisi de ne pas lancer de nouvelle procédure en conflit d’intérêt. Fort bien. Mais franchement : si le point vient à l’ordre du jour, qui peut croire une seconde que les francophone laisseront passer le texte sans rien faire pour empêcher un vote qui est fondamentalement hostile à leurs intérêts ? Les francophones réagiront, laisser croire le contraire est de la pure intox.
Nous voici donc dans un curieux vaudeville ou maris infidèles et femmes volages voudraient que l’autre sauve le foyer sans vouloir faire soi-même la moitié du chemin. Il est peu probable ici, toutefois, que les acteurs tombent dans les bras l’un de l’autre lors du dernier acte.
Ajoutons un élément perturbateur : les élections sociales, en cours jusqu’au 18 mai empêchent jusqu’à cette date toute négociation qui porterait sur l’emploi ou la sécurité sociale. Techniquement, une crise permettrait donc d’habiller cette période d’attente. Avec un danger : dans ces moments irrationnels, les politiques tentent de rééquilibrer les rapports de forces en leur faveur, d’affaiblir leurs adversaires, et de préparer la négociation suivante. En corolaire : des mots blessants, une méfiance de plus en plus grande entre les deux grandes communautés du pays, une impatience grandissante d’une partie de l’opinion publique et un désintérêt de plus en plus marqué du reste de la population.
24 avril 2008
Carnets suédois
Au début du XVIIème siècle prés de 5 000 wallons émigraientdans le centre et l’est de la Suède. Autour d’Uppsala la trace de leur passage est visible dans les forges et châteaux de l’époque. Surtout il existe en Suède une véritable « fierté wallonne » : 1 200 descendants des immigrés wallons sont regroupés au sein d’une association, et j’ai, à ma grande surprise, croisé en 3 jours des 10aines de suédois ravis de clamer leurs racines wallonnes. Vous avouerez que le contraste avec l’image que l’on véhicule parfois à quelques kilomètres de la Wallonie est saisissant. Commentaire de Rudy Demotte, lui aussi impressionné « cela doit rendre confiance aux wallons, et les convaincre qu’ils appartiennent à un peuple réputé pour son savoir faire et son ardeur au travail. »
Football et petite gayolle
Coté coulisse, le ministre président wallon aura laissé échappé une phrase malheureuse alors que des confrères le questionnaient sur la victoire du standard de Liège en championnat « je n’aime pas spécialement le football », avant de se rattraper « mais mon fils Sacha est un passionné ».
Reçus à dîner par le gouverneur de la région de l’Uppland les ministres wallons (Rudy Demotte et Marie-Dominique Simonet) auront été aussi impressionnés par les chants de leurs hôtes suédois (la tradition veut que pour un repas de gala une chanson accompagne chaque verre d'alcool ou de vin)… et ont rendu la politesse en entonnant la petite gayolle, ainsi qu’une chanson en picard.
Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?
A l’aller comme au retour Rudy Demotte et Marie-Dominique Simonet auront été assis l’un à coté de l’autre dans l’avion. A l’exception de la dernière demi heure. La ministre de l’enseignement supérieur a en effet demandé à s’installer dans le cockpit pour vivre l’atterrissage entre le pilote et le copilote. Rudy Demotte ne la voyant pas revenir finira même par s’en émouvoir auprès du steward. Maire-Dominique Simonet, après avoir été directrice du port de Liège et ministre ne détesterait pas, semble-t-il, prendre un peu de hauteur..
18 avril 2008
Petit péché d'orgueil, grosses conséquences

Ces dernières années le président du PS a régné en maître sur la politique francophone. Son goût pour la communication, le changement de style qu’il a imposé à son parti, sa maîtrise de l’agenda et sa stratégie en faisait l’incontournable numéro 1 au sud. Longtemps le patron du boulevard fût incontesté au sein de son parti et jalousé en dehors. Cette époque a pris fin lors des élections de 2007 (le MR est désormais premier parti francophone) mais il aura sans doute fallu 9 mois supplémentaires pour qu’on en mesure toutes les conséquences.
En désignant des secrétaires d’état inattendus Elio Di Rupo réitère une politique qui lui a souvent réussi lors de la nomination des exécutifs : créer la surprise, et donc focaliser l’intérêt des médias, propulser de nouveaux visages, et donc renouveler les cadres du parti, réaffirmer son autorité et exposer au grand public les candidats de l’élection suivante dans les arrondissements les plus sensibles. Sans doute le casting est il moins réussi cette fois-ci. Mais il conviendrait sans doute que les analystes et les concurrents politiques conservent un peu de mémoire : on connaît des nomination de secrétaires d’état à la famille (FDF) ou des exécutifs bruxellois (avec des personnalités pour lesquelles Philippe Moureaux, très critique aujourd’hui, était à la manoeuvre hier ) qui ne furent pas beaucoup plus brillantes.
Le péché d’orgueil du président du PS est sans doute d’avoir pensé que ses choix seraient, comme toujours, approuvés par les ténors du PS, au moins sur la place publique. Elio Di Rupo a sous-estimé le malaise qui couve au sein du parti socialiste. Certains parlementaires étaient au bord des larmes paraît-il lorsqu’ils ont appris la composition du nouveau gouvernement. D’autres ne cachaient pas leur colère ou semblaient démobilisés, convaincus que la défaite était désormais inéluctable lors du prochain scrutin. Ce ras-le-bol des « cadres intermédiaires » (ceux qui « rament » pour décrocher leur siège) a été signifié au grand chef lors d’une réunion du groupe parlementaire socialiste. Ce malaise a fini par déborder dans les journaux, radio et télévision. Elio Di Rupo a reçu un message clair de son vice-président bruxellois : il n’est plus seul maître à bord et doit se résoudre à une direction plus collégiale à moins d’être poussé vers la sortie plus tôt que prévu.
Si le débat institutionnel n’a de prime abord rien à voir avec la désignation de Fédéric Laloux, il est difficile, là aussi de ne pas voir un affaiblissement d’Elio Di Rupo. Il y a moins d’un an une telle initiative n’aurait été prise que par le montois lui-même. Qu’elle émane cette fois-ci de Rudy Demotte et Charles Picqué, même si l’on peut imaginer que le président du PS a au moins été averti (ou impliqué) dans la démarche, est donc aussi un signe que les rapports de force évoluent au boulevard de l’empereur. C’est vrai aussi sur le fond : Elio Di Rupo a jadis évoqué une « patrie francophone ». Il était plutôt perçu jusqu’ici perçu comme un « rempart » contre les tentations régionalistes. Mais attention : l’affaiblissement est relatif, et si un débat interne est possible ces jours-ci il deviendra suicidaire dès que les élections approcheront (et cela sera très rapide). Ceux qui contestent Di Rupo aujourd’hui sont condamnés à rentrer dans le rang au nom de l’intérêt du parti et les successeurs potentiels n’ont pas intérêt à provoquer un effondrement général avant 2009. Ce dimanche le président du PS tentera même de reprendre la main sur les plateaux de télévision.
Reste à décoder la fameuse carte blanche du Soir. Celle-ci préconise, ce que je pourrai résumer par un « renforcement du fait régional » et une « confédération bruxelles-wallonie ». Mais Rudy Demotte et Charles Picqué sur les plateaux télévisés jeudi soir insistaient sur leur souhait de conserver la communauté française (les journalistes à les entendre auraient forcé le trait). A vrai dire la carte blanche peut sans doute être lue sous plusieurs angles. Et faire plaisir à un panel très large qui va de Jean Claude Van Cauwenberghe (régionaliste affiché) à des personnalités beaucoup moins en pointe sur ce combat là comme Serge Kubla ou Marcel Cheron.
Regarder l’interview de Jean-Claude Van Cauwenberghe
Regarder l’interview de Charles Michel
15 avril 2008
Leterme premier : peut mieux faire

Ce volontaire manque de tact communautaire du premier ministre ne doit pas masquer un autre dérapage, collectif celui-là. Je veux parler de la saga de la TVA sur les terrains à bâtir. Que les choses soient claires : la décision d’instaurer cette taxe a été prise collectivement dans le cadre des discussions budgétaires et inscrite dans la loi programme. Yves Leterme ne peut pas ne pas l’avoir vu passer et a nécessairement dû donner son aval. Voir ensuite les barons de son parti, Chris Peeters en tête, partir en guerre contre cette décision est plus que surprenant. Constater que l’open VLD est entré dans la danse et que le fédéral s’apprête à faire machine arrière est consternant. L'affaire est une illustration parfaite de la hiérarchie des intérêts telle qu’elle est défendue par le monde politique du nord du pays : la Flandre d’abord, le fédéral ensuite. Voici donc une mesure avalisée par tous au fédéral qui risque d’être retirée parce qu’elle déplait au gouvernement flamand. Pouvons nous imaginer qu'une fronde du gouvernement wallon produise les mêmes effets sans que les élus et les journalistes flamands ne s'en émeuvent ?
Couac au printemps, accord en été ?

11 avril 2008
François van Hoobrouck s'énerve

L’interview intervient quelques heures avant l’envoi d’un nouvel acte de candidature au ministre de l’intérieur du gouvernement flamand. Un ministre, Marino Keulen (VLD), que le bourgmestre reconnaît n’avoir jamais rencontré. Pour l’instant les 3 bourgmestres pensent pouvoir compter sur l’appui des principales formations francophones : « on discute ce point comme un préalable » avant une éventuelle discussion sur la réforme de l’Etat affirmait le bourgmestre en écho aux déclarations des uns et des autres ces dernières semaines. En vérité, la nomination des bourgmestres était déjà mentionnée dans ce communiqué des présidents de parti du 16 novembre 2007 qui précisait que le débat sur la périphérie (comprenez l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal- Vilvorde) en pouvait faire l’impasse sur cette question. Mais en conclure qu’aucune discussion institutionnelle n’est possible sans résoudre ce point auparavant serait un poil forcer le trait.
L'interview est ici.
Louis Michel, le retour
Arrêtez-vous sur la fin de l’entretien, alors que je demande à l’ancien patron des libéraux francophones s’il envisage de revenir en Belgique en 2009 « je suis totalement disponible pour un retour sur mon pays ». Insistez sur le "totalement" pour mieux faire passer le message.
Traduisons : Louis Michel n’entend pas prendre sa retraite, et si le poste de commissaire européen devait être attribué à une autre personnalité (Karel De Gucht, par exemple) il entend bien jouer un rôle de premier plan sur la scène intérieure. Premier destinataire du message : Didier Reynders bien sûr, qui est ainsi prié de noter qu’il doit réserver une place à l’homme de Jodoigne dans ses projets futurs.
L’interview est ici.
09 avril 2008
Michel Daerden : "j'aime beaucoup Alain Mathot"
Au niveau de la communauté française Michel Daerden ne cède pas aux sirènes régionalistes « il faut garder un lien fort, personnellement j’ai du mal à imaginer le développement de la Wallonie sans Bruxelles ». Tiens, tiens : Daerden prononce cette phrase alors qu'il a lu le matin un entretien de Jean Claude Marcourt au Soir qui défend lui une option beaucoup plus wallonne. Quand on vous dit qu'il y a des clans...
Enfin celui qui occupe le fauteuil de ministre des sports de la communauté se montre réticent à l’idée d’évoquer un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques « ce sont des prises de positions émotionnelles à l’emporte pièce ».
08 avril 2008
André Antoine : j'attends...
« Il reste encore une hypothèque sur la vie de ce gouvernement, que va-t-il se passer d’ici au mois de juillet ? Nous restons vigilant et pour cela le premier timonier du parti doit rester Joëlle Milquet dans les prochaines semaines ».
André Antoine est il un observateur neutre ? Sans doute pas. Mine de rien il a ainsi glissé l’un ou l’autre message à usage interne lors de cette interview. Il est évident que le vice président du parti suivra de très près la désignation d’un nouveau président et il veillera à ce que Joëlle ne s’accroche pas trop longtemps à son bureau la rue des deux églises : « Je connais bien Joëlle c’est une femme tenace, c’est son dernier mandat ». Alors que je le presse de dire s’il est ou non candidat Antoine refuse de se dévoiler : « pour l’instant la question ne se pose pas ». Traduction : cela n’est pas exclu. Cela ne doit pas rassurer tout le monde.
Vu du nord

La négociation et le dialogue sont ardus quand les deux partenaires, qui ne parlent déjà pas la même langue n’ont en plus pas les mêmes informations.
Je profite donc d’un instant de répit pour vous signaler la sortie d’un ouvrage très attendu des journalistes du Standaard. Il s’agit des coulisses de la formation du gouvernement Leterme (quelle matière !) et la série d’articles parus dans le quotidien flamand offrait quelques pépites qui valaient le détour (la reconstruction des entretiens des uns et des autres au palais de Laeken n’est qu’une partie de l’iceberg). Une véritable enquête au long cours, avec sans doute quelques inexactitudes et manipulations, mais un bel ouvrage de journalisme qui prouve que l’investigation en politique est possible. « De zestien is voor u » est publié aux éditions Lannoo et sera officiellement présenté en fin de semaine. A acquérir, lire ou traduire absolument.
Si vous maitrisez le néerlandais je vous conseille aussi de fréquenter le blog de Boudewijn Vanpeteghem (ancien du Standaard et co-auteur de la remarquable biographie de Guy Verhofstadt « numéro uno ») qui propose sur le site de trends un exercice assez comparable au mien. Je glisse son adresse dans la liste de liens ci-contre. Parce que la multiplication des sources d’information est le meilleur moyen de développer son esprit critique la lecture comparée de nos deux blogs devrait être instructive.
Reynders corrige Ducarme
Le président indique ainsi publiquement qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde que le parlementaire. Alors que je m’en étonne à la sortie du studio Didier Reynders lâche, accompagné d’un haussement d’épaule : « ce n’était pas concerté. Si ce n’est pas concerté, alors… ».
07 avril 2008
Le MR s'inspire du PS


Après recherche effectuée dans mes archives voici une communication visuelle qui utilise la même recette. On y retrouve les 4 cercles de couleurs. Il s’agit d’un dépliant distribué par le PS peu avant la campagne électorale de l'an dernier pour faire le point sur les réalisations du gouvernement sortant (et souligner l’empreinte PS dans ce gouvernement bien sûr). Le plus surprenant est dans le choix des teintes pâles : à quelques nuances près ce sont les mêmes couleurs qui retiennent l’attention des communicants du boulevard de l’empereur et de l’avenue de la toison d’or. Visiblement le mouvement réformateur surveille de près ce qu’édite le PS… et le ressort un an plus tard. Inconsciemment ?
02 avril 2008
Il ne regrette pas d'avoir raté la photo
L'interview est ici.
01 avril 2008
L'équipe Leterme s'installe sur internet

Je ne sais pas depuis combien de temps ce site est ouvert au public, mais il reste encore des imperfections. Ainsi l’agenda ne propose que des évènements passés (en temps que journaliste c’est plutôt l’agenda des jours à venir qui m’intéresserait), beaucoup de rubriques restent vides et lorsque j’essaye d’importer le feed xml il arrive chez moi… en néerlandais… Fâcheux.
Vous souhaitez comparer avec l’ancienne version ? Très simple. Si le site premier.be est désormais géré par l’équipe Leterme, l’adresse http://www.ruedelaloi.be/ a été oubliée et reste pour l’instant aux couleurs de Guy Verhofstadt. Précipitez-vous, car après la publication de cet article cela risque de ne pas durer très longtemps. Le dernier billet mis en ligne est celui qui indiquait les horaires de la mise en place du nouveau gouvernement. Tout un symbole.
Les cartes essences namuroises, épisode II
Marcourt répond à Peeters

L’interview est ici.
31 mars 2008
Olivier Chastel n'est pas diplomate

Regardez l’interview ici.
25 mars 2008
L'accord de gouvernement et son brouillon
Ainsi la première page de l’accord sera amplement remaniée. Le préambule de la version finale est donc plus lisible. Ce n’est qu’une question de style, pas de fond. Mais il y a aussi entre le brouillon et la copie finale quelques modifications plus substantielles.
Ainsi la partie sur les impôts sera remaniée et les négociateurs retireront tous les chiffres du document final. Ainsi si la version du 17 mars contient la phrase « une phasage sur plusieurs années doit permettre de faire passer progressivement, dans le courant de cette législature le montant de la quotité exempté d’impôt dans le chef de personnes physique à 8400 euros, revenu d’insertion pour une personne » ce passage est remplacée le 18mars par un très vague « le gouvernement a décidé de relever la quotité exonérée d’impôt en vue d’augmenter le pouvoir d’achat des gens ».
La mention, déjà mise entre parenthèse dans le document du 17 mars, « simplification des tranches du barème de calcul d’impôt des personnes physiques, en ramenant le nombre de tranches barémiques de calcul de l’impôt de 5 à 3 tranches, en supprimant les tranches de 30 et 45% » est remplacée par « dans cette législature, le Gouvernement fera un pas complémentaire en vue d’une limitation du nombre de barèmes intermédiaires »
Vous conviendrez que c’est moins précis...
Le paragraphe sur les pensions est également un de ceux qui sera le plus réécrit. Première version : « le gouvernement poursuivra à adapter (sic) les pensions au bien-être et en plus il fera un effort particulier pour les pensions les plus anciennes et basses tant pour les travailleurs salariés que pour des travailleurs indépendants. Au sein de cette législation, il souhaitera réaliser une augmentation de 8% pour cette catégorie ». Version finale : « Il convient de poursuivre l’augmentation des pensions les plus basses et les plus anciennes et d’élargir le nombre de bénéficiaires pour permettre qu’un maximum de pensionnés puissent obtenir une augmentation de leur pension légale en vue d’augmenter leur pouvoir d’achat ». Le chiffre de 8% a disparu en route.
Au chapitre pauvreté le gouvernement annonce un « plan ambitieux de réduction de la pauvreté et d’augmentation du pouvoir d’achat. » La première version poursuit « il confirme son objectif qu’à terme les allocations de base ne devraient pas se situer à un niveau inférieur au seuil européen de pauvreté. A cet égard il ferra un effort annuel qui est compatible à celui de l’année dernière de 250 millions » (soyons honnête, le chiffre est « entre crochets » ce qui signifie que tout le monde n'a pas marqué son accord) , cela devient « a cet égard il fera un effort annuel » . Ici aussi le montant a disparu de la version publique.
Au chapitre justice, en revanche, la 2ième version est légèrement plus précise que la première. Le texte initial indiquait « la loi concernant la libération conditionnelle sera évaluée et le cas échéant adaptée. Cette évaluation portera notamment sur la possibilité pour le juge de fond de fixer pour des infractions très graves qui donnent lieue à une mise à disposition obligatoire, la partie minimale de la peine qui doit être exécutée ne prison ». La version finale ne parle plus d’évaluation et indique « la loi relative au statut juridique externe des personnes condamnées à une peine privative de liberté sera adaptée pour prévoir la possibilité pour le juge de fond de fixer, pour des infractions très graves qui donnent lieu à une mise à disposition obligatoire, la partie minimale de la peine qui doit être exécutée en prison et qui peut se situer entre 1/3 et 2/3 de la peine infligée ».
Le chapitre migration est entièrement réécrit. L’introduction « notre pays ne peut avoir d’autre vocation que celle d’un pays ouverte et tolérant. L’ouverture au monde et la tolérance créent des droits mais génèrent également des devoirs » et les deux paragraphes suivants sont supprimés. Le chapitre commence directement par « Le gouvernement entend mener une politique d’immigration humaine, équilibrée et ferme qui tient compte de la politique d’insertion et d’intégration des communautés ». Dans la version initiale les critères permettant de bénéficier d’une régularisation occupent presque une page. Ce texte est deux fois plus court dans la version finale.
Au chapitre institutionnel après avoir évoqué la première phase de réforme de l’Etat, la version du 17 mars se termine par « le Gouvernement entend poursuivre ce travail et déposer une proposition de loi spéciale avant la mi juillet, afin de poursuivre la mise en œuvre de davantage d’homogénéisation et de l’augmentation de la cohérence de compétences à chaque niveau de pouvoir ». Version du lendemain « le gouvernement fera avant la mi juillet une déclaration à la chambre des représentants sur le contenu du second paquet comme annoncé dans les développements de cette proposition. Les textes de loi nécessaires y seront adjoints afin de les approuver avant les vacances parlementaires. »
Si le style des deux versions ne permet à aucun d’entre elles d’entrer en lice pour le prochain Goncourt il faut confirmer qu’un texte législatif est bien attendu pour juillet.
Une version antérieure indiquait plus précisément le menu institutionnel à négocier et faisait référence : au marché de l’emploi (sans que la solidarité interpersonnelle et la sécurité sociale ne puisse être remise en cause précise ce projet de texte), à certains aspects de la politique familiale, à la fonction publique, à la zone maritime, à la politique de poursuites des infractions en matières régionales, au renforcement du comité de concertation, à la réforme du Sénat, à la création d’une circonscription fédérale, à une solution négociée pour BHV, à la responsabilisation financières des entités fédérées et à un élargissement de l’autonomie fiscale. L’ensemble de ce paragraphe était déjà biffé dans la version du 17 mars. On peut soit en conclure qu’il n’y a pas eu d’accord sur cette liste, soit que celle-ci ressortira le moment venu, quand les négociateurs estimeront nécessaire de sortir du flou artistique.